de juin 2004 |
ÉQUIPEMENT |
Chez Jacques Chibois à Grasse (06)
La technologie du générateur déporté proposée par Enodis transforme le problème de l'induction en cuisine. Jacques Chibois profite de cette révolution technologique pour faire subir à son fourneau des transformations radicales. Un véritable challenge technique relevé par la société Dimco. Explications.
Cécile Junod
Jacques Chibois ne tarit pas d'éloges sur l'induction en général, et sur le wok en particulier. |
Agé de 7 ans, le piano de Jacques Chibois était doté d'équipements on ne peut plus traditionnels : feux vifs, plaques coup-de-feu, grils et radiants vitrocéram. Or, à La Bastide Saint-Antoine, le fourneau est allumé de 7 heures du matin à 22 heures. Cette large plage d'utilisation générait un certain nombre d'inconvénients : une forte consommation d'énergie (les plaques restant allumées en permanence pour être utilisables à tout moment), une usure importante du matériel avec risque de panne non négligeable et, cerise sur le gâteau, un fort dégagement de chaleur entraînant la nécessité de faire fonctionner la hotte d'extraction en permanence.
Une révolution : la technologie
du générateur déporté
Adepte de l'induction depuis longtemps, Jacques Chibois suivait avec intérêt les
expériences des uns et des autres. Lesquelles se sont souvent soldées par des
déconvenues. "Tout le monde s'accordait à reconnaître que l'induction était
une technologie intéressante à plus d'un titre, explique Jacques Chibois. Malheureusement,
son inadaptation au monde agressif de la cuisine entraînait de nombreux problèmes, et
donc limitait son utilisation aux postes pâtisserie et préparations froides."
Ne supportant ni les fortes températures, ni l'humidité, ni le gras, l'induction est
effectivement peu compatible avec le monde de la cuisine.
"Cependant, intervient Didier Stéfani, installateur et gérant de la
société Dimco, l'arrivée de la technologie du générateur déporté mise sur le
marché par Enodis transforme le problème. La grande innovation en matière d'induction,
c'est de pouvoir placer les inducteurs et la régulation à distance. Déportés à 5 ou 6
mètres de la cuisine, ils sont à l'abri des sources de chaleur, d'humidité et de gras."
Non seulement la technologie du générateur déporté permet de supprimer la
fragilité de fonctionnement des plaques à induction, ce qui autorise en toute sécurité
leur introduction dans les fourneaux, mais elle permet également de supprimer le bruit en
cuisine. "Ecoutez, reprend Jacques Chibois, on n'entend plus rien. D'autant
plus que nous avons également placé à distance les groupes frigorifiques. Au total, une
cuisine presque silencieuse et beaucoup moins chaude. L'induction réduit
considérablement les dégagements de chaleur. Quel gain de confort !"
Effectivement, outre le générateur nécessaire au fonctionnement des plaques à
induction, qui a été placé dans un local technique situé sous la cuisine, les groupes
frigorifiques ont aussi été déportés. Cette délocalisation générale présente des
avantages non seulement au niveau du bruit et des dégagements de chaleur, mais également
au niveau de la maintenance. L'intervention des techniciens s'en trouve grandement
facilitée.
Le piano nouvelle version de La Bastide Saint-Antoine : 8 foyers induction
+ 2 PCF gaz.
8 foyers induction + 2 PCF gaz
C'est à la société Dimco que fut donc confiée la délicate mission de
transformation du piano. Il fallut extraire les radiants existants, adapter les cotes
d'encastrement, réaliser des caches de blocage, découper en partie le dessus et la
façade du fourneau, créer une niche support pour la plaque à poser, et réaliser des
soudures à l'argon pour recréer l'unité du dessus du fourneau. Désormais, ce fourneau
nouvelle version comprend 4 plaques induction double foyer encastrées, une plaque
induction posée et 2 plaques coup-de-feu (PCF) gaz. A proximité, un wok induction (5 kW)
et 2 petites marmites Cleveland.
"Sur une plaque double foyer (2 x 3,5 kW), développe Jacques Chibois, on
peut placer un rondeau qui occupe alors les 2 zones de chauffe pour bénéficier d'une
puissance de 7 kW, ce qui est très intéressant. Pour les petites casseroles, ce double
foyer offre la possibilité d'en placer plusieurs. Avant, nous n'avions qu'un seul foyer,
sur lequel on ne pouvait placer qu'un seul récipient. Cela change tout au niveau du
travail. Et en ce qui concerne la chauffe des casseroles, il existe aussi une importante
différence entre le gaz et l'induction. Le gaz chauffe principalement le pourtour de la
casserole, alors que l'induction chauffe tout le fond du récipient. La chaleur est ainsi
mieux répartie. Cela évite les dépôts sales au fond des casseroles.
C'est un fait : l'induction salit moins. Quant au nettoyage des plaques, ça n'a
plus rien à voir avec le nettoyage des brûleurs gaz. Il fallait mettre du papier alu,
gratter... Avant, le nettoyage du fourneau occupait 4 personnes durant une demi-heure.
Aujourd'hui, un quart d'heure à une personne suffit. C'était donc une vraie corvée,
grosse consommatrice de temps. Et en ces périodes où le temps est compté, mieux vaut
investir dans des technologies qui génèrent des gains de temps. Sans parler du gain de
confort de travail. Dans une cuisine, le plus important, ce n'est pas d'envoyer du froid
pour refroidir l'ambiance, mais plutôt de limiter la production de chaleur. L'induction
va dans ce sens. C'est une bonne solution."
1. Un décaissé a été créé pour pouvoir placer à bon niveau la plaque
induction à poser.
2. Les 2 générateurs des plaques à induction et les groupes frigorifiques ont
été déportés dans le local technique situé sous la cuisine.
L'induction se vit en plancha,
PCF, cuiseur à pâtes, wok...
L'induction, ce n'est pas un gadget. C'est une vraie évolution. D'autant plus que
maintenant, les plaques sont polyvalentes. Elles peuvent se transformer, selon les
besoins, en grillade ou en plancha, et même en cuiseur à pâtes. "Je n'ai pas
cette dernière option, reprend Jacques Chibois, mais je sais qu'elle existe.
Utilisée en plancha, la plaque induction autorise une belle coloration avec une jolie
cuisson des sucs. Les produits restent croustillants à l'extérieur, moelleux à
l'intérieur. Mais l'induction, ça s'apprend. C'est d'une rapidité de chauffe
incroyable. C'est si rapide que j'ai économisé deux postes en cuisine. Avant, on
attendait que ça chauffe. Maintenant, la montée en température est si rapide qu'il n'y
a plus aucune minute de perdue : il faut à peine 15 secondes pour faire bouillir un
demi-litre d'eau ! Et la précision de réglage n'a rien à voir avec le réglage d'un
brûleur. La précision du maintien de la température de consigne permet même de
maintenir au chaud une
béarnaise !"
Cependant, dans son fourneau, Jacques Chibois a souhaité conserver une plaque
coup-de-feu au gaz. "On ne sait jamais. En cas de panne d'électricité, ça peut
servir. Et de toute façon, la PCF est un bon outil qui appartient au patrimoine culinaire
français. On peut difficilement s'en passer. De plus, une PCF, c'est facile d'entretien.
Quant à la plaque à induction non encastrée, juste posée sur le fourneau, elle est
très pratique pour servir un cocktail au jardin. On peut faire sauter, devant les
clients, des Saint-Jacques ou autre chose. C'est attrayant et sympa. La clientèle
apprécie."
Un vrai savoir-faire pour la
remise à niveau des pianos
Pour compléter son équipement, la cuisine dispose d'un wok induction implanté
dans un plan de travail périphérique. Là encore, le chef ne tarit pas d'éloges. "C'est
exceptionnel. Et bien que la poêle soit en inox, le résultat n'a rien à voir avec une
cuisson traditionnelle. La forme du récipient est fabuleuse pour tourner les aliments en
cours de cuisson. En tous les cas, je suis convaincu par l'induction. Pas question de
revenir en arrière. Je considère de toute façon qu'il faut aller de l'avant et suivre
son temps."
L'induction a également séduit Didier Stéfani. Lui non plus ne tarit pas
d'éloges : "En tant qu'installateur, je vis au plus près du matériel que je
vends à mes clients. Moins il y a de soucis, plus je suis heureux. Et en matière
d'induction, je fais confiance à Enodis. Les plaques sont résistantes parce que les
éléments constitutifs sont bien protégés. La remise à niveau des fourneaux, quant à
elle, est rendue possible grâce à notre savoir-faire en matière d'inox et à la vaste
gamme de plaques proposée." < zzz42c
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Induction nouvelle génération . Grande évolution : la possibilité de délocaliser le générateur jusqu'à 5-6 mètres. . Présence d'un dispositif spécial permettant, en cas d'utilisation d'un récipient mal adapté, de diminuer la puissance de l'appareil, jusqu'à la coupure totale si nécessaire. Ce dispositif permet d'éviter la surchauffe de la bobine, et donc limite le risque de panne. . Développement d'une gamme pour usage intensif : les composants utilisés répondent aux standards de qualité militaire. Transistors, transformateurs, filtres... Tout est contrôlé très sévèrement. . Développement d'une PCF induction de 28 kW en triphasé, composée de plusieurs bobines de puissances différentes afin de créer des gradients de température pour déplacer les casseroles en fonction des besoins. . Grâce à des éléments complémentaires, l'induction se vit en plaque de cuisson mais aussi en plancha, PCF, cuiseur à pâtes, wok et chafing dish. |
La Bastide Saint-Antoine
48, avenue Henri Dunant
06130 Grasse
Tél. : 04 93 70 94 94
www.jacques-chibois.com
Dimco
39, rue Grimaldi
98000 Monaco
Tél. : 00377 97 97 27 00
Enodis
P.A. des Radars
23, rue Condorcet
91712 Sainte-Geneviève-des-Bois
Tél. : 01 69 02 25 25
www.enodis.fr
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L'Hôtellerie Restauration n° 2876 Magazine 10 juin 2004 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE