Chemise blanche, tablier rouge et plateau en équilibre sur ma main gauche, il évolue avec maîtrise entre les tables de la vaste terrasse du Royal, place de la République, à Limoges. S’il ne distingue pas physiquement du reste de l’équipe, en revanche, son accent aux intonations slaves interpelle. Il faut dire qu’Aleksii est ukrainien. C’est de lui-même que ce jeune homme d’une trentaine d’années s’est présenté à Carine Grespier, la propriétaire des lieux, au mois de mai dernier. À Limoges comme partout en France, la main-d’œuvre se fait rare et elle peine à trouver des bras.
Brigade en sous-effectif
“Ce n’est pas compliqué, j’avais eu toutes les peines du monde à bâtir une brigade de 20 salariés quand il en faudrait une trentaine pour évoluer sereinement”, explique cette chef d’entreprise, dont l’établissement compte 80 couverts à l’intérieur mais surtout, en pleine saison, une terrasse de 250 places très fréquentée.
Ancien danseur et acrobate professionnel qui avait déjà travaillé en France, Aleksii s’adapte rapidement. “J’avais déjà eu quelques jobs de serveur en Ukraine, aussi je me suis vite habitué au rythme de travail et aux exigences du métier. En plus, ici, contrairement à l’Ukraine, je ne dois pas payer les verres que je casse”, plaisante-t-il.
Une adaptation rapide
Quelques jours plus tard, trois autres ressortissants ukrainiens pris en charge, à Limoges, par l’association Ukrainka, rejoignent Aleksii. Ce sont trois jeunes femmes : Sophia, Marina et Olena, qui sont arrivées à Limoges il y a peu de temps, fuyant la guerre et les combats qui font rage dans leur pays. Bluffée par les capacités d’adaptation et le sérieux d’Aleksii, Carine Grespier n’a pas beaucoup hésité avant d’embaucher ces trois réfugiées. Et elle ne le regrette pas.
“Pour faire face à la barrière de la langue, nous avons évolué en binôme avec des serveurs français. Ponctuels, investis, ils apprennent très rapidement la langue comme ils ont compris les consignes et se sont vite adaptées aux habitudes du métier. Actuellement, ils sont logés dans des familles d’accueil mais parlent de s’installer de façon autonome”, explique Carine Grespier.
Même son de cloche du côté des employés : “Tout se passe très bien, nous avons été bien intégrés par le reste de l’équipe et les clients sont plutôt indulgents avec notre Français encore hésitant”, confirme Aleksii, affichant un franc sourire.
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Publié par Fabrice VARIERAS