Le projet devrait permettre de créer 5 000 places pour les demandeurs d'asile et 5 000 autres pour les sans-abri du 115. Faute de solutions alternatives, plus de 700 000 € sont quotidiennement engloutis pour financer 40 000 nuitées en Île-de-France (contre 24 000 en 2013). Le suivi social est rarement effectué, ce qui retarde l'insertion des personnes concernées (réfugiés, sans-abri, personnes en situation de grande précarité). "Pour 17,50 € par jour et par personne [le prix que coûte le placement dans un hôtel de ces populations, NDLR], nous allons, en plus de l'hébergement, gérer l'accompagnement social, qu'il s'agisse d'aider les migrants à scolariser leurs enfants ou à remplir un dossier pour obtenir des papiers. Et il n'y aura plus que nos publics dans ces établissements", explique Thomas Le Drian, directeur de cabinet de la SNI, dans les colonnes du Figaro. Un point important pour les hôteliers, dont la clientèle payante est rarement ravie de devoir côtoyer la grande précarité.
Les achats d'hôtels se feront par le biais d'un fonds d'investissement privé doté de 200 à 250 M€, moitié en fonds propres, moitié en dettes. Ses contributeurs pourront percevoir des intérêts (3,5 % par an sur douze ans) sur les coûts évités à la collectivité. Des assurances-vie et des mutuelles (BNP Paribas, Maif, Macif…) seraient intéressées. "Au bout de douze ans d'exploitation, Adoma deviendra propriétaire pour 1 € symbolique", ajoute Thomas Le Drian. Un décret doit aussi dispenser ces futurs hôtels sociaux d'équiper chaque chambre d'une kitchenette. Ce serait une dépense excessive selon Adoma.