La chaîne coopérative Best Western a décidé de frapper fort en ce début d'année 2014. Devant les difficultés rencontrées par les hôteliers pour trouver des financements, notamment en 2012, le réseau a décidé d'accompagner ses adhérents dans l'obtention de leurs prêts.
Deux projets vont être menés de front, en partenariat avec la banque publique d'investissement, BPIfrance : la création d'un comité des investissements, qui aura pour tâche de valider en interne les dossiers, et la constitution d'un fonds de garantie. Cette dernière apportera, s'il y a lieu, une part de fonds propres en garantie et permettra à l'hôtelier d'obtenir des prêts auprès d'autres banques ou sources de financements. "Nous sommes dans notre rôle de facilitateur pour nos associés. Nous ne nous substituons pas aux banques, mais nous sommes là pour amorcer et faciliter l'accès aux crédits pour nos adhérents, et nous apportons aux banques la caution morale de notre groupement", déclare Olivier Cohn, directeur général de Best Western.
Les deux structures vont être montées tour à tour. Pour ne pas créer d'interférence avec le comité d'administration, le comité d'investissement, sera composé de cinq à sept membres (trois hôteliers et deux dirigeants du siège), élus pour trois ans. La présidence tournante, d'une durée de un an, a été confiée à Jean-Bernard Falco, président de Paris Inn Group et ancien banquier. Il est, affirme Olivier Cohn, "une aide précieuse pour best Western dans la mise en place de ce projet". Structure est totalement autonome, le comité d'investissement possède sa propre charte éthique ainsi qu'une charte de gouvernance.
Un fonds de garantie de 2 M€
Grâce au partenariat signé avec BPI France, Best Western a pu également créer un fonds de garantie de 2 M€ (abondés à égalité entre les deux groupes) pour l'année 2014, ouvrant droit à une capacité de prêt de 7,5 M€. Cette somme devrait d'ailleurs, être augmenté de 300 000 €de la part de chacune des parties dès 2015, soit une capacité de prêt de 2,25 M€ supplémentaires par an. "L'idée n'est pas de prêter systématiquement, mais de rendre crédible un dossier de financement", poursuit Olivier Cohn, qui est également membre du comité d'investissement. Il peut s'agir d'un projet de rénovation, de transmission ou encore d'une acquisition nouvelle. Les sommes restent modestes : de 100 000 € à 200 000 €. "Au-delà du montant alloué par le fonds, Bpifrance peut aller plus loin et garantir le risque auprès du banquier à hauteur de 40 %, ou encore aider les professionnels avec les prêts participatifs pour la rénovation hôtelière, qui sont spécifiques au secteur, souligne encore Olivier Cohn. C'est un montage qui devrait séduire le banquier qui verra son risque diminuer d'un tiers."
Dans la palette des services offerts à ses associés, Best Western innove et ce, dans un secteur particulièrement sensible. Pour un banquier qui n'a pas toujours une connaissance approfondie de l'hôtellerie, la garantie apportée par le réseau est rassurante. Pour BPIfrance, c'est une occasion unique d'intervenir sur un marché potentiel de 150 M€ d'investissements dans les prochaines années, sous trois formats : rénovation, transactions de cessions ou acquisitions.
Publié par X. S.