La première discussion portait sur l'économie mondiale et la situation de l'hôtellerie en Europe et dans le monde. Les deux experts, Thierry Malleret, associé-gérant chez Monthly Barometer et David Fenton, économiste sénior chez RBS, ont dressé un inventaire plutôt pessimiste de la situation économique avec en toile de fond une croissance en berne et la montée du chômage. "Les 12 % récurrents de chômeurs dans la zone euro sont très préoccupants", précise Thierry Malleret.
Pourtant, ils ont aussi démontré que paradoxalement, le tourisme est toujours en progression avec des arrivées internationales qui augmentent d'environ 4 à 5 % chaque année. Ils ont également souligné que l'activité hôtelière a été bonne en 2012 et que les transactions n'ont jamais été aussi nombreuses.
Critique des chaînes hôtelières
Une table-ronde en particulier a eu beaucoup de succès. Il s'agit de celle concernant la transformation structurelle des groupes hôteliers qui privilégient l'asset light et la multiplication des contrats de management en ne devenant qu'opérateurs, au détriment de la propriété et des investissements. Une très vive discussion s'engagea entre trois protagonistes à ce sujet : Anders Nissen, CEO de Pandox AB une société qui possède et gère 120 hôtels, soit 25 000 chambres à travers dix pays, Ian Livingstone du London & Regions Properties et Christian Karaoglanian, directeur du développement du groupe Accor.
La discussion visait surtout à mettre en cause les chaînes, qui dans le cadre de leur politique d'asset light, ne pensent que "marques, développement, et réseau de distribution", en se désengageant de tout investissement conduisant à la dévalorisation de l'actif. Christian Karaoglanian, seul représentant des groupes hôteliers, a assuré leur défense en précisant que le groupe Accor, par exemple, a toujours pour objectif d'être propriétaire de 20 % du parc même s'il se désengage progressivement en vendant la plupart des murs de ses hôtels.
Rôle prédominant du tourisme
Le directeur du développement d'Accor a dû également faire face aux critiques de l'un des animateurs sur les contrats de management, considérés comme "illégaux quand ils sont rédigés sur des durées allant de vingt à vingt-cinq ans". L'autre temps fort de ce 16e Forum fut le débat entre quatre présidents des plus grands groupes hôteliers de la planète : Chris Nassetta pour Hilton Worldwide, Richard Solomons pour IHG, Arne Sorenson pour Marriott International Inc, et Frits van Paasschen pour Starwood Hotels & Resort Worldwide.
De cette discussion tournant autour du rôle prédominant du tourisme et de l'industrie hôtelière dans l'économie mondiale, les CEO ont réclamé moins de visas, plus de liberté de mouvements et moins de formalités aux frontières pour les voyageurs. Par ailleurs, selon Richard Solomons "le pendule de l'activité mondiale oscille vers l'Est". Arne Sorenson a quant à lui souhaité remettre l'humain au coeur du débat et Frits Van Passchen a déclaré qu'"il y a plus de risques à être dans l'inaction qu'il n'y en a dans l'action". Enfin, selon l'analyse de Chris Nassetta, "les dix à vingt prochaines années vont être spectaculaires pour notre industrie". Un message d'espoir pour le secteur.
Publié par X. S.