Reprise société avec une autre convention : les primes doivent-elles toujours être versées ?

Question posée sur la fiche pratique :

Usages (09/23)

Qu'est-ce qu'un 'usage' en droit du travail ? L’usage est un avantage accordé librement et de manière répétée par un employeur à ses salariés. L’employeur peut le supprimer mais il doit respecter certaines règles. Un usage d'entreprise correspond à une pratique instaurée par l'employeur qui se concrétise par l'attribution d'un avantage au profit des salariés. Cela peut être, par exemple, le versement d'une prime annuelle ou de chèques-cadeaux, de congé supplémentaire, …). Cet avantage n’est donc prévu ni par un accord de branche, ni par une convention collective, ni par le contrat de travail. Les conditions pour qu’un avantage devienne un usage Cet avantage social acquiert la qualité d'usage s'il présente à la fois un caractère de constance, de généralité et de fixité.  - La généralité signifie qu'il s'agit d'un avantage accordé à tous les salariés ou à une catégorie d'entre eux. - L'avantage est accordé de façon constante, ce qui suppose une répétition dans son attribution (par exemple, une prime versée régulièrement pendant plusieurs années). - L'usage est fixe, ce qui implique qu'il est déterminé selon des règles préétablies et précises, par exemple une prime dont le mode de calcul dépend d'un critère précis, même si son montant varie. - Le salarié qui se prévaut d'un usage doit en apporter la preuve (Cass. Soc. 22 juin 1988). La prime ou l'avantage doit donc avoir été versé un certain nombre de fois au cours des années précédentes. Il n'existe pas de durée minimale durant laquelle l'avantage doit être octroyé ou de nombre minimal de mise en œuvre de la pratique. Les tribunaux apprécient au cas par cas, en fonction des circonstances de fait. Cependant, on peut dégager certains principes. Ainsi, un avantage dont les salariés n'ont bénéficié qu'une seule fois ou même deux fois ne présente pas la constance qui caractérise un usage selon la Cour de cassation (Cass. soc. du 7 décembre 1989, no 87-42.701 ou Cass. Soc. du 3 octobre 1991, no 89-41.759). Il en est de même pour une prime mensuelle versée pendant trois mois (Cass. Soc. du 20 octobre 1994, no 93-42.800). En revanche, le versement d'une prime annuelle semble constituer un usage à partir de la troisième année de paiement. La Cour de cassation a déjà considéré que le versement pendant trois ans d'une prime de fin d'année à l'ensemble du personnel justifiant d'une ancienneté de six mois constituait bien un usage (Cass. Soc. du 20 juin 1984, no 81-42.917). Comment remettre en cause un usage Une fois que cet avantage répond aux caractéristiques de l'usage, cela lui confère certains droits et l'employeur ne peut pas le remettre en cause ni le dénoncer sans respecter une procédure particulière. Il doit notamment informer par écrit chaque salarié au préalable de la dénonciation de cet usage, ainsi que les représentants du personnel s'il y en a. L'employeur doit aussi respecter un délai de préavis suffisant entre l'information et l'application effective de la disparition de l'usage. Par exemple, un employeur décide de supprimer une prime versée ou des chèques-cadeaux remis à la fin de l'année. Il devra faire attention à respecter un délai d'information minimum (6 mois selon certaines décisions de jurisprudence), soit avant le mois de juillet de l'année en cours.  Mise à jour : septembre 2023 Juridique | lundi 23 février 2015
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Chloé

jeudi 7 décembre 2017

Bonjour,

Un hôtel possède un spa au sein même de cet hôtel. Au 01/12/16, l'hôtel a récupéré le spa et donc transféré les salariés sous la convention HCR. Un avenant a été fait pour ces salariés. (pas de dénonciation, uniquement un avenant)

Un salarié cadre avait une prime d'ancienneté. Doit-il la conserver? Si oui, combien de temps? 12 mois + 3mois? Ou dès l'avenant cette prime disparaît? Ou il l'a garde jusqu'à la fin?
Il est spécifié dans l'avenant, qu'elle garde son ancienneté mais pas d'indication de garder le montant de la prime. Il est indiqué également dans cet avenant le brut qu'elle percevra (identique à son ancien employeur sans tenir compte de la prime).
Pour être claire: exemple:
- Ancien employeur: brut 100€ + prime ancienneté
- Nouvel employeur: brut: 100€ + indemnités repas

Pendant ces 15 mois, les salariés repris sont-ils soumis au barème des salaires de leur ancienne convention (esthétique)?

Ce salarié cadre réclame aujourd'hui sa prime d'ancienneté qu'il ne lui a pas été versée depuis le moment de la reprise soit depuis le 01/12/2016 et également la revalorisation de son brut car la grille des salaire de la convention esthétique vient d'augmenter.

En vous remerciant pour votre retour

Cordialement

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Pascale CARBILLET

mardi 19 décembre 2017

Je reviens vers vous très vite (demain ou après demain).
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Chloé

mardi 19 décembre 2017

Bonjour,

Je n'ai pas eu de retour suite à mon post du 07/12.
Peut-être le message n'est pas posté sur la bonne fiche pratique ou ne suis-je pas assez claire?

En vous remerciant

Cordialement
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Pascale CARBILLET

jeudi 21 décembre 2017

Quand vous dites que l'hôtel a récupéré le SPA, cela veut dire que celui-ci était géré de façon autonome par une autre société avant la reprise par l'hôtel ?
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Chloé

jeudi 21 décembre 2017

Oui c'est ça exactement.
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Chloé

mercredi 27 décembre 2017

Restant dans l'attente.

Un grand merci pour votre retour.

Cordialement
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Chloé

vendredi 12 janvier 2018

Bonjour,

Vous souhaitant une très bonne année 2018.

Avez-vous pu apporter une réponse concernant la reprise d'un salarié et ses avantages d'une autre convention? (exposé ci-dessus)

En vous remerciant
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Pascale CARBILLET

vendredi 12 janvier 2018

Lors d'un changement de convention collective, le code du travail (article L.2261-11) indique que les textes de la convention collective dénoncée sont applicables jusqu'à ce que la nouvelle convention collective entre en vigueur.
Dans la mesure où la dénonciation porte sur une convention collective d'application obligatoire, les effets de la convention collective antérieure persistent pendant une durée d'un an. Cela signifie que les salariés bénéficieront des mêmes avantages qu'auparavant durant 15 mois (3 mois de préavis + 12 mois) ;
Pendant ces 15 mois ces salariés se voient appliquer la grille de salaire de l'esthétique. Ensuite, ils gardent la prime d'ancienneté (avantage acquis) mais il n'est plus fait référence à la grille de salaire de l'esthétique), vous devez alors la classer selon la grille des CHR et faire attention qu'elle soit au moins au niveau qu'elle avait avant.
Mais dans votre cas, vous n’avez pas fait de dénonciation de convention collective. Sachez, qu’en cas de non-respect de la procédure de dénonciation, celle-ci est inopposable aux salariés. Ils peuvent donc toujours revendiquer l’ancienne convention collective.
Pour obtenir ce changement, l'employeur doit :
• demander à l'Insee la modification du code APE, avec attribution d'un nouveau code ;
• transmettre une déclaration de dénonciation auprès de la direction régionale des entreprises, de la concurrence, de la consommation, du travail et de l'emploi (Direccte) ;
• notifier cette dénonciation au comité d'entreprise, aux comités d'établissement, aux délégués du personnel, aux délégués syndicaux ou aux salariés mandatés (s’ils existent ;
• informer les salariés.
Un préavis de 3 mois doit précéder la dénonciation.
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Chloé

lundi 15 janvier 2018

Merci pour votre retour.

Si je comprends bien, pendant une durée de 15 mois, même si un avenant a été signé impliquant que les salariés passent sous la convention collective des CHR, à la date de la reprise, ils gardent néanmoins l'application de l'ancienne convention?
Egalement, la prime d'ancienneté acquise avec l'ancienne convention reste due même après ces 15 mois?
Par ailleurs, je ne comprends pas la modification du code APE? etc... Car l'ancienne société (SPA) n'existe plus, les salariés ont été repris dans la nouvelle société (sous convention CHR). Peut-être de ce fait, il n'y a pas de dénonciation à faire?

En vous remerciant
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Pascale CARBILLET

lundi 15 janvier 2018

pendant ces 15 mois ils bénéficient des dispositions de l'ancienne convention. Quant à la prime d'ancienneté, elle doit être maintenue même après le passage sous convention des CHR mais uniquement pour les salariés présents et non pas pour les nouveaux.
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Chloé

lundi 22 janvier 2018

Bonjour,

Un grand merci pour vos retours.

Une dernière précision, pendant ces 15 mois, doit-on faire bénéficier des indemnités repas de la convention CHR? (En plus de la prime d'ancienneté + augmentation grille des salaires esthétique) ou ils ne seront mis en place qu'après ces 15 mois?
Après ces 15 mois, le brut CHR sera identique à la convention esthétique, doit-on ajouter les indemnités repas au brut, où seront-ils compris dans le brut ?

D'autre part, si j'ai bien compris même s'il y a dans l'avenant de reprise un article informant que le salarié sera sous la convention CHR, étant donné qu'il n'y a pas eu de dénonciation, la convention esthétique continuera à s'appliquer si le salarié le demande après les 15 mois? (Dans ce cas pas d'IR?) Il y a t'il un délai pour que le salarié le revendique?

Merci à vous
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Pascale CARBILLET

mercredi 24 janvier 2018

Lors d'un changement de convention collective, le code du travail (article L.2261-11) indique que les textes de la convention collective dénoncée sont applicables jusqu'à ce que la nouvelle convention collective entre en vigueur. Donc la CNN des CHR s'applique après ce délai.
Quant aux avantages en nature nourriture ils sont inclus dans le brut.

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