La France en pole position
En termes de résultats, la France caracole en tête des pays européens. Accor y enregistre une progression de chiffre d'affaires de + 3,3 % sur le haut et milieu de gamme et de + 3,9% sur le segment économique. Certains salons, notamment à Paris, ont permis aux hôtels de faire le plein. En revanche, en Allemagne, qui bénéficiait d'un calendrier moins favorable en matière de salons, le CA grignote 1,7 % seulement, ce que compensent de très bons taux d'occupation (69 %). Le Royaume-Uni se maintient (+ 1,5 % sur le haut de gamme et + 3,4 % sur le secteur économique) et la perfide Albion enregistre des taux d'occupation record, notamment à Londres qui affiche 87 % au quatrième trimestre.
Les pays émergents font également de très bons scores, surtout en Amérique latine : + 14,6 % dans l'hôtellerie haut et milieu de gamme et + 19,3 % dans l'économique.
Aux États-Unis, Accor a fait avancer le dossier de la transformation de la marque Motel 6 en franchise (+ 10 % en 2011) : celle-ci représente aujourd'hui 488 hôtels.
En ce qui concerne son développement, Accor tutoie encore les sommets, avec l'ouverture de 38 700 chambres, même si le groupe s'est séparé en parallèle de 14 000 chambres "qui n'avaient pas le niveau de rentabilité espéré", assure la directrice financière. De quoi permettre à Accor d'arriver en avance sur les objectifs (35 000 chambres prévues en 2011) : 95 % des ouvertures ont été réalisées en asset light, c'est-à-dire en franchise, en contrat de management ou en location variable.
"Optimisme mesuré"
Accor estime parvenir à un résultat situé entre 510 et 530 M€, conforme aux hypothèses émises en milieu d'année. "Je suis d'un optimisme mesuré", nuance Sophie Stabile. En effet, si le mouvement des réservations démarre sur une bonne dynamique en ce début d'année 2012, la lisibilité reste réduite, en raison des zones d'ombre qui plane sur la conjoncture économique internationale. Parmi celles-ci, la baisse d'activité constatée dans les hôtels implantés dans l'Europe du Sud - Italie, Espagne, Portugal -, devrait peser sur l'activité du groupe en 2012. De même, il en va de même de la prudence qu'impose l'instabilité de la zone euro, "même si cela ne fait pas partie des préoccupations du groupe en ce moment", d'après Sophie Stabile.
Pourtant, l'année 2012 offre aussi de belles perspectives de croissance : en Allemagne par exemple, où l'année 2012 sera jalonnée de foires et de salons, au Royaume-Uni également avec l'organisation des Jeux Olympiques, sans compter les perspectives de croissance que l'on constate dans toute la zone Asie Pacifique (la Chine n'affiche-t-elle pas 9,2 % de croissance en 2011 ?). La situation géo-économique demeure difficile à appréhender, d'autant que le groupe va devoir faire face à un autre gymkhana : comment rendre confiance à des marchés financiers qui, en dépit des résultats exemplaires constatés en 2011, restent encore très instables ?
Publié par Évelyne de Bast