Jean-Bernard Falco avait une revanche à prendre sur la vie. Issu d'un milieu très modeste, sans diplôme, soutien de famille à 14 ans, il rentre très jeune dans la vie active. Il apprend vite adapter à toutes les situations. Parti de rien, c'est à force de travail qu'il a progressé sur l'échelle sociale. Il n'hésite pas à enchaîner les doubles voire des triples journées. "J'ai vite compris ce qu'était le monde du travail et j'ai su m'adapter à chaque situation en devenant toujours le meilleur en quelques années", confie-t-il. Sa carrière professionnelle débute dans le déménagement "pour aider [s]es parents". Puis, chez le loueur de voitures Avis, il développe ses talents de commercial. Ambitieux, il se sent très vite bloqué dans sa progression. En 1989, il intègre la Caisse d'Épargne où il est chargé de commercialiser un nouveau produit d'épargne, le plan d'épargne populaire, (PEP). Le milieu lui plaît et il y réussit, passant avec succès les concours internes, rattrapant ainsi les années d'études perdues. C'est là aussi qu'il fait la connaissance d'hôteliers, un milieu qui le séduit d'emblée. "J'aimais le discours de ces entrepreneurs, leur savoir-faire, leur pragmatisme et j'aimais ce sens du service, qui est le coeur même du métier."
Agent immobilier, financeur, entrepreneur...
Jean-Bernard Falco devient leur banquier privilégié jusqu'en 1992. Avec la première guerre du Golfe, le marché de l'immobilier s'effondre. Cette année-là, voyant les difficultés dans lesquelles s'enfonce l'hôtellerie, il s'emploie à aider ses clients hôteliers à sortir de leur marasme. "Il fallait faire quelque chose et aider ces gens que j'admirais et qui m'avaient fait confiance." Endossant ses habits de chevalier blanc, il laisse alors tomber la banque pour aider les hôteliers à renégocier leurs prêts. Il s'intègre vite dans le métier et, au gré des rencontres, devient tour à tour agent immobilier, financeur et entrepreneur, tout en continuant à se former dans les domaines juridico-financiers et de gestion. "De 1997 à 2005, j'ai dû vendre une centaine d'hôtels", précise-t-il. En 2000, il rencontre Céline Albar, qu'il épouse en 2005. Avec sa nouvelle belle-famille, il monte une structure de gestion hôtelière. En dix ans, Paris Inn Group, passe de sept hôtels et cinq collaborateurs à 30 hôtels et 700 employés.
Juge et fédérateur
Dans le même temps, il devient juge consulaire près les tribunaux de commerce de Paris et Bobigny. Plus récemment, Jean-Bernard Falco, a été mandaté par Laurent Fabius, ministre des Affaires étrangères et du Développement international, pour devenir le fédérateur des entreprises françaises du tourisme désireuses d'aller s'exporter à l'international. Jean-Bernard Falco s'est déjà lancé un nouveau défi : celui de devenir le premier groupe français indépendant en catégorie 4 et 5 étoiles, en doublant le nombre de ses hôtels à Paris dans les dix prochaines années, avec 60 hôtels, et d'atteindre 100 hôtels dans les vingt prochaines années, tout en étendant la marque de boutique-hôtels Maison Albar dans le monde, en particulier en Chine, où il a récemment signé un joint-venture avec le groupe Plateno.
Cet homme pressé a pris une belle revanche sur la vie, qui se résume au travers de valeurs telles que volonté, proximité, simplicité, respect, loyauté, dépassement de soi, confiance en soi et joie de vivre.
Publié par Catherine AVIGNON