"L’obésité fait des ravages en Malaisie." Éric Olmedo parle de 20 % d’adultes concernés et de 10 % chez les 6-12 ans. Chercheur en anthropologie sociale à l’université de Malaisie (Universiti Kebangsaan Malaysia), il cherche à remédier au manque de campagnes de prévention menées dans le secteur de l’alimentation dans ce pays d’Asie du Sud-Est, où il vit depuis 2012. Vaste chantier pour cet ancien élève du CFA Médéric à Paris (XVIIe). Car, avant d’être universitaire, Éric Olmedo a occupé divers postes en restauration et hébergement, en France comme au Canada. C’est par envie de transmettre savoir et savoir-faire, qu’il s’est ensuite dirigé vers l’enseignement, puis vers la recherche en sciences sociales et humaines.
"Les vertus des cuisines oubliées de l’Asie du Sud-Est"
Du 28 au 30 mars 2019, Éric Olmedo investira la Sorbonne et la Cour du Marais, à Paris (Ve et IIIe), le temps de débats et d’échanges - en anglais - entre universitaires, scientifiques et cuisiniers. Au cœur des discussions : les liens entre bien-être et bien manger, mais aussi "les vertus des cuisines oubliées de l’Asie du Sud-Est, à l’instar du Peranakan, art culinaire des créoles du monde malais, actuellement en voie de disparition", souligne le socio-anthropologue. Ces mêmes cuisines qu’il souhaite remettre au goût du jour en Malaisie, pour lutter contre l’obésité. "Ces systèmes culinaires façonnés par un savoir-faire ancestral jouissent, en outre, d’un accès privilégié à un écosystème préservé", souligne encore Éric Olmedo.
Produits indigènes malaisiens et crème chantilly "façon Ancien Régime"
La conférence Food & Society sera donc l’occasion de faire le plein de connaissances sur ces cuisines du monde, méconnues du grand public. Et ce d’autant que de nombreux experts, scientifiques et cuisiniers seront présents. Parmi eux, citons l’ethno-botaniste François Couplan, spécialisé dans les plantes sauvages comestibles, ou encore Pascal Barbot, chef triplement étoilé de l’Astrance, à Paris (XVIe). Ce-dernier formera un binôme avec Darren Teoh, chef malaisien, spécialiste du travail des produits indigènes malaisiens, lors de démonstrations et autre 'conversation culinaire'. À terme, Éric Olmedo souhaite créer "une école du bien-être et du bien manger" en Malaisie, mais aussi au Cambodge et au Vietnam. Les cuisines et recettes ancestrales, "bonnes pour la santé", y auront leur place. Un intérêt pour un passé pas dépassé du tout, auquel les participants à la conférence Food & Society pourront s’initier : le 30 mars, Éric Olmedo a prévu une échappée à Chantilly (Oise), "le temps d’un atelier culinaire où l’on apprendra à préparer une crème chantilly, façon Ancien Régime".
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Publié par Anne EVEILLARD