Au cours de son séjour londonien, il rencontre également son épouse qui le suivra pendant trente ans dans un parcours jalonné de voyages. C'est Intercontinental qui le sollicite d'abord. Il s'envolepour Abidjan (Côte d'Ivoire), en tant que directeur financier adjoint à l'hôtel Ivoire. "J'avais déjà 99 personnes sous mes ordres", dit-il. Il y reste quatre ans, puis rejoint l'Intercontinental d'Édimbourg comme directeur financier où il rencontre Dagmar Woodward, qui devient son mentor.
Retour chez Hilton
S'il réussit en tant que directeur financier, l'opérationnel lui manque. Jean Faivre renoue avec le terrain en devenant Resident Manager d'un gros porteur à Dubaï. "Dans cet hôtel, nous faisions 65 % de notre chiffre d'affaires en restauration", se remémore-t-il. Le groupe Hilton le rappelle alors et l'envoie coup sur coup à Bucarest, Rabat - "pour remettre l'hôtel sur les rails" - ainsi qu'à l'île Maurice. "Je jouais en quelque sorte l'homme providentiel", confie Jean Faivre. Les responsabilités lui vont bien. En 2004, Hilton le nomme directeur régional des opérations basé au Hilton Paris, avec la responsabilité de six hôtels, puis, en 2007, à la suite du rachat par Blackstone, vice-président de la zone Europe du Sud à laquelle s'ajoute bientôt l'Europe de l'Ouest, soit la responsabilité de 29 hôtels répartis dans onze pays.
Être curieux, vouloir progresser
À 58 ans, Jean Faivre estime qu'il a eu beaucoup de chance. "Je n'étais pas doué pour les études, j'avais besoin d'action", dit-il. Mais s'il reconnaît que le groupe Hilton l'a incontestablement aidé pour acquérir les connaissances nécessaires, "cela n'aurait pas suffi sans posséder trois qualités fondamentales : être curieux, avoir de l'envie et vouloir progresser." Autant de qualités qu'il aimerait faire partager aux jeunes. C'est d'ailleurs auprès d'eux qu'il s'investit. "D'ici 2022, l'industrie du tourisme et des voyages va créer 73 millions d'emplois. Or, l'information passe mal et nos métiers ne sont pas assez attractifs pour les jeunes."
Et pourtant, faire carrière dans l'hôtellerie même sans diplôme c'est possible. Jean Faivre en est un exemple vivant.
Publié par Catherine AVIGNON