Le groupe Maranatha vient de présenter ses résultats pour l'année 2013, marquée par le lancement de Finotel Premium, un fonds d'investissement grand public ayant reçu l'agrément de l'Autorité des marchés financiers en juillet, et des acquisitions d'importance comme les hôtels Seven et Five achetés au groupe Elegancia.
Avec un parc de 26 hôtels au 30 septembre 2013 (date de la clôture des comptes) et une douzaine d'hôtels prévus pour l'exercice suivant,
Maranatha se développe en s'appuyant sur l'utilisation de financements diversifiés et plutôt audacieux. En effet, bien que la date de création de la société remonte à 2000, c'est entre 2008 et 2012 que le groupe a accéléré son développement, avec le rachat de sept hôtels en LMNP (tour de table d'investisseurs), suivi de sept autres opérations réalisées grâce au partenariat avec 123 Venture, et enfin de douze nouvelles opérations en 2012, réalisées grâce aux partenariats avec des investisseurs privés (Club Deal). Enfin, lancé en juillet 2013, Finotel Premium a déjà levé 16 M€ et permis au groupe d'acquérir trois nouveaux hôtels.
Un marché solide
Le marché de l'hôtellerie solide et particulièrement attractif, notamment à Paris, va contribuer au succès de Maranatha. "À Paris, les hôtels ne font que prendre de la valeur, déclare Olivier Carvin, p.-d.g. du groupe. En l'espace de neuf ans, les coefficients de l'industrie hôtelière à Paris, qui servent de critère à la vente, sont passés de 3,5 à 5." Par ailleurs, le parc hôtelier français étant détenu à 60 % par des hôteliers indépendants souvent proches de la retraite, cela ouvre la porte aux bonnes affaires.
Le succès de Maranatha repose en premier lieu sur le choix de ses actifs : "Nous achetons uniquement des actifs avec un fort potentiel de valorisation", confie Olivier Carvin, à l'exemple du Sofitel Bruxelles, vendu à moins de 100 000 € la chambre. Les différents types de financement permettent au groupe de se développer vite en ayant peu recours aux fonds propres, en créant de la dette sur des durées courtes, sept ans, le temps choisi pour rembourser les investisseurs, qui retrouveront leur mise additionnée d'une plus-value - en raison de la montée en gamme de l'hôtel, qui aura la plupart du temps été rénové.
Autre facteur de succès, le choix délibéré du groupe de faire des boutique-hôtels, qui nécessitent généralement de gros travaux de rénovation. Qu'ils soient confiés à Sandrine Alouf, atmosphériste préférée du groupe, ou à Christian Lacroix pour certains hôtels emblématiques, ils créent de la valeur ajoutée dans les hôtels. Enfin, la qualité de gestionnaire du groupe, sa vocation première, fait aussi la différence.
En Champagne avec Caudalie
Aujourd'hui, la vision du p.-d.g. de Maranatha s'est affinée. La nouvelle stratégie est moins opportuniste et plus ciblée. Les acquisitions sont concentrées sur Paris, bien sûr, en montagne et en Provence, mais aussi sur des hôtels de grande taille (plus faciles à rentabiliser), de luxe (comme le Sofitel Bruxelles ou l'Aigle des Neiges à Val d'Isère) et situés dans des endroits stratégiques. Le groupe projette d'ailleurs de s'implanter à Genève et New York. Maranatha vient même de signer avec Caudalie un projet d'envergure en Champagne portant sur un complexe hôtelier avec spa à l'architecture ébouriffante réalisée par Élizabeth de Portzamparc.
Reste dans la stratégie à court terme à boucler, d'ici fin juillet 2014, la collecte de fonds Finotel, dont le montant a été fixé à 35 M€. Olivier Carvin se montre résolument optimiste : "Si nous n'atteignons pas les 35 M€, nous achèterons moins d'hôtels, c'est tout".
Entouré d'une équipe de professionnels (67 à ce jour) très pointus dans leur domaine, le patron de Maranatha fait entrer son groupe dans une nouvelle phase de développement, qui sera sans doute plus délicate, avec des projets exceptionnels.
Publié par X. S.