Grèves : le GNI livre ses chiffres sur la baisse d'activité

La restauration est très touchée, parfois avec 2/3 d'activité en moins les jours de grève. La chute moyenne est de - 10 %.

Publié le 19 avril 2018 à 16:36

Alors que les hôteliers parisiens renouaient avec une croissance à deux chiffres par rapport à l'année dernière à la même époque, les grèves ont freiné cette reprise, avec une croissance désormais à un chiffre selon le GNI. Pour les établissements qui font face à une baisse d'activité, environ 25% du parc, celle-ci reste contenue, de l'ordre de 5%. Toujours selon le GNI, la situation est particulièrement critique sur la façade Atlantique. La Bretagne et la Nouvelle Aquitaine subissent de plein fouet les contrecoups des grèves avec une baisse d'activité en moyenne de 25%. "Les autres régions enregistrent des impacts un peu moindres. La baisse d'activité est de 15% en Paca, en Corse et en Auvergne, elle est de 10% en Occitanie, en Normandie et dans le Centre Val de Loire. Les Hauts de France enregistrent une baisse d'activité de 5% de leur hôtellerie ».  


Télétravail 

Les jours de grève, l'activité de la restauration parisienne accuse jusqu'à deux tiers d'activité en moins, déplore le syndicat, avec une chute d'activité moyenne en avril de l'ordre de 10%. En Nouvelle Aquitaine et en Normandie, on en est à -15%, comparé à 2017. « Pas de déjeuner au restaurant le midi. Les clients font du télétravail ou récupèrent les heures perdues dans les transports. Le soir, ils pensent à rentrer. On ne voit plus de groupes dans les établissements, pas d'happy hour ou de pause à la sortie des bureaux entre amis ou collègues. Seuls les restaurants de quartier arrivent à tenir. Les restaurants de destination, où l'on vient déguster une très belle cuisine ou profiter d'une atmosphère, sont les plus touchés. De façon très pragmatique, les clients sacrifient leur pause déjeuner ou leur soirée au restaurant. Ils doivent se lever tôt le lendemain matin pour affronter une nouvelle journée de grèves » analyse Laurent Fréchet, président des restaurateurs du GNI. 

Coup de chapeau aux salariés

Didier Chenet, président du GNI, estime qu'il faut par ailleurs « tirer un coup de chapeau aux collaborateurs qui s'appliquent à affronter ces perturbations et à venir à l'heure au travail par tous les moyens imaginables. Avec la hausse des loyers dans les coeurs de villes du fait notamment de la multiplication des locations de type Airbnb, nos salariés habitent de plus en plus loin de nos établissements. Chaque jour de grève est pour eux un jour de galère, où il faut pallier l'absence de trains ou réussir à monter dans une rame complètement bondée. Ils doivent se débrouiller par tout moyen pour venir travailler car quand on est serveur ou femme de chambre, le télétravail c'est impossible ! ». Dans les rangs des professionnels, la sensation d'être pris en otage gagne du terrain. "Si les grèves venaient à se poursuivre sur le mois de mai comme cela est annoncé, alors il y aura de la casse. Certains devront mettre la clé sous la porte", affirment les dirigeants du syndicat qui  demandent au Gouvernement de réactiver la cellule de continuité économique, créée en 2015. Et aux cheminots de reprendre le travail.




Commentaires
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Mimi

vendredi 20 avril 2018

Bonjour
Je suis un tout petit restaurateur de quartier d'une ville moyenne mais historique de Normandie et je ne m'en sors plus financièrement. Je ne me prend plus de salaire pour essayer de payer salaire, charges etc... Je suis à bout de souffle et cette période de tumulte social n'arrange rien.
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philippe BIRCKEL

vendredi 20 avril 2018

Bonjour Mimi, sommes tout avec vous. Au-delà de l'image déplorable laissée par cette situation, l'ensemble de notre profession va payer cher l'absence de trafic touristique en ce début de saison. L'année 2018 se montrait sous de bons auspices et ce n'est malheureusement plus le cas. Nous essaierons de tenir bon mais ce sera difficile. Bon courage.

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