Manpower France a publié en décembre dernier les résultats d'un sondage effectué auprès 1 001 employeurs en France. On leur avait posé la question : 'comment anticipez-vous l'évolution des effectifs de votre entreprise au cours du prochain trimestre, jusqu'à fin mars 2013, par rapport au trimestre actuel ?' Il ressort de cette étude que la prudence est toujours de mise chez les employeurs français. De manière générale, pour le premier trimestre 2013, ils sont 4 % à prévoir d'augmenter leurs effectifs, 6 % à anticiper une baisse et 89 % n'envisagent aucune évolution. Le solde net d'emploi s'établit à - 2 %. Pour le secteur de l'hôtellerie-restauration, les employeurs se montrent - comme au trimestre précédent - assez pessimistes pour la période de janvier à mars 2013. Sur la base des données non corrigées des variations saisonnières, le solde net d'emploi (- 8 %) recule de 3 points, tant en comparaison trimestrielle qu'annuelle. Exprimé en données corrigées des variations saisonnières, le solde net de - 1 % reflète un climat incertain. S'il gagne 2 points d'un trimestre sur l'autre, il baisse de 3 points par rapport au premier trimestre 2012.
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Laurent Pézaire, responsable de l'agence Paris restauration tourisme et hôtellerie chez Manpower France, commente les résultats de l'étude.
L'Hôtellerie Restauration : En termes d'activité, le premier trimestre 2013 s'annonce en baisse de 1 % pour l'hôtellerie-restauration. Comment interprétez-vous ce chiffre ?
Laurent Pézaire : Le contexte économique général fait que la plupart des secteurs d'activités sont touchés. L'hôtellerie-restauration est impactée mais pas de la même façon selon les segments de marché. Ce que l'on a pu voir - notamment sur le deuxième semestre, et qui va se confirmer au premier semestre 2013 -, c'est une activité traiteur en grosse difficulté en raison des restrictions que s'imposent les entreprises, mais aussi du portefeuille des ménages. La restauration traditionnelle souffre au profit de la restauration rapide depuis quelques années déjà. La conjoncture devrait accentuer ce phénomène. De son côté, la restauration collective est constante. Enfin, l'hôtellerie en général a souffert sur deux semestres, sauf le secteur haut de gamme, qui arrive tout de même à tirer son épingle du jeu. L'incertitude du contexte économique va donc plutôt inciter les employeurs à proposer des missions d'intérim ou des CDD, pour répondre aux pics d'activités et aux remplacements. Mais il y aura toujours des postes à pourvoir en CDI, en restauration traditionnelle comme rapide.
Quels seront les postes les plus demandés ?
Les postes en cuisine : cuisinier, chef de partie, chef de cuisine, chef gérant. Ainsi que les postes de manager.
Comment un candidat doit-il se démarquer face à un employeur ?
On peut constater au fil des années que les comportements ont évolué. Le savoir être du candidat a pris de plus en plus d'importance. Un candidat qui sera capable de se démarquer par cela pourra dans de nombreux cas faire la différence par rapport aux autres candidats qui ont le même savoir-faire.
Publié par Hélène BINET