du 25 novembre 2004 |
TALENT |
Hautes-Alpes Au col du Lautaret, l'Hôtel des Glaciers succède à un établissement qui a essuyé la tempête de 1999 avant de brûler de fond en comble. 24 mois et 1,9 M d'investissements plus tard, Dominique et Sabine Bonnabel ouvraient le seul et unique 4 étoiles de la région.
DOMINIQUE FONSÈQUE
Les Glaciers voient la vie d'en haut
Un établissement 4 étoiles de 23 chambres, doté d'un restaurant gastronomique, d'un espace de remise en forme et d'une terrasse de 100 places. |
cet endroit est mythique. Entre Briançon et
Grenoble, Serre-Chevalier et le massif de la Meije, le col du Lautaret offre un vrai
panorama de carte postale. C'est en 1860, à 2 058 mètres d'altitude, que
l'arrière-grand-père allait ancrer sa famille. 123 ans plus tard, Dominique Bonnabel
rachète l'Hôtel des Glaciers à sa famille, un bâtiment de 1 000 m2
avec toit plat et colonnades, impossible à gérer en l'état. "L'isolation datait
de 1887 et les chaudières remontaient à la guerre", raconte-t-il.
Avec sa femme Sabine, il rénove et ouvre un
hôtel-restaurant 2 étoiles de 35 chambres. Le 21 décembre 1999, l'ouragan arrache le
toit de leur magasin de souvenirs et l'expédie dans l'hôtel. Coût : 300 000 euros. Le
26 juin 2000, dernier jour des travaux, un soudeur met le feu à l'édifice. Il est
totalement détruit. "Nous avions deux solutions : prendre l'argent de
l'assurance, reconstruire un 2 étoiles ou innover", explique Dominique Bonnabel.
En juillet 2002, il ouvrait le premier 4 étoiles du département. "Mon
arrière-grand-père a été le premier à posséder une voiture, mon grand-père le
téléphone, et moi l'hôtel 4 étoiles !"
Pour y arriver, il lui aura fallu mettre le turbo. Le résultat est superbe : un
établissement de 23 chambres (dont 16 duplex), un appartement sur 2 étages, un
restaurant gastronomique dirigé par
Daniel Bergot, 26 ans, dans une grande salle du genre 'palace décalé' avec son plafond
de 6 mètres de hauteur, une brasserie tout en bois, un salon très anglais, un espace de
remise en forme avec piscine, une belle décoration bois, un immense hall-verrière où
l'on peut garer une voiture le temps de décharger, et une terrasse de 100 places avec vue
directe sur les glaciers. L'ensemble à prix très doux (180 euros la chambre) - "parce
qu'on n'est pas à Megève !", remarque le propriétaire. Il ajoute : "J'ai
fait un 4 étoiles car j'étais au col du Lautaret. Dans la Vallée de la Guisane
(Serre-Chevalier), cela ne se justifierait pas. Cette affaire n'est viable que si elle est
familiale et qu'on ne compte pas nos heures."
C'est ce cadre et cette ambiance qui séduisent, par
exemple, Nicolas Hulot, Jeannie Longo, les Suédois, les équipes de l'US Postal, les
constructeurs de voiture (Ferrari), les séminaires, et aussi les Américains, attirés
l'été par les cols, l'hiver par le glacier de la Grave, 4e site mondial pour
le freeride. Et de décrire les hélicoptères débarquant les skieurs en provenance de
Courchevel, à 9 mn de vol. "Quant au Tour de France, qu'il passe ou non par ici,
il attire du monde, des cyclistes qui font le tracé du Tour et se paient des 4
étoiles."
Sinon, travailler à 2 000 mètres d'altitude n'est pas un gros problème. "Seules
contraintes : chauffer toute l'année, loger le personnel saisonnier sur place, stocker la
nourriture en plus grande quantité
et faire 120 km par jour pour amener les enfants
à l'école." Quant à la neige, qui conduit parfois à fermer le col (4 jours
l'an dernier), elle est perçue comme un avantage dans la mesure où "certains
clients rêvent d'être bloqués ici". On les comprend. < zzz36v
HÔTEL DES GLACIERS
Col du Lautaret
05220 Monêtier-les-Bains
Tél. : 04 92 24 42 21
David Bergot, un chef
inspiré, âgé de 26 ans Breton, diplômé de l'école hôtelière de Quimper, il a fait ses classes chez M. Leverche, son tour de France des étoilés du Michelin, est passé par la case pâtisserie chez Pierre Macalini (Bruxelles), champion du monde de Pâtisserie. Depuis mai 2004, il est pour la première fois chef au sein d'une équipe de Marseillais. Lui qui dispose d'une seule paire de baskets mais qui collectionne sabots et vestes de cuisine n'hésite pas, les matins d'été, à escalader les pentes herbeuses à la recherche d'herbes sauvages qui enrichiront ses plats. Ennemi de la routine, il ne sait jamais le matin ce qu'il mettra au menu du jour. C'est selon son inspiration du moment et les produits dont il dispose. "Un compromis entre les plats traditionnels de la montagne et la très bonne cuisine." On notera sa Brouillade d'oeufs saveurs truffes, la surprenante Soupe aux herbes sauvages des Alpes, un succulent Risotto aux morilles et un amusant Fenouil confit au citron vert. |
Article précédent - Article suivant
Vos questions et vos remarques sur le Forum des Blogs des Experts
L'Hôtellerie Restauration n° 2900 Magazine 25 novembre 2004 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE