Vincent Santier professeur de restaurant au CFA de la CMA d’Aucaleuc, prend sa plume à la suite de témoignages de « gilets jaunes » entendus sur les chaînes infos depuis quelques jours :
« Je ne peux plus emmener ma femme au restaurant ». Leur pouvoir d’achat diminuant, ils affirment ne plus pouvoir sortir au restaurant, loisir qui leur manquerait le plus. Cela fait 31 ans que je suis tous les jours dans une salle de restaurant. Gérant d’un hôtel-restaurant pendant sept ans, d’apprenti à responsable de salle en passant par chef de rang et garçon de café, j’ai occupé tous les postes du service en salle. Aujourd’hui, je suis professeur de restaurant depuis dix ans dans un CFA des Côtes d’Armor. Mon obsession et mes élèves le savent, c’est que les clients passent un bon moment dans nos restaurants. Il n’y a pas un jour où je ne leur rappelle pas l’importance de leur rôle pour faire que ce moment devenu rare, soit un instant réussi, une expérience que les clients réitéreront, la meilleure des publicités pour l’établissement. J’adore, comme beaucoup, aller au restaurant. Force est de constater que l’expérience « resto » est loin d’être toujours à la hauteur de mes espérances. Souvent, parce que l’accueil froid et impersonnel peut donner envie de faire demi-tour. D’autres fois, parce que le personnel est incapable de parler des produits de la carte. Et je ne parle que du service… Cela suffit pour savoir si le moment sera agréable. Alors je redis haut et fort, amis restaurateurs, apprentis, commis de salle,
chefs de rangs et maîtres d’hôtel, prenez soin de nos clients avant qu’ils ne pensent qu’il n’y a plus de plus-value à se déplacer dans nos restaurants, vitrines de la gastronomie Française ».
Publié par Claude DIBIASE
mardi 11 décembre 2018