La société 123 Venture a acquis récemment le Grand Hôtel de Lille aux côtés de la société 3D Hotels. Cette dernière acquisition montre sa volonté de poursuivre son développement dans l'hôtellerie en proposant à des entrepreneurs des solutions de financement souvent nécessaires lors de rachats ou d'acquisitions de nouveaux hôtels. Créée en 2001, la société de capital-investissement s'est développée aux côtés des entreprises non cotées en leur proposant des financements complémentaires nécessaires à leur développement. En 2012, elle a réalisé 1 milliard d'euros de chiffre d'affaires, auprès de 240 entreprises, et dans 9 pays différents. "Nous intervenons le plus souvent dans les montages financiers en complémentant les fonds propres, ce que nous appelons les quasi fonds propres", déclare son PDG, Olivier Goy.
Depuis cinq ans, le groupe s'est tourné vers le secteur du tourisme dont l'hôtellerie en finançant des groupes comme Maranatha, Okko Hotels ou Perseus. "Nous croyons beaucoup au secteur de l'hôtellerie, précise le PDG, car c'est un secteur peu volatile, et qui de surcroît est en pleine mutation." En 2012, 123 Venture a injecté 43,5 M€ dans le secteur pour financer 27 hôtels soit 2 000 chambres. "Nos critères d'intervention reposent de façon classique sur la qualité de l'entrepreneur et la qualité du projet. Quand nous finançons de nouveaux concepts sur de nouveaux emplacements, nous savons que nous prenons un risque supplémentaire mais même en cas d'échec, il reste toujours de la valeur dans les murs ou le fonds de commerce." Les montants investis varient entre 1 et 10 M€ par opération. "Nous n'avons pas de règles très précises mais nous ciblons une rentabilité autour de 12 % par an", explique le PDG, précisant que cet objectif s'apprécie en fonction du risque pris sur chaque projet.
"40 à 50 M€ d'investissements dans les 18 à 24 mois"
Très satisfait de cette première salve d'interventions dans l'hôtellerie, 123 Venture veut aller plus loin et devenir l'interlocuteur privilégié des entrepreneurs dans l'hôtellerie. "Le marché est très actif au niveau des transactions et les indépendants ont souvent besoin de fonds propres pour assurer l'achat d'un hôtel ou financer les travaux de modernisation", explique le PDG. Et la situation continue d'évoluer. Pour 123 Venture, il existe donc encore de vraies opportunités : "Nous pouvons encore investir de 40 à 50 M€ dans des projets hôteliers au cours des 18 à 24 prochains mois", poursuit le PDG. Intéressée par le marché parisien tout autant que par la province, la société ne s'interdit pas de regarder des projets, même au-delà des frontières hexagonales.
Toutefois, malgré les réelles opportunités du secteur, 123 Venture émet quelques restrictions sur son mode d'intervention afin de ne pas décevoir les clients potentiels. "Nous n'achetons jamais les murs seuls, et nous ne sommes pas non plus gestionnaires hôteliers. Notre métier, c'est le financement avec apport de fonds propres ou quasi fonds propres, et une sortie généralement recherchée au bout de six ans." Par ailleurs, la société est également présente dans d'autres secteurs du tourisme comme l'hôtellerie de plein air avec le groupe Sandaya ou la restauration avec Benoît Bistrot du groupe Alain Ducasse. Dans une conjoncture où l'apport de fonds propres devient de plus en plus important, la solution 123 Venture ne devrait pas laisser indifférents la majorité des hôtels français encore aux mains des indépendants, franchisés ou non.
Publié par X. S.