Mutuelle en tant qu'ayant-droit : qu'est-ce que ça signifie exactement ?

Question posée sur la fiche pratique :

Mutuelle : mode d'emploi

Depuis le 1er janvier 2011, un régime mutuelle frais de santé a été mis en place de façon obligatoire pour tous les salariés des CHR. Cette obligation conventionnelle a ensuite été rendue obligatoire par la loi de sécurisation de l’emploi de 2013 à toutes les entreprises, quel que soit leur secteur d’activité, à partir du 1er janvier 2016. Le montant de la cotisation est libre L’accord collectif du 6 octobre 2010, qui a mis en place une mutuelle frais de santé obligatoire dans le secteur des CHR à compter du 1er janvier 2011, prévoyait que le montant de la cotisation était de 32 € avec une répartition à 50 % entre le salarié et l’employeur, soit 16 € chacun. En sachant que ce montant était un maximum pour le salarié et un minimum pour l’employeur. Après des années de régime bénéficiaire, sans réévaluation de cotisation et avec une amélioration des garanties, il devenait urgent de revoir ce montant. En 2022, les partenaires sociaux s’étaient mis d’accord pour revaloriser la cotisation mutuelle à hauteur de 1,37 % du plafond mensuel de la Sécurité sociale (PMSS), soit une cotisation à hauteur de 46,96 €. Mais deux organisations patronales, le GNC et l’Umih, ont refusé de signer l’accord et se sont opposées à son extension qui l’aurait rendu applicable à toutes les entreprises du secteur. Klésia et Malakoff-Humanis, les deux assureurs historiques de la branche des CHR, ont appliqué cette nouvelle cotisation à compter du 1er juillet 2022 afin d’équilibrer les comptes. Son montant a été maintenu pour l’année 2023. Liberté de choisir son assureur Les entreprises peuvent choisir de s’adresser aux assureurs historiques de la branche (Klésia et Malakoff-Humanis) ou de tout autre assureur de leur choix. Quel que soit l’assureur retenu par l’entreprise, le contrat de mutuelle doit être équivalent à celui prévu par l’accord de branche. Ce principe d’équivalence doit s’apprécier dans sa globalité et non pas, ligne par ligne. La loi prévoit, à la fin du contrat de travail, que la durée du maintien de garanties est égale à la durée du dernier contrat de travail dans la limite maximale de 12 mois. Le régime de branche des CHR double la durée de la portabilité. Ainsi, un salarié titulaire d’un CDD de 6 mois, pourra à l’issue de son contrat, bénéficier du maintien de ses garanties de mutuelle pendant 12 mois. On peut changer d’assureur plus facilement Depuis la loi du 14 juillet 2019 relative au droit de résiliation sans frais de contrats de complémentaire santé, il est possible de changer d’assureur à tout moment après un an de contrat, et ce sans frais ni pénalité. Il n’est plus nécessaire d’attendre la date anniversaire de son contrat de mutuelle pour y mettre fin. Les salariés bénéficiaires L’employeur doit proposer la mutuelle à tous les nouveaux salariés de son entreprise et ce, quel que soit leur statut (cadre ou non-cadre) et leur contrat (contrat de travail à durée indéterminée ou à durée déterminée, contrat de formation en alternance : apprenti, contrat de professionnalisation. Le salarié peut refuser d’adhérer à la mutuelle de son entreprise à condition d’invoquer un des cas de dispense prévus par la loi ou l’accord collectif. Les cas de dispense d’adhésion à la mutuelle La dispense d’affiliation n’est pas automatique. Le salarié doit en faire la demande écrite auprès de son employeur. La demande de dispense doit comporter la mention selon laquelle le salarié a été préalablement informé par l’employeur des conséquences de son choix. - Les salariés embauchés sous contrat à durée déterminée n’excédant pas un mois de date à date ; - Les salariés en CDD ou contrat de mission dont la durée de couverture collective obligatoire est inférieure à trois mois. Ils doivent justifier d’une couverture santé respectant les conditions des contrats responsables ; - Les salariés bénéficiaires de la complémentaire santé solidaire (CSS), ex- couverture maladie universelle complémentaire (CMU-C) ; - Les salariés à temps partiel et apprentis qui devraient acquitter une cotisation au moins égale à 10 % de leur rémunération brute ; - Le salarié déjà couvert par une assurance individuelle lors de son embauche. Mais cette dispense ne s’applique que jusqu’à l’échéance du contrat individuel du salarié ; - Les salariés bénéficiant, y compris en tant qu’ayant droit, d’une autre couverture pour les mêmes risques au titre des dispositifs suivants : • autre régime santé collectif ; • régime local d’Alsace-Moselle ; • régime complémentaire relevant des industries électriques et gazières (CAMIEG) ; • mutuelle des agents de l’État ou des collectivités territoriales ; • contrats d’assurance groupe, dits Madelin. Le salarié qui est déjà pris en charge par la mutuelle de son conjoint ou de ses parents en tant qu’ayant droit, peut invoquer ce motif pour être dispensé d’adhérer à la mutuelle de son entreprise. Depuis un arrêt de la Cour de Cassation du 7 juin 2023, il n’est plus nécessaire au salarié de justifier du caractère obligatoire de sa mutuelle, en tant qu’ayant droit. Renouvellement du chèque Inflation en 2023 En 2022, les salariés de la branche des CHR qui percevaient une rente invalidité inférieure à 650 € mois ont pu bénéficier d’une aide financière exceptionnelle sous la forme d’un chèque inflation de 500 € grâce à l’activation des dispositifs de solidarité des régimes de santé et prévoyance HCR proposés par Klésia et Malakoff Humanis. Compte tenu de la persistance du contexte inflationniste, cette opération de solidarité est renouvelée en 2023. Cette opération concernera plus de 3 000 salariés en situation d’invalidité et mobilisera un budget d’action sociale de 1,5 M€. Pour en bénéficier, il est nécessaire d’être salarié(e) de la branche des CHR et de percevoir une rente invalidité complémentaire à la Sécurité sociale de l’un des deux organismes assureurs suivants : Malakoff Humanis ou Klesia. Pour retrouver toutes ces informations : https://hcrbienetre.fr/actualites/invalides-cheque-inflation ou Action sociale HCR au 09 88 20 88 01 (numéro Cristal - prix d'un appel non surtaxé). Juridique - mutuelle | lundi 5 septembre 2022
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Soyane L.

vendredi 6 octobre 2023

Bonjour,

Concernant votre article sur la mutuelle dans les HCR, j'aurai besoin de précision concernant le point ci-dessous:
"Le salarié qui est déjà pris en charge par la mutuelle de son conjoint ou de ses parents en tant qu?ayant droit, peut invoquer ce motif pour être dispensé d?adhérer à la mutuelle de son entreprise. Depuis un arrêt de la Cour de Cassation du 7 juin 2023, il n?est plus nécessaire au salarié de justifier du caractère obligatoire de sa mutuelle, en tant qu?ayant droit."

Du coup, qu'est-ce que ça signifie exactement?

Cela permet il à un salarié d'être dispensé de mutuelle aussi longtemps qu'il le souhaite dès lors qu'il est bien bénéficiaire d'une mutuelle en tant qu'ayant droit et ce quel que soit le type de mutuelle dont il bénéficie?

Avez-vous à tout hasard des modèles de dispense de mutuelle actualisés suite à cette réforme?

Merci à vous et bonne journée.

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Pascale CARBILLET

mardi 10 octobre 2023

Un salarié qui est déjà couvert par la mutuelle de son conjoint ou de ses parents en tant qu’ayant droit (c’est-à-dire la mutuelle couvre tous les membres de sa famille ou son conjoint) peut invoquer ce motif pour être dispensé d’adhérer à la mutuelle de son entreprise et par conséquent ne pas se trouver à cotiser deux fois. Une fois dans l’entreprise du conjoint et une autre fois dans la sienne. Tant que le salarié est couvert par la mutuelle de son conjoint, il peut être dispensé d’adhérer à la mutuelle de son entreprise.
Avant l’arrêt de la Cour de cassation du 7 juin 2023, le salarié ne pouvait invoquer ce motif de dispense uniquement si la mutuelle dont il était bénéficiaire en tant qu’ayant droit avait un caractère collectif et obligatoire. En d’autres termes, il fallait que la mutuelle de son conjoint qui incluait les membres de sa famille soit obligatoire pour tous les salariés de l’entreprise, y compris au célibataire. Mais en pratique, l’option famille ou conjoint est le plus souvent facultatif. Le salarié cotise à titre individuel pour couvrir les membres de sa famille. Ce qui ne permettait pas d’obtenir une dispense d’affiliation.
En pratique, pour être admise, la dispense d’adhésion doit être demandée par écrit par le salarié, accompagnés des pièces justifiant du fait qu’il est assuré ailleurs. La demande de dispense doit comporter la mention selon laquelle le salarié a été préalablement informé par l'employeur des conséquences de son choix.

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