Les nombreux restaurateurs présents à l'assemblée générale de l'Union patronale des cafetiers restaurateurs Nice Côte d'Azur, lundi 21 octobre, ont pu faire part de leurs inquiétudes quant à l'avenir de la profession : hausse de TVA, normes d'accessibilité, distribution en ligne, restauration illégale et statuts des Maîtres restaurateurs... Hubert Boivin, président de l'UPCR Nice a mis en exergue le nombre important de Maîtres restaurateurs affiliés à l'organisation patronale (59 actuellement et 69 en attente de validation de leur dossier).
"Le titre de Maître restaurateur commence à peine à être reconnu, il ne faut pas y toucher de nouveau ou en changer le logo ou le nom", s'est inquiété Théo Mansi, propriétaire de l'Auberge de Théo à Nice et responsable PACA pour la promotion du titre de Maître restaurateur. Noël Di Giovanni, président de l'UPRL de Cannes [l'Union patronale des restaurateurs limonadiers, NDLR] et vice-président de l'Umih Côte d'Azur, affirme "avoir augmenté de 5 à 10 %" son chiffre d'affaires depuis l'obtention du titre de Maître restaurateur. La CCI de Nice accompagne les restaurateurs pour l'obtention de ce titre, en mobilisant une équipe dédiée qui se déplace dans les établissements pour faire un pré-audit et aider le restaurateur au montage du dossier.
"100 000 emplois" menacés
Hubert Boivin a également alerté les restaurateurs présents sur l'importance de l'accueil : "Nous recevons beaucoup de courriers de clients mécontents qui arrivent directement en mairie ou à l'office du tourisme… Nous devons vraiment travailler la qualité de notre accueil." La profession est soumise à de plus en plus de contraintes difficiles à respecter comme l'interdiction de fumer dans leur enceinte. Les restaurateurs azuréens ont la spécificité de servir toute l'année en terrasse, et la limite entre salle et terrasse est souvent ténue. Il est alors souvent délicat de respecter cette loi stricto sensu.
Et de rappeler la fiscalité toujours plus importante pour les restaurateurs traditionnels. "Notre profession pourrait perdre 100 000 emplois avec cette hausse de TVA de 3 points, s'inquiète-t-il. Nous sommes mangés par une concurrence déloyale entre les boulangers qui ont désormais leur terrasse et servent leurs produits, les camions à pizza qui vendent du vin et pire, les associations qui servent de l'alcool à toutes les sauces… tous ceux-là tirent les prix vers le bas et fragilisent notre secteur."
Pour Roland Heguy, il est vital d'anticiper cette hausse et de se préparer avant qu'elle ne soit appliquée. Cela évitera à la profession d'être stigmatisée en cas de répercussion sur les prix une fois le nouveau taux adopté. Autre danger souligné par Roland Heguy : la hausse des intermédiaires de la distribution en ligne. Les restaurateurs ne doivent pas tomber dans les mêmes travers que l'hôtellerie. "Il faut lire tous vos contrats de A à Z pour éviter tout piège ou dérive", prévient-il. Hubert Boivin a enfin annoncé la création en 2013 de l'association des DJ azuréens. Sur les 80 DJ que compte le département, 20 ont déjà adhéré à cette association affiliée à l'UPCR Nice.
Publié par Vanessa GUERRIER-BUISINE