Jean-Gabriel Pérès est un dirigeant hôtelier atypique. À la tête du groupe Mövenpick depuis quinze ans, il n'est pas du genre à prôner le développement frénétique et préfère parler de "croissance mesurée, à taille humaine". Sa ligne de conduite : le 'natural enjoyment' (ou plaisir naturel), qui est devenu la marque de fabrique du réseau. "Nous voulons démontrer à nos clients que la notion de 'care' [prendre soin de], chez nous, prend toute sa signification", explique-t-il. Un engagement qui se concrétise notamment par le biais de la formation et de la promotion internes. D'ailleurs, "60 % de l'encadrement est issu de la base", se félicite Jean-Gabriel Pérès.
En quinze ans, le réseau est passé de 30 à 100 hôtels dans le monde (83 sont opérationnels et 27 en construction, l'ouverture de celui d'Istanbul étant imminente). "Nous sommes en passe d'atteindre notre objectif, avec un peu de retard, précise le p.-d.g. du groupe, mais cette croissance s'est faite harmonieusement, sans perdre notre âme." Mövenpick est un opérateur se développant sur une seule marque, capitalisant autour du nom et du produit. "C'est une croissance modérée, mais efficace", estime Jean-Gabriel Pérès. Après avoir signé dix hôtels en 2014, entre 15 et 20 devraient suivre en 2015. L'objectifs est d'atteindre 125 établissements en 2020.
Séduire les investisseurs
La démarche attire de plus en plus d'investisseurs, convaincus par l'excellence de la marque ses valeurs, et par son excellente gestion (chiffre d'affaires en hausse, proche du milliard d'euros en 2014, bilans solides, absence de dette, développement quasi patrimonial). "Nous nous apercevons que certains fonds d'investissement aiment notre image d'hôtellerie traditionnelle et sont prêts à aller plus loin avec nous en développement", note le dirigeant, qui commence à lorgner, pour s'agrandir, sur de petits réseaux d'hôtels haut de gamme gros porteurs (de 100 à 300 chambres) en Europe, notamment en France.
Pour se donner les moyens de son ambition, le p.-d.g. de Mövenpick a consolidé ses équipes de développement et investi dans le numérique, avec de nouveaux PMS plus opérationnels. "Un investissement qui nous a coûté entre 5 et 10 M€", note Jean-Gabriel Pérès, indispensable pour mieux échanger avec les OTA.
Publié par Catherine AVIGNON