Jean-Georges
Klein affiche un
bonheur discret et une confiance tranquille. Aucun regret ne vient ternir l'horizon.
Le chef de 65 ans a "fait le bon choix" : quitter l'Arnsbourg à Baerenthal (Moselle), où il a été couronné 3 étoiles Michelin de 2002 à 2014, pour prendre les commandes des cuisines de
La Villa René Lalique, hôtel-restaurant
créé par Silvio Denz, p.-d.g. de Lalique, dans la maison de René Lalique, à Wingen-sur-Moder.
"L'Arnsbourg, c'était toute ma vie, mais j'ai décidé de tourner la page. Aujourd'hui, je suis heureux. Comment ne pas l'être dans un lieu pareil ?" Le chef officie dans une cuisine qu'il a aménagée sur
mesure, et la salle du restaurant de 40 couverts -un temple de verre soutenu par des
colonnes de grès rouge imaginé par l'architecte Mario Botta - s'ouvre sur la nature. À ce cadre somptueux s'ajoute une récompense inespérée :
quelques mois après l'ouverture de La Villa, le guide rouge lui a décerné deux étoiles. "Je ne m'y attendais pas, pas si tôt, précise Jean-Georges Klein. Du jardinier au plongeur, tout le monde a oeuvré l'obtention de ces deux étoiles."
L'autodidacte
créatif et le technicien
"Nous sommes tous unis. Je travaille avec des gens qui ont
autant de passion que moi." Le chef a en effet entraîné avec lui son épouse Nicole Klein, directrice de l'hôtel. Michel Scheidler est son second, Nicolas Multon, le chef pâtissier, Patrick Meyer, le directeur du restaurant, Romain Iltis, meilleur sommelier de France en 2012,
le chef sommelier. Et Jérôme
Schilling, le
chef exécutif de 33 ans, passé par le restaurant de Guy
Lassausaie (2
étoiles Michelin) à Chasselay. Ensemble, ils forment un duo de choc.
"Nous sommes très complémentaires. C'est
un grand technicien, moi je suis un autodidacte. Je n'ai que vingt-cinq ans de métier", souligne Jean-Georges Klein, qui a travaillé jusqu'à ses 40 ans en salle avant d'enfiler la toque et
de bousculer les codes de la cuisine française. Il s'inspire tantôt d'un documentaire sur
le peintre expressionniste abstrait Mark Rothko, tantôt des oeuvres de l'architecte catalan Antoni
Gaudí, jouant sur les contrastes gustatifs et visuels. "Nous visons une troisième étoile pour 2017 puis, d'ici quatre ou cinq ans, je partirai et je laisserai à
Jérôme ma place", conclut en toute humilité le chef.
Publié par Sonia DE ARAUJO