Hôteliers et élus locaux, ils mènent une double vie

Paris Ils ont voulu entrer en politique sans pour autant abandonner leur métier d'hôtelier. Mais comment jongler entre les emplois du temps ? Une responsabilité prend-elle le pas sur l'autre ? Organisation, convictions, prises de décisions : deux maires se confient sur leur quotidien.

Publié le 30 octobre 2018 à 12:22

Pas évident de mener de front deux activités aussi prenantes que la direction d’un établissement et un mandat électoral. Ainsi la députée de Saint-Barthélemy et Saint-Martin, Claire Guion-Firmin, a-t-elle cessé son activité dans l’hôtellerie dès son élection en juin 2017. Même scénario pour Gilbert Bouchet : élu sénateur de la Drôme en septembre 2014, il s’est mis à la retraite de son métier d’hôtelier dans la foulée. Car les emplois du temps sont difficiles à cumuler et les responsabilités importantes dans les deux secteurs. Malgré cela, d’autres ont décidé de relever le défi. À l’instar de Damien Combet, élu maire de Chaponost (Rhône) - 8 296 habitants - en mai 2014 et qui continue d’avoir un œil sur ses deux hôtels. “J’ai réorganisé mon métier d’hôtelier pour tenir mes engagements politiques. Aujourd’hui, je consacre 80 % de mon temps à la municipalité et 20 % aux deux établissements. Un mode de fonctionnement que j’ai pu mettre en place grâce à mon ex-épouse et associée, qui a accepté de prendre la direction de nos deux exploitations. Elle s’occupe du quotidien des deux hôtels. Moi, du volet stratégie et investissement.” Un montage qui fait ses preuves depuis quatre ans.

De son côté, Bernard Bastide, à la fois maire de Nasbinals (Lozère) - 513 habitants - et gérant de Maison Bastide, parle de “planning extensible” et d’une capacité à savoir s’adapter. Et ce d’autant que la Maison Bastide regroupe sept établissements, qui représentent une soixantaine de chambres, deux restaurants et compte quelque 35 salariés. “C’est une affaire de famille, souligne-t-il. Tous les membres sont mobilisés.” Une aide précieuse qui ne l’empêche pas de commencer ses journées dès 6 heures du matin, pour les terminer vers minuit. Un sacerdoce ? Bernard Bastide parle plutôt d’engagement couplé à une passion pour son métier d’hôtelier-restaurateur et pour “l’identité du territoire” qui l’a vu grandir.

 

“Ce qui concerne la mairie reste à la mairie”

Quand je suis à la mairie, je ne parle pas d’hôtellerie. Et lorsque je redeviens hôtelier, j’ai un bureau chez moi ou bien je me rends dans l’un de mes établissements. Ils ne sont pas sur la commune de la mairie. Ils se situent à Charbonnières-les-Bains [Rhône] et à Lyon. C’est une volonté de ma part de bien scinder mes deux activités et de ne pas être non plus juge et partie, en ayant des hôtels dans la ville dont je suis maire”, détaille Damien Combet. Quant à Bernard Bastide, si certains de ses établissements ont pignon sur rue dans la commune dont il est maire, “ce qui concerne la mairie reste à la mairie, c’est une question de respect de la fonction.” Son entrée en politique était logique : “J’étais très impliqué dans le monde associatif et sportif de Nasbinals.” Résultat : cela fait dix ans qu’il occupe le fauteuil de maire et il n’exclut pas de se représenter en 2020. Damien Combet, lui aussi issu du tissu associatif, a souhaité s’impliquer dans la vie de “la commune qui [l]’a vu naître”, car la politique d’urbanisme qui y était menée ne lui convenait pas. C’est ainsi qu’il s’est retrouvé “candidat naturel” face au maire sortant et sa liste a remporté 67 % des suffrages “dès le premier tour, avec le plus gros taux de participation de la région”.

 

“Un apprentissage de la concertation et des prises en compte des oppositions”

Les deux activités sont très différentes, notamment en termes de prise de décision, reconnaît le maire de Chaponost. Dans une entreprise, on rend des comptes aux collaborateurs, mais les décisions sont prises rapidement et mises en place assez vite. Dans une mairie, l’environnement politique vient s’interférer entre la décision d’une mesure et la mise en application de celle-ci.” Il faut donc jongler et raisonner autrement en termes de délais. Un avis partagé par Bernard Bastide : “Dès la première prise de décision que j’ai dû soumettre au collège d’élus, j’ai vite fait la différence entre le mode de fonctionnement du secteur public et celui du privé.” Pour lui, être maire, “c’est aller au contact des autres, un peu comme dans l’hôtellerie et la restauration où l’on se met au service des clients et du territoire”. “L’expérience de l’entreprise m’aide dans mon mandat de maire, complète Damien Combet. Mais l’inverse est vrai aussi : la vie politique est un apprentissage de la concertation et des prises en compte des oppositions.” Il ne sait pas encore s’il se représentera en 2020 : “J’ai 46 ans. Je suis père de quatre enfants. J’ai encore un avenir professionnel dans le privé, même si la chose publique est importante.”

#BernardBastide# #DamienCombet# #Mairie# municipales élections


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Publié par Anne EVEILLARD



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