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	du 2 septembre 2004	ZOOM

Sortir à Lille et dans sa région

Que du bonheur…

C'est dans la tradition, dans les gènes ou encore dans l'air, qui sait ? Une seule certitude : à Lille, sortir, se détendre au coin du zinc, se retrouver à l'extérieur entre amis sont des valeurs bien vivantes. Mieux encore, cette culture de la fête est communicative. Il suffit d'y être pour participer. Lille 2004, capitale européenne de la culture, est l'occasion de mettre le pied à l'étrier.

Sylvie Soubes

Damien Delanoue, patron du Park'Inn, informe sa clientèle des soirées concerts, en fonction de leurs goûts musicaux, par texto ou par courriel.

Autour de Danièle Deleval, présidente de la chambre syndicale des CHR de Lille, Jacques Mutez, conseiller municipal délégué au commerce, Guy Dauchy, président des cafetiers, et Philippe Deltete, vice-président des cafetiers. Grâce à eux, de nouveaux horaires pour les établissements de nuit et une meilleure gestion des terrasses sont en place.

A 10 minutes de la Belgique, il n'était pas toujours facile pour les bars d'ambiance et les discothèques lilloises de tenir le cap. Non pas pour des raisons d'attractivité, mais pour des questions d'horaires. Fermer boutique à 2 h et 4 h alors que les établissements du plat pays étaient ouverts encore pour un bon moment a longtemps posé problème aux professionnels lillois. "Nous subissions de plein fouet la concurrence, commente Guy Dauchy, président des cafetiers de la chambre syndicale des CHR de Lille, affiliée à l'Umih. Il fallait que cela cesse. Nous sommes montés au créneau et avons réussi, avec la municipalité actuelle, à mettre en place une charte et des créneaux horaires qui permettent de travailler dans de bonnes conditions." Les bars du soir ferment désormais à 3 h et les discothèques à 6 ou 8 h. Guy Dauchy est aussi depuis 15 ans patron de L'Autrement Dit, un bar du soir de la rue Royale, dans le Vieux-Lille. L'un des plus anciens bars du soir de la métropole. "Quand j'ai commencé, nous étions une dizaine de bars de nuit. Aujourd'hui, nous sommes 120. On compte également 23 discothèques intra-muros." Les Lillois s'encanailleraient-ils davantage ? "Non, sortir, faire la fête, c'est naturel dans le Nord. Je suis originaire de Lille et je revendique avec fierté cette caractéristique. Disons plutôt que la ville a su évoluer avec les nouvelles générations, qu'elle ne s'est pas repliée sur elle-même. Le tout premier bar de nuit de Lille a été La Pirogue, est venu ensuite Le Quai des Brumes, à l'enseigne aujourd'hui du Kremlin. Le phénomène est né dans le Vieux-Lille. Il s'est ensuite déployé dans les autres quartiers."

Forts en thème
Parce que l'essentiel du parc demeure entre les mains d'indépendants, les établissements lillois offrent des thèmes divers et variés. "Quels que soient votre âge ou votre humeur, Lille tient promesse", ajoute d'ailleurs Guy Dauchy. Au cœur, de la nuit donc, le Mum's, Yo, L'Illustration, Le Bateau Ivre, Le Kremlin, et encore La Pirogue dans le Vieux-Lille, entre autres. L'Irlandais, Le Sherwood, Gino Pub, le Carré des Halles dans le quartier Masséna… Journées et débuts de soirée offrent également une liste impressionnante de lieux, certains bien sûr en restauration seulement. Parmi les créations les plus récentes, le Kfé Mixt, au début de l'avenue du Peuple Belge, tout de bleu paré, devanture, stores, déco. A deux pas, place Louise de Bettignies, l'Australian Bar - d'inspiration australienne comme son nom l'indique - invite au voyage. A proximité encore, la rue de Gand, devenue 'la' rue des restaurants, avec des concepts aussi différents que l'estaminet ou le lounge. Quant aux enseignes, elles s'amusent : Le Pourquoi pas, La Boîte à Gand, La Belle Histoire, Les Faits Divers, Verre y Table ou encore Orange Expression, tout d'orange vêtu.
Jouer avec le nom de l'enseigne est un exercice répandu dans d'autres coins de Lille. Damien

Delanoue, récent patron, s'est inscrit dans cette mouvance avec le Park'Inn, rue Léon Trulin. L'établissement a été inauguré en février 2003. "Je ne suis pas de la région, mais j'ai eu la chance de faire mes études à Lille. J'ai gardé un fabuleux souvenir de l'ambiance qui régnait dans les rues le soir. Ambiance que je n'ai jamais retrouvée ailleurs. Il y a 7-8 ans, je me suis mis en tête de revenir et d'ouvrir un bar. J'y suis parvenu." Le Park'Inn, c'est une salle tout en longueur, tout de bois, avec à l'entrée un comptoir à l'anglo-saxonne, cossu. Une deuxième salle en sous-sol, des soirées concerts, des expos, une vingtaine de cocktails et la possibilité de venir seul. "C'est ma politique. Mes clients doivent pouvoir venir se détendre seuls ou entre amis. Je fais par exemple très attention à ce que les femmes ne soient pas importunées." Près de 80 % de la clientèle sont des habitués. "Je fonctionne aussi par thème. J'ai un listing de clients, que je contacte par texto ou par courriel, selon le type de musique." Intéressant.
Autre exemple, au Tudor Inn, rue de la Vieille Comédie. Un long comptoir d'abord, 3 niveaux au choix ensuite. Si vous descendez, des murs noirs, des fauteuils, des canapés, des poufs, des petites tables de métal. Le serveur, à l'américaine, se baisse à hauteur de table pour prendre la commande. L'amabilité, l'aisance sont au rendez-vous. Ici, les cocktails sont aussi saisonniers, à base de fruits frais. La pastèque a eu la cote cet été.  

Pass Lille
Parce que Lille se veut terre de liberté et de détente, l'office de tourisme propose le Pass Lille. L'outil, qui existe depuis plusieurs années, s'est peaufiné à l'occasion de Lille 2004, capitale européenne de la culture. Ce pass de 1, 2 ou 3 jours (1 jour 20 e, 2 jours 30 e, 3 jours 45 e) pourpermet au visiteur de découvrir Lille Métropole et la région à son rythme. Il comprend l'accès gratuit aux expositions et aux sites, au réseau de transports en commun et au réseau TER (train express régional). Il donne accès à de nombreux sites culturels, dont les Maisons folies*, créées à l'intérieur de sites industriels désaffectés. Parmi elles, la Convention Publique et son bar-restaurant à Roubaix. Lustres au plafond, tables de couleurs, chaises anciennes retapées… A ne pas manquer. Le pass fait aussi référence au Club des tables gourmandes (voir encadré ci-contre) et laisse tout loisir de poser sac à dos et appareil photo au coin du zinc. < zzz26v

* Les Maisons folies ont été créées dans le cadre de Lille, capitale européenne de la culture. Certaines sont, dit-on, amenées à perdurer.

Sur le web
www.cdt-nord.fr
www.lille2004.com
www.lilletourism.com

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L'Hôtellerie Restauration n° 2888 Magazine 2 septembre 2004 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE