Il aura mis quatre années pour sortir de son cocon. Les travaux du Buddha Bar Hotel ont été financés par Katar Hospitality et réalisés par le Groupe George V Entertainment sur un concept de Raymond Visan. Le réaménagement complet de cet hôtel particulier du XVIIIe, ancienne propriété de l'intendant chargé des Menus-Plaisirs du Roi, a permis sa transformation en hôtel 5 étoiles. Réalisé dans un décor tout droit sorti de la Condition Humaine de Malraux, l'hôtel emmène le visiteur jusqu'aux confins de l'Asie. Alors qu'il en est encore aux finitions, L'Hôtellerie a pu se rendre au Buddha Bar Hotel et visiter la fin du chantier. L'établissement qui a dû se plier aux exigences de l'architecte des Monuments Historiques, François Chatillon, pour la façade et la rénovation de certains plafonds XVIIIe dans une dizaine de suites, propose des espaces entièrement redécorés et illuminés selon les codes couleurs ancestraux de la Grande Chine : rouge vermillon, jaune d'or et déclinaison d'orangés à tous les étages.
Les matériaux ont été soigneusement choisis : pierre de Népal au sol au rez-de-chaussée avec parquet chêne foncé, parquet Versailles pour les suites dans les étages, tissus jaune bouton-d'or dans les couloirs, pâte de verre rouge carmin aux murs des salles de bains, cloison en verre, vert céladon pour les cabines de douches. L'architecte Jacques Méchali a réalisé ce travail complexe alors que la décoration a été confiée à François Wappler, qui a su réinterpréter les codes décoratifs traditionnels chinois pour les réinterpréter dans une version plus moderne et plus design. Pour Loïc Le Berre, directeur général, "l'hôtel va décliner les quatre éléments du concept déjà réalisé à Prague et à Budapest, l'ambiance, la musique, la restauration et le bar".
Cuisine inspirée du monde entier
Pour cet hôtel très parisien, le dragon a été choisi comme fil conducteur. Il apparaît en mosaïque dans le hall d'entrée, sur les murs des chambres et des salles de bains ainsi que sur les baignoires, ou en impression sur les moquettes des couloirs. La carte du restaurant le Vraymonde a été confiée à la jeune chef Roughi Dia, transfuge de chez Petrossian, qui nous a confié vouloir composer une cuisine inventive inspirée du monde entier avec des produits sélectionnés et labellisés "pour créer un autre voyage dans le voyage". Elle aura la tâche de diriger la plus grosse partie des équipes de l'hôtel qui devrait compter 120 personnes. Le restaurant avec ses 85 places assises, sera ouvert midi et soir, mais offrira un service de collation 24 heures sur 24 sans oublier le room service et le service du petit-déjeuner "pour lequel nous comptons apporter un soupçon d'imagination", précise Loïc Le Berre.
Le bar lounge, le Qu4tre dont l'ambiance a été travaillée n'est pas sans rappeler celle des anciens clubs des concessions de Shanghai, en rouge et noir laqué avec ses murs dorés et son bar à cocktail recouvert de soie rose aux impressions de cerisiers en fleurs. Enfin, le Buddha Bar Hotel disposera également d'un espace bien-être qui utilisera les protocoles et son fameux process, la 'b/attittude', dans les soins, les traitements et les produits. Sans nul doute, le Buddha Bar Hotel Paris, après ceux de Prague et Budapest, va compter dans le paysage hôtelier parisien des hôtels dits de luxe, avant l'ouverture du Peninsula. Les avis seront sans doute très partagés mais il ne laissera personne indifférent.
Publié par X. S.