Quand on parle des “métiers en tension”, on pense pas dans l’immédiat aux cadres. Dans le secteur des CHR, il manque surtout des bras dans les postes de serveurs, cuisiniers, réceptionnistes ou plongeurs. Pour autant, il n’est pas aisé d’attirer des profils de cadres et managers. Le secteur des CHR a donc commencé à réviser sa copie.
Les mois de pandémie n’ont rien arrangé. En effet, la profession fait partie de celles qui ont le plus souffert, avec des départs d’employés en cascade et des salariés qui n’ont pas souhaité revenir après la crise. Face à cette pénurie de candidats, chacun déploie sa stratégie : renforcement des équipes d’encadrement, multiplication des promotions, réorganisation des journées de travail, etc. Frank Delvau, président de l’Umih Paris-Île de France, pointe déjà la revalorisation salariale : “Lorsque nous avons revu les grilles de salaires au 1er avril dernier, la catégorie cadres a été l’une des plus revalorisée, avec une augmentation de 16 %, supérieure à la moyenne. (…) Dans le même sens, les patrons d’établissement ont souvent ajusté leur politique managériales : avantages en nature, primes sur les résultats, contrats en CDI.”
Formations et passerelles entre les métiers
L’attractivité du secteur ne passe pas uniquement par des augmentations salariales. Il est aussi question de jouer sur les conditions de travail. “Certains établissements ne sont désormais plus ouverts 7 jours sur 7”, complète Frank Delvau. L’occasion d’avoir des jours de repos fixes, et ce meilleur équilibre vie privée-vie professionnelle est très apprécié.
Les entreprises jouent aussi sur un autre levier : des formations en interne, afin d’offrir des passerelles et, pour certains, d’accéder aux postes de cadres. Ainsi, David Zenouda, propriétaire de sept établissements sur Paris et à Royan (bars à vins, café, restaurants et bars de nuit), a misé à fond sur la promotion interne, “premier vecteur de valorisation d’un salarié”. Autre idée : étoffer ses équipes, en embauchant un chef exécutif qui chapeaute les cartes de ses 7 établissements, soulageant de fait le travail des autres chefs.
De son côté enfin, Denis Bournerias, spécialiste parisien depuis vingt ans dans le recrutement de cadres du secteur, note une vraie remise en question de la part des entreprises. On observe "des efforts dans tous les domaines, aussi bien pécuniers que liés à la qualité de vie au travail et au droit à la déconnexion". "Quand on a des talents, il faut tout faire pour les garder!", conclut-il. À chaque entreprise de trouver sa botte secrète.
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Publié par Mylène SACKSICK