Après deux ans d’existence, le dispositif Alim’confiance - qui permet la transparence des contrôles d’hygiène - est toujours très peu connu. Manque d’intérêt ? A priori non : suite à une enquête menée entre le 28 mars et le 2 avril par L’Hôtellerie Restauration et CHD Expert auprès d’un panel de près de 500 professionnels, sept sur dix ont une opinion favorable de ce dispositif, et plus de 90 % des 300 clients interrogés partagent cet avis.
Les restaurateurs sont particulièrement concernés puisque chaque client peut vérifier, sur le site alimconfiance.com, la note d’hygiène d’un établissement avant de s’y rendre. Et le restaurateur peut également consulter les résultats réalisés à la suite d’un contrôle chez ses fournisseurs, ainsi que ses propres résultats. Suite à ces contrôles réalisés par la direction départementale de la protection des populations (DDPP), quatre notes sont susceptibles d’être attribuées : très satisfaisant, satisfaisant, à améliorer ou à corriger de manière urgente. Une affichette indiquant ce niveau est distribuée au professionnel, qui peut décider, ou non, de l’afficher sur sa devanture.
Un dispositif bien accueilli, côté professionnels…
Toutefois, près de 60 % des professionnels de la restauration, susceptibles d’être contrôlés, n’ont jamais entendu parler d’Alim’confiance.
Il y a un véritable manque d’information autour de ce dispositif, alors que celui-ci est globalement approuvé (selon 65 % des répondants). C’est “un gage de transparence et de confiance”, “une information donnée au consommateur”, qui marque “l’importance de l’hygiène”... Ceux qui désapprouvent la démarchent la trouvent “sans intérêt”, estiment qu’elle “informe mal le consommateur”, qu’elle est “peu représentative”, et “manque de fiabilité”, notamment parce qu’il y a “trop peu de contrôles”. Ce dernier argument semble discutable, car près de 70 % des professionnels sondés disent avoir été contrôlés au moins une fois depuis l’ouverture de leur établissement.
… et côté consommateurs
Selon notre enquête, près de 80 % des clients n’ont jamais entendu parler d’Alim’confiance. Pourtant, ils sont plutôt sensibles aux problématiques d’hygiène dans les restaurants, puisque près de la moitié a déjà choisi un établissement en fonction de sa note d’hygiène. Et plus de 90 % estiment que c’est un dispositif globalement positif. C’est, pour eux, une “garantie de l’hygiène” de l’établissement, un “indice de confiance”, “rassurant”, qui “guide le choix” et c’est “un signe de qualité”, un “gage de sécurité et donc de bonne santé”…
À lissue du sondage, près de 75 % des clients interrogés disent avoir l›intention d’utiliser le site ou l’application Alim’confiance dans le cadre de leur recherche de restaurant. Et presque la totalité de ceux qui s’en servent déjà continueront.
Un critère nécessaire mais pas suffisant
Les professionnels comme les consommateurs voient globalement le dispositif Alim’confiance comme une bonne chose. Il y a un concensus autour de la transparence des contrôles d’hygiène, notamment afin d’éviter de nouvelles crises ou scandales sanitaires. Mais ce dispositif n’est pas assez connu (ni reconnu) et les clients vont plutôt s’orienter vers des sites comparatifs qui n’ont pas de caractère officiel. Si les clients n’en n’ont pas connaissance, la note d’hygiène n’influera pas sur leur comportement. Toutefois comme certains l’ont rappelé, cet indice est insuffisant comme critère de choix : un restaurant peut à la fois avoir une hygiène irréprochable et proposer des plats médiocres.
Hygiène contrôle #AlimConfiance#
Publié par Romy Carrere et Laurence Le Bouquin