Le 11 avril dernier, la Compagnie Lebon et son partenaire Thala Invest finalisaient l'achat de deux hôtels murs et fonds (classés 3 et 4 étoiles) et de deux centres thermaux sous concession à Brides-les- Bains. À cet investissement initial de 7,5 M€ s'ajoute la somme de 11 M€ destinée aux travaux de rénovation, un souhait de la commune en contrepartie du rallongement de la durée de la concession. Un tel investissement illustre bien l'évolution du secteur bien-être qui gagnerait, selon les experts, 7 % de parts de marché supplémentaires tous les ans. Les chaînes hôtelières étrangères ne s'y sont pas trompées en créant leurs propres marques bien-être comme Element pour Starwood Hotels & Resorts ou Even chez IHG.
Brides-les-Bains (43) s'est très tôt positionnée comme la spécialiste des cures d'amaigrissement. En 2013, la ville a accueilli 18 000 curistes et enregistré 266 000 nuitées, une fréquentation en augmentation régulière. Son savoir-faire et l'organisation de deux pôles d'activité, une activité conventionnée dans les centres thermaux et une activité spa non-conventionnée, est à l'origine de ce succès. D'autres groupes d'hôteliers indépendants se sont déjà développés sur le créneau de la santé et du bien-être. Ainsi la thalasso Thalgo Barrière à la Baule (44), ouverte en 1988, s'est très tôt positionnée sur le créneau amincissement avec un centre pouvant accueillir jusqu'à 180 curistes et une offre hébergement de luxe, l'hôtel Royal Thalasso Barrière, classé 5 étoiles avec 91 chambres dont six suites.
Un secteur en pleine transformation
De son côté, le thermalisme n'a pas connu une progression aussi rapide, indépendamment de la chaîne thermale du Soleil dont le chef Michel Guérard est le porte-drapeau. La rentabilité, liée au conventionnement des cures, n'est pas toujours facile à atteindre. La mairie de Dax (40) a par exemple dû fermer l'hôtel le Splendid - qui travaillait pourtant en étroite collaboration avec le centre thermal. Un nouveau repreneur, Vacances Bleues, serait sur les rangs. "Le problème du thermalisme est qu'il est largement soutenu par les pouvoirs publics dans le cadre d'une politique sociale", affirme un consultant spécialisé sur le secteur, précisant que les 500 000 curistes qui séjournent 18 jours dans les 105 établissements thermaux de France n'ont pas le profil de la clientèle fréquentant les hébergements haut de gamme du secteur.
L'arrivée de nouveaux opérateurs prouve néanmoins que le secteur est porteur et qu'il existe un marché potentiel à développer, à condition de savoir s'adapter. L'arrivée de nouvelles cures orientées vers des produits plus courts, de trois à six jours, ou des formats spa est un nouveau créneau. Des centres comme celui d'Enghien-les-Bains (95) proposent de la rééducation pour la voix, d'autres des escales 'aromathérapiques', des cures spécialisées dans les médecines orientales, etc. Ces nouveaux investisseurs constituent donc un tournant dans l'évolution du thermalisme.
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Le thermalisme en France
105 établissements thermaux (17 départements accueillent plus de 10 000 curistes)
9 millions de journées de soins
Plus de 520 000 curistes qui séjournent 18 jours
690 M€ de dépenses indirectes
10 à 25 % du chiffre d'affaires réinvesti dans la qualité des installations
À Brides-les-Bains
160 équivalents temps plein
Chiffre d'affaires thermes de Brides-les-Bains 2013 : 11,9 M€ (dont 19 % pour le Grand Spa des Alpes)
Chiffre d'affaires SET Hotels en 2013 : 3 M€ HT
Publié par X. S.