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du 25 novembre 2004
CONCOURS

1er concours Les Lauriers Beaujolais de la Photo Au Sirha à Lyon, l'Union interprofessionnelle des vins du Beaujolais (UIVB), qui rassemble la totalité des producteurs et des négociants du vignoble beaujolais, organise le 1er concours international de la photo culinaire. L'Hôtellerie Restauration a le plaisir de vous présenter les photographes présélectionnés et leur photo, et vous invite à faire part de votre choix.
BERNADETTE GUTEL

Pour illustrer les liens entre le vin et la gastronomie

Le Beaujolais, partenaire du Bocuse d'or, entend se faire remarquer auprès des professionnels et du grand public, tant en France qu'à l'étranger, à l'occasion du Sirha (du 21 au 26 janvier 2005) d'une façon à la fois inédite et originale. L'UIVB (Union interprofessionnelle des vins du Beaujolais) a en effet imaginé de créer le 1er concours international de la Photo culinaire - Les Lauriers Beaujolais de la Photo - sur le thème 'Les liens entre les univers du vin et de la gastronomie'. Une trentaine de photographes réputés pour la qualité et la créativité de leur démarche ont été nominés dans 12 pays différents : Allemagne, Belgique, Danemark, États-Unis, Grande-Bretagne, France, Finlande, Italie, Japon, Norvège, Suède et Suisse. Les dossiers des nominés ont été soumis à un comité de sélection présidé par Gabriel Axel - metteur en scène danois du célèbre film Le Festin de Babette - et par Régis Marcon, Bocuse d'or 1995.
12 photographes ont été retenus, et L'Hôtellerie Restauration a le plaisir de vous présenter leur photo et vous invite à exprimer votre choix soit en transmettant votre bulletin de vote par courrier ou par fax, soit par internet.
Les photos seront exposées au Sirha et les trophées seront remis lors d'une soirée organisée à l'Institut Paul Bocuse à Ecully (69) en partenariat avec l'Académie des lauréats du Bocuse d'or, le 25 janvier 2005, en présence de nombreux chefs de tous les pays. < zzz14 zzz22v


Hartmut Seehuber - Allemagne
Formé au design de communication, d'abord photographe de mode, Hartmut Seehuber travaille en tant que photographe indépendant, spécialisé dans les natures mortes et l'alimentation depuis 1991. Il tire évidemment profit des techniques modernes de travail de l'image, qu'il utilise à l'extrême pour faire voyager le spectateur dans des mondes où il n'aurait pas imaginé parvenir à partir de simples aliments. Ce qui ne l'empêche pas d'aimer cuisiner… des plats 'compliqués' de préférence.


Nature morte à la carafe
[Hartmut Seehuber - Allemagne]
Cette nature morte moderne exprime la symbiose entre des matières et des ustensiles traditionnels de la cuisine et du vin ; le chrome, le marbre, le verre… L'élément central est la carafe dont la forme est mise en valeur par un contre-jour froid. Le verre de vin concentre la couleur et soutient l'équilibre du tout… comme en cuisine.


Tony le Duc - Belgique
Tony le Duc vit à Anvers et figure parmi les photographes culinaires les plus contemporains et non conventionnels de ces 20 dernières années.
Son style photographique dans lequel la lumière, les couleurs et la structure deviennent plus importantes que l'objet lui-même, a fait école en Belgique et aux Pays-Bas. Dans cette ère digitale en constante évolution, il reste fidèle à l'usage de la pellicule et rejette toute forme de manipulation digitale. Actuellement, il expérimente la photographie d'aliments en gros plan extrême.
La caméra pénètre, pour ainsi dire, dans les ingrédients, créant des compositions aliénantes qui ressemblent à des parties du corps humain.


Anchois mariné au champagne
[Tony le Duc - Belgique]
À partir d'une recette réelle… et délicieuse, j'ai réalisé une photo qui ne présente que l'essence même d'un plat confectionné avec des ingrédients de qualité. J'ai éliminé tout ce qui me paraît superflu pour composer un tableau à partir de deux éléments dont le rôle est de vous faire rêver sur la matière et la structure basique de la recette.


Lars Ranek - Danemark
À l'origine photographe de mode, Lars Ranek découvre un jour qu'il est plus à son aise dans le monde de la cuisine. Dans ce domaine, il aime "figer un instant de vie en racontant toute une histoire en une seule image". Il souhaite mettre l'accent sur "la beauté de la vie" et approche l'image comme un compromis entre l'aspect commercial, l'émotion et la sensualité. Il travaille surtout à l'intuition, de façon spontanée, et se dit incapable de rester des heures et des heures sur un plan.
Il n'utilise jamais de faux éléments ou tout autre artifice et souhaite rendre la réalité par le biais de l'éclairage réel et de la bonne composition.


Et le vin éleva son âme jusqu'à Dieu
[Lars Ranek - Danemark]
Il ne fait aucun doute pour moi que le vin possède un caractère sacré et spirituel ; c'est une sorte de lien entre l'Homme et Dieu. Boire un bon verre de vin en mangeant fait tout simplement du bien à l'âme.


Tim Turner - États-Unis
Après des études à l'université d'Iowa et au Brooks Institute of Photography de Santa Barbara en Californie, Tim Turner est habité d'une passion pour la cuisine léguée par sa mère. Aujourd'hui photographe de plus de 40 livres de cuisine, il travaille pour l'industrie agroalimentaire et des chefs réputés. Tim Turner fait son propre stylisme, et lorsqu'il collabore avec des chefs aussi différents que Charlie Trotter et Patrick O'Connell - pour ne citer qu'eux -, il cherche un compromis entre ses propres visions et le style personnel du cuisinier. Il parvient ainsi à développer un style photographique propre à chacun. Pour lui, une belle image met en valeur l'essence même de l'aliment ou du plat et la première impression se doit d'être inoubliable.


Du coeur du terroir à l'âme humaine
[Tim Turner - États-Unis]
La touche humaine est vitale pour les aliments que nous mangeons, les vins que nous buvons et l'héritage que nous chérissons. Toutes ces choses sont des connexions entre le coeur et l'âme de l'humanité.

Cette photo utilise le support du patchwork comme une métaphore sur les liens entre la cuisine et le vin. Tous les deux sont unis par la tradition dans les méthodes, les techniques, le savoir et les influences culturelles ; le tout transmis de génération en génération. Placée dans un espace intemporel, la chaise invite le spectateur à explorer et à savourer.


Juha-Pekka Laakio - Finlande
Juha-Pekka Laakio vit à Helsinki. Il travaille essentiellement pour une agence de publicité mais collabore également avec des magazines et des chefs de cuisine. Il travaille actuellement sur un ouvrage dans lequel un cuisinier japonais et un cuisinier finlandais créent chacun leurs plats à partir des mêmes ingrédients. Ses oeuvres sont régulièrement exposées ; ce fut le cas lors de 'Amer, Acide, Sucré, Salé' à Anvers et Rotterdam (2001). À Helsinki, deux expositions intitulées 'Sluprs' (gloups…) et 'Travaux de Cuisine' ont placé Juha-Pekka Laakio au rang de véritable artiste ; plusieurs de ses clichés ont été achetés par le musée finlandais de la Photographie ainsi que par diverses sociétés et collectionneurs privés.


Memento
[Juha-Pekka Laakio - Finlande]
J'ai voulu m'amuser à faire une photo traitant du vin et de la nourriture, sans vin ni nourriture. Je voulais créer une image uniquement suggestive qui amène le spectateur à extrapoler, à rêver… J'ai pioché dans ma large collection de bouchons de vin et dans mes vieux objets pour évoquer le souvenir d'un bon vin et d'un bon plat… qui ont disparu de la réalité mais restent dans nos souvenirs.


Isabelle Rozenbaum - France
Photographe depuis toujours, Isabelle Rozenbaum s'est très tôt plongée dans l'univers de la cuisine. Récompensée de divers prix pour son travail dans l'édition, elle est surtout "une femme" dans le monde de la cuisine et de la photographie culinaire. Son travail accorde beaucoup d'importance à l'être humain qui prépare les plats. De la haute gastronomie en passant par la cuisine familiale, Isabelle Rozenbaum capte avant tout les instants, les gestes, les mains, les yeux de ceux qui oeuvrent en cuisine.
Depuis 3 ans, elle enseigne la créativité à de jeunes cuisiniers du lycée hôtelier Jean Quarré à Paris. À travers la photographie, elle les aide à développer cet aspect important de la cuisine d'aujourd'hui.


Petits plaisirs au quotidien
[Isabelle Rozenbaum - France]
Cette série de clichés est le reflet tout simple de la vie quotidienne autour de la table en France. Le vin y domine car il permet de fêter chaque jour le plaisir de moments doux.


William Reavell - Grande-Bretagne
William Reavell se présente comme le fruit d'une société britannique en pleine révolution dans son rapport à la cuisine et à l'alimentation en général. La photographie culinaire dans ce pays aspire désormais à refléter une véritable passion naissante et sincère pour la cuisine. Il parle de "libération" du photographe culinaire qu'il est depuis plusieurs années.
William Reavell travaille presque exclusivement en lumière naturelle, ce qui lui permet d'offrir dans ses photos douceur et luminosité. Les mots-clés de son travail technique sont éclairage, composition et simplicité. Il tente de transmettre ce qui est, à ses yeux, essentiel dans la cuisine : le sens et l'émotion.


L'esprit
[William Reavell - Grande-Bretagne]

Lorsqu'on me parle de relation entre le vin et la cuisine, j'imagine un plat d'agneau copieux avec des pommes de terre écrasées et des tomates rôties, le tout accompagné d'un bon verre de vin… tout simplement.


Nicoletta Innocenti - Italie
Diplômée de l'Institut européen du design en 1987, Nicoletta Innocenti travaille en premier lieu dans le domaine de l'art. En 1995, l'éditeur Bibliotheca Culinaria lui propose de plonger dans le monde de la photo culinaire et réalisera avec lui les photos de 13 ouvrages. Depuis, elle travaille uniquement dans ce domaine qui est devenu une passion. Parallèlement à une production de commande pour la presse et l'édition, elle effectue un travail de recherche purement artistique. C'est le cas par exemple dans ses "transferts", oeuvres très personnelles à base de polaroïd. Son attitude novatrice lui valut en 1998 le premier prix de l'Association italienne des photographes professionnels (Afip) consacré à la recherche photographique.


Il vino nella Minestra (Le vin dans le potage
[Nicoletta Innocenti - Italie]
Pour cette photo, j'ai pioché dans mes souvenirs, et en pensant aux liens entre la nourriture et le vin m'est revenu à l'esprit une vieille tradition du monde paysan où l'on ajoutait un peu de vin dans le potage. Le vin était perçu alors comme un véritable aliment énergétique et nutritif.


Akiko Ida - Japon
Akiko Ida sort diplômée de l'école des beaux-arts de Tokyo en 1994. Elle arrive en France 2 ans après pour y étudier la photo à l'École nationale supérieure des arts décoratifs de Paris. C'est à cette époque qu'elle commence à collaborer avec divers magazines internationaux.
Enfant, elle aimait déjà photographier ses propres créations culinaires ; sa fascination pour la matière alimentaire ne la quittera jamais. Lorsque l'éditeur Marabout lui propose de travailler sur un premier ouvrage, elle ne sait pas encore qu'elle réalisera les photos de 25 livres de cuisine en 3 ans. Et aucune lassitude chez elle. Avec son mari, Pierre Javelle, photographe également, elle explore même de nouvelles voies et crée des photos amusantes intégrant de petits personnages.


Le fin du fond - Une création en partenariat avec son mari, Pierre Javelle
[Akiko Ida - Japon] C'est la rencontre, ô combien sublime, du fromage et du vin rouge. Le camembert, posé de manière incongrue sur le verre, souligne le côté surréaliste de la rencontre entre la vache et le 'plongeur sous vin', qui rêve sûrement d'aller explorer le fond du verre, tout comme nous…


Terje Svendsen - Norvège
Terje Svendsen est d'abord journaliste et a toujours pris les photos de ses reportages. De sa rencontre avec le chef norvégien Odd Ivar Solvod naîtra un livre qui le consacrera photographe culinaire. Son approche sincère, directe et naturelle de la photo culinaire a valu au livre Rett fra Solvod d'être élu Livre de cuisine de l'année 2002 en Norvège.
Il aborde le sujet comme un reporter qui "rampe" entre les plats, fouine dans tous les recoins des assiettes, hume les sauces avec l'objectif. Il travaille presque exclusivement en cuisine, son appareil à la main et ne consacre jamais plus de 5 minutes à chaque photo : "Les clichés doivent avoir de la fraîcheur… et je veux pouvoir déguster les plats tant qu'ils sont encore chauds !"


Here comes the sun
[Terje Svendsen - Norvège]
Créée par le chef cuisinier Odd Ivar Solvod, une rencontre de fin d'été entre des vins pétillants et des baies sauvages. Un Prosecco doux versé sur des framboises, des fraises des bois, des mûres, du melon, un sorbet de framboises et des feuilles de menthe.


Björn Lindberg - Suède
Björn Lindberg est sans conteste le photographe culinaire suédois le plus connu. 'Oeil' des plus grands chefs de son pays, il travaille aussi dans le domaine de la publicité.
Le cerveau et la créativité sans cesse en action, il cherche à repousser les limites de son art. De sa place de photographe, "le noir en main" face à l'art culinaire coloré, il s'est ainsi demandé un jour quelle était la place du noir dans l'univers de la cuisine. De son travail sur le sujet avec le chef Jonas Borssén est né le célèbre livre The taste of black. C'est dans un registre plus classique qu'il replonge ici pour nous livrer une image très "olfactive".


Moules marinières ou l'âme du vin dans la cuisine
[Björn Lindberg - Suède]
J'ai voulu illustrer l'importance du vin à travers un plat qui lui doit tout. C'est le vin qui donne toute sa force aux moules marinières… C'est lui qui éveille les papilles en exhalant un fumet à la fois odorant et visuel. C'est dans les volutes qui s'échappent de la marmite que l'on voit et boit déjà l'esprit du vin.


Pierre-Michel Delessert - Suisse
Photographe de mode et de publicité reconnu, Pierre-Michel Delessert vient à la photo culinaire en 1992 lorsque Roland Pierroz lui propose de collaborer à son premier ouvrage Mille et une saveurs. C'est son entrée dans le monde de la cuisine. Depuis, il travaille avec les plus grands chefs suisses, Frédy Girardet, Philippe Rochat…, inscrit son travail dans une tradition culinaire classique, rigoureuse et disciplinée, et sa photo se met au service des chefs qui souhaitent tout simplement présenter le fruit de leur créativité. Pour ce concours, il a laissé parler son imagination pour créer une image qui sort de ce classicisme traditionnel.


La Grande Vague devant le Mont d'Or
[Pierre-Michel Delessert - Suisse]
Mer de Beaujolais en furie, l'intervention d'un ami chef cuisinier (Gérard Rabaey) pour une montagne de grenouilles (what a froggy !), chapeauté de truffes blanches (d'Italie), des petits ajouts personnels de novice (barques de haricots en détresse sautés au beurre et nioc mam).

Shooting en studio dans un bac, de la mer agitée et montage en nombreuses superpositions. La course pour trouver ce ciel-là, un après-midi orageux sur le lac Léman. Un coup de mixer pour la mousse… et voilà ! Laisser macérer et reprendre à plusieurs reprises. <

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L'Hôtellerie Restauration n° 2900 Magazine 25 novembre 2004 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE

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