Alors que les hôteliers parisiens renouaient avec une croissance à deux chiffres par
rapport à l'année dernière à la même époque, les grèves ont freiné cette
reprise, avec une croissance désormais à un chiffre selon le GNI. Pour les établissements
qui font face à une baisse d'activité, environ 25% du parc, celle-ci reste
contenue, de l'ordre de 5%. Toujours
selon le GNI, la situation est particulièrement critique sur la façade
Atlantique. La Bretagne et la Nouvelle Aquitaine subissent de plein fouet les
contrecoups des grèves avec une baisse d'activité en moyenne de 25%. "Les autres régions enregistrent des
impacts un peu moindres. La baisse d'activité est de 15% en Paca, en Corse et en
Auvergne, elle est de 10% en Occitanie, en Normandie et dans le Centre Val de
Loire. Les Hauts de France enregistrent une
baisse d'activité de 5% de leur hôtellerie ».
Télétravail
Les jours de grève, l'activité de la
restauration parisienne accuse jusqu'à deux tiers d'activité en moins, déplore
le syndicat, avec une chute d'activité
moyenne en avril de l'ordre de 10%. En Nouvelle Aquitaine et en Normandie, on en est à -15%, comparé à 2017. « Pas de déjeuner au restaurant le midi. Les clients font du
télétravail ou récupèrent les heures perdues dans les transports. Le soir, ils
pensent à rentrer. On ne voit plus de groupes dans les établissements, pas
d'happy hour ou de pause à la sortie des bureaux entre amis ou collègues. Seuls
les restaurants de quartier arrivent à tenir. Les restaurants de destination,
où l'on vient déguster une très belle cuisine ou profiter d'une atmosphère,
sont les plus touchés. De façon très pragmatique, les clients sacrifient
leur pause déjeuner ou leur soirée au restaurant. Ils doivent se
lever tôt le lendemain matin pour affronter une nouvelle journée de grèves »
analyse Laurent Fréchet, président des restaurateurs du GNI.
Coup de chapeau aux salariés
Didier Chenet, président du GNI, estime
qu'il faut par ailleurs « tirer un coup de chapeau aux collaborateurs qui s'appliquent
à affronter ces perturbations et à venir à l'heure au travail par tous les
moyens imaginables. Avec la hausse des loyers dans les coeurs de villes du fait
notamment de la multiplication des locations de type Airbnb, nos salariés habitent de plus en plus loin de nos établissements. Chaque jour
de grève est pour eux un jour de galère, où il faut pallier l'absence de trains
ou réussir à monter dans une rame complètement bondée. Ils doivent se
débrouiller par tout moyen pour venir travailler car quand on est serveur ou
femme de chambre, le télétravail c'est impossible ! ». Dans les
rangs des professionnels, la sensation d'être pris en otage gagne du
terrain. "Si les grèves venaient à se poursuivre sur le mois de mai comme
cela est annoncé, alors il y aura de la casse. Certains devront mettre la clé
sous la porte", affirment les dirigeants du syndicat qui demandent au Gouvernement de réactiver la cellule
de continuité économique, créée en 2015. Et aux cheminots de reprendre le travail.
vendredi 20 avril 2018