Pour François Delahaye, directeur opérationnel du groupe Dorchester - propriété du sultan du Brunei - ce boycott a du mal à passer. Il ne remet pas en cause la contestation, mais estime que c'est sur le plan diplomatique et non économique que des mesures doivent être prises. Le responsable du Plaza Athénée et de l'hôtel Meurice rappelle en effet que "le groupe Dorchester est un groupe privé qui reste maître de ses décisions".
L'emploi impacté
Par ailleurs, ce boycott pourrait peser lourdement sur l'activité des hôtels du groupe, et avoir des conséquences sur l'emploi. "Nous avons déjà perdu le séminaire d'un grand groupe de joaillerie, ce qui représente un manque à gagner d'environ 400 000 €, regrette François Delahaye. Les recrutements que nous envisageons pour la réouverture du Plaza Athenée, une fois les travaux terminés, risquent d'être freinés." Le palace, qui doit rouvrir au mois d'août, doit pourvoir environ 200 nouveaux postes "liés d'une part au turn-over dû à la fermeture de l'établissement - soit un quart des postes actuels - et d'autre part à l'ouverture de nouveaux équipements et espaces : salles de réunion, nouvelles suites, etc. Nous ne sommes pas sûrs de tenir nos objectifs dans le cas présent."
Le groupe Dorchester - qui compte également le Dorchester et le 45 Park Lane à Londres, le Coworth Park à Ascot (Royaume-Uni), le Principe di Savoia à Milan, l'Eden à Rome, le Richemond à Genève, et le Bel Air et le Beverly Hills à Los Angeles - a tout lieu de s'inquiéter car ses palaces parisiens ne sont pas les seuls impactés. C'est depuis Los Angeles que le boycott s'est propagé, à l'initiative de plusieurs personnalités médiatiques et notamment du patron de Virgin, Richard Branson. Dorchester emploie "un peu plus de 3 500 personnes dans le monde", note François Delahaye. À l'approche de la saison estivale, et face aux nombreuses annulations, la situation risque d'être rapidement critique pour les hôtels du groupe.
Publié par X. S.