"Quand je suis arrivé à la direction de l'hôtel, l'intéressement avait déjà été négocié avec les délégués du personnel." Bruno Alleau, directeur du Madison, un 4 étoiles de 50 chambres situé boulevard Saint-Germain à Paris (VIe), ne pouvait que s'en réjouir. Car, pour lui, l'intéressement fait partie des leviers pour dynamiser et souder une équipe. La sienne compte 23 salariés, "qui ont de six mois à trente ans de maison", souligne-t-il. Les profils sont variés et pour fédérer les compétences, mobiliser et motiver le groupe en place, "l'accord d'entreprise prévoit un intéressement calculé à la fois sur le RevPAR et sur l'impression globale que la clientèle peut avoir du Madison", détaille Bruno Alleau. Ce qui représente entre 3 et 5 % du salaire annuel de chaque salarié.
Un objectif que le directeur de l'hôtel qualifie d'"atteignable par tous" et "contrôlable", grâce à l'utilisation d'une application sur mobile. Cet outil, "conçu comme un cahier de consignes", donne en temps réel l'état d'avancement des objectifs de chacun. "Chaque salarié consulte cette application avant le brief du matin, ce qui permet de cerner les difficultés rencontrées, d'analyser les situations, de prendre du recul avant d'agir", explique Bruno Alleau. Convaincu du bienfait des "échanges directs" avec les salariés, il met tout en oeuvre pour que chacun atteigne ses objectifs de façon à obtenir un intéressement : "Dans cette forme de management, on est à la fois patron et entrepreneur, tout en étant bienveillant vis-à-vis des équipes."
Une prime exceptionnelle de fin de chantier
Parallèlement, une prime sur objectifs a été mise en place par les Hôtels Maurice Hurand, groupe auquel appartient le Madison, afin de donner à ses directeurs un moyen de motiver et récompenser leurs équipes. Une façon de créer une dynamique supplémentaire. À titre d'exemple, le directeur du Madison cite le cas de la responsable des petits déjeuners de l'hôtel, qui a revu le ratio de ce qu'elle proposait aux clients le matin. "Nous avons repensé nos achats et opté pour des fruits de saison et de nouveaux fournisseurs, afin de rendre le petit déjeuner plus attractif et limiter le gaspillage alimentaire." Enfin, le Madison ayant vécu une période de travaux, entre novembre 2017 et début février 2018, "une prime exceptionnelle a été attribuée en fin de chantier, car, durant cette période de rénovation, le Madison a gardé tous ses clients", confie son directeur. A ses yeux, cette prime est "un marqueur d'autant plus important, que les salariés ne s'y attendaient pas".
Publié par Anne EVEILLARD