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Après quelques tentatives, la Financière Eo s vient de conclure favorablement une transaction avec Demours Finance SA en rachetant deux de ses hôtels pour un montant avoisinant environ les 25 M€ (entre 300 000 € la chambre pour l'un et environ 200 000 € pour l'autre). "Tout a été très vite", déclare son PDG, Dominique Escarra. "En deux mois, l'affaire était conclue car nous avions la possibilité de nous engager ferme, sans condition suspensive d'audit ou de financement", poursuit-il. Car Financière Eos possède une expertise dans deux métiers.
Son métier principal est celui de conseil en transactions hôtelières pour le compte de tiers (des groupes privés aux fonds d'investissements) avec à l'appui depuis quinze ans, une bonne trentaine de transactions majeures, essentiellement à Paris, en montagne et en région Paca. Son second métier est celui de co-investisseur via sa société soeur Es Industrie et Hôtel, qui accompagne certains clients en prenant part à l'investissement, tout en les aidants à réussir de bonnes affaires. "Il n'y a aucun conflit d'intérêt avec notre activité de transactions, bien au contraire, affirme Dominique Escarra, car ce sont toujours des opérations complexes qui ne se feraient pas si nous n'étions pas intervenus dans le process de l'investissement."
Une expertise recherchée
C'est ainsi que Financière Eos a signé en son nom propre, fin 2009, une promesse pour l'acquisition d'une résidence hôtelière 4 étoiles près de l'Opéra pour rapidement rétrocéder 90 % des parts ; le tour de table est en train de le transformer en hôtel 4 étoiles de près de 50 chambres. Financière Eos est cependant passé la vitesse supérieure avec le rachat des deux hôtels Amarante Arc de Triomphe et Champlain de Demours Finance SA. "Il fallait se décider vite et pour les deux simultanément, sur des montants élevés, sans porte de sortie possible", déclare Dominique Escarra. Un partenariat 50/50 entre ES Industrie et l'indépendant FTS Finances a été conclu permettant de signer les promesses de ventes, qui ont été complétées ultérieurement avec l'arrivée d'un nouveau partenaire institutionnel, le groupe IDI, à hauteur d'un tiers du capital environ des deux hôtels.
Il faut dire que Financière Eos s'est déjà fait la main sur plusieurs établissements, notamment en étant co-investisseur en région Paca pour une succession d'hôtels tels que le Palm Beach à Marseille, le Beau Rivage à Nice. Tous ont été achetés avec murs et fonds et rénovés dans les années 1998-2005, avec Algonquin ou Burelle SA comme partenaires puis revendus depuis lors. Plus récemment, Financière Eos a investi dans le massif des Trois Vallées en Tarentaise en partenariat avec Perseus Capital pour le rachat fin 2011 et fin 2012 de deux hôtels à Val Thorens, le Fitz Roy et Le Val Thorens, ainsi que l'hôtel des Trois Vallées à Courchevel 1850, soit 173 chambres d'hôtels 4 étoiles qui seront toutes rénovées d'ici six mois. "Nous sommes minoritaires dans ces trois hôtels alors que Perseus, le majoritaire, en assure le management, notre rôle y est celui d'accompagnateur stratégique et non pas d'opérateur hôtelier", précise Dominique Escarra.
Double casquette de conseil et d'investisseur
Décidé à superviser au plus près ses hôtels, Dominique Escarra s'est entouré également de professionnels de l'hôtellerie comme Julien Majou, associé dans Financière Eos, fin connaisseur de l'hôtellerie grâce à ses antécédents familiaux tout en ayant travaillé aux côtés d'importants fonds d'investissements comme Lonestar. Aujourd'hui, le groupe est investi dans plus de 530 chambres d'hôtels généralement 4 étoiles essentiellement à Paris, dans le Sud et dans les Alpes. Depuis sept ans, le groupe s'est diversifié en investissant dans le nautisme en Camargue où il possède notamment le plus grand port à sec de France (1 000 voiliers).
Atypique dans le paysage hôtelier, avec cette double casquette de conseil et d'investisseur, Financière Eos reconnaît pourtant que son business model a ses limites du fait de ses ressources propres, bien que "le groupe soit très profitable, peu endetté et disposant de trésorerie, ce qui nous permet de sélectionner des dossiers de 10 à 30 M€ mais hélas pas de 50 à 100 M€". Pour son développement, la société compte sur sa politique actuelle : poursuivre dans le domaine des transactions hôtelières pour autrui et monter des tours de table judicieux au cas par cas. Une expertise très recherchée en hôtellerie.
Publié par X. S.
