Nice
(06)
Créée en 1966 puis reprise en 1996 par Dominique Le Stanc, cette table du terroir niçois est connue au-delà de nos frontières.
Publié le 08 février 2017 à 12:12
Dominique, Danièle et le «vélo-signature »
Axel, Danièle, Kimo et Dominique : tous pour La Merenda !
À Nice, quand on parle cuisine du terroir,
on dit La Merenda. Ce bouchon, plus connu à l'étranger que bien des tables
étoilées, vient de fêter ses cinquante ans et ne connaît pas la crise. En mai
1966, Jean et Christiane
Giusti, aujourd'hui disparus, ouvrent leur restaurant proche du
cours Saleya et de son marché emblématique du Vieux Nice. Ils vont rendre
célèbre cet estaminet à l'enseigne populaire (en niçois, merenda signifie casse-croûte).
Ici, ni téléphone - on réserve en passant - ni chèque, ni carte de crédit,
vingt-quatre tabourets de bois inconfortables et des recettes épatantes de
saveurs et d'authenticité : pissaladière, stockfisch, pâtes au pistou,
tripes, beignets de fleurs de courgettes…
C'est ce lieu du patrimoine et sa
minuscule cuisine que reprend Dominique Le Stanc en 1996 après avoir
quitté le Chantecler, le restaurant de l'hôtel Negresco, où il a succédé à Jacques
Maximin en 1989. "J'avais obtenu ma deuxième étoile trois ans
plus tôt, je ne cherchais pas la troisième et j'avais même créé une carte de
cuisine niçoise... mais j'avais fait le tour du sujet", explique-t-il.
Patrimoine et bon sens
La décision de ce chef au parcours
brillant (L'Hostellerie du Cerf, l'Auberge
de l'Ill, Chapel, Lenôtre, Senderens…) fait alors sensation. "Client
de La Merenda depuis l'ouverture en 1984 de mon restaurant à Monaco, j'avais
promis à Jean Giusti d'acheter son restaurant le jour où il le vendrait.
J'ai tenu parole et j'ai retrouvé l'envie de cuisiner !" S'il apporte son expertise, il prend
soin de ne rien changer, surtout pas les plats emblématiques mais ajoute tarte
de Menton aux oignons et olives niçoises, queue de boeuf, petits farcis, tourte
de blettes…
Aujourd'hui comme hier, La Merenda
rassemble habitués, célébrités ou anonymes de Nice et d'ailleurs. Dominique est
en cuisine avec Komi, le plongeur,
et Danièle, son épouse, en salle
avec Axel, fidèle depuis quinze ans.
Produits du marché Saleya, plats à l'ardoise, oeuvres d'art (César, Arman,
Sosno…), rudes tabourets, vélo rangé sur le trottoir pour dire que le
restaurant est ouvert, ni téléphone, ni carte de crédit… La Merenda demeure,
immuable dans sa fidélité au terroir.