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"Je vis un conte de fée depuis trois ans et si j'en suis là aujourd'hui, c'est grâce à Top Chef", reconnaît d'emblée Norbert Tarayre. En 2012, lors de la diffusion de l'émission culinaire de M6, sa gouaille et son humour ne sont pas passés inaperçus. Depuis, de l'eau a coulé sous les ponts, mais cet autodidacte tombé dans la marmite par hasard a su tirer son épingle du jeu. "J'ai appris à cuisiner chez les Anglais. J'étais plongeur dans un trois étoiles et on m'a envoyé en cuisine pour remplacer quelqu'un au pied levé. Au départ, ce n'était qu'alimentaire, puis j'ai rencontré Bernard Loiseau, qui m'a donné la passion. J'ai ensuite travaillé avec Marc Veyrat, Guy Lassausaie, Cyril Lignac et rejoint Mauro Colagreco pour l'ouverture du Mirazur à Menton, avant de lancer mon propre restaurant mais ce fut un échec", raconte-t-il humblement. Sa femme le pousse à s'inscrire à Top Chef. La suite ? Une élimination aux portes de la finale, après un parcours où sa gouaille et son humour, tout autant que son talent en cuisine, crèvent l'écran. "C'est ça qui m'a lancé, reconnaît-il. C'est un très beau concours. J'ai toujours voulu faire les MOF, mais, il faut être honnête, il faudrait que je me remette trois ans en cuisine. Top Chef, c'est différent : pas aussi prestigieux mais aussi périlleux ! Il faut tenir tous les jours pendant huit semaines, savoir improviser sur n'importe quel thème." Assez pour se faire remarquer… "J'aime faire le con mais pas qu'on me prenne pour un con", martèle-t-il. Après le tournage de l'émission, il fait une saison dans le restaurant Chez Nano, à Megève. "Je ne regardais pas l'émission et n'imaginais pas les répercutions. La première fois que j'ai mis le nez dehors, quel choc ! Je passais de Norbert qui a échoué avec son resto dans la Drôme à Norbert à qui on demande des autographes", se remémore-t-il.
De la cuisine à la scène
Aujourd'hui, il partage son temps entre ses diverses activités : ses émissions à télévision, sa résidence au restaurant Saperlipopette, à Puteaux, et son one-man-show. Bien qu'il cuisine moins qu'avant, il n'a pas laissé tomber. "Je ne suis plus vraiment derrière les fourneaux d'un restaurant, mais je fais toujours de la cuisine lors de représentations, de salons..."
À l'issue de Top Chef, il enchaîne avec 'Norbert et Jean : le défi', coprésenté avec son acolyte Jean Imbert sur M6, avant de se lancer, le 30 janvier dernier, dans une émission solo 'Norbert commis d'office', diffusée sur 6Ter. Il se rend dans des familles qui ont porté plainte auprès de lui pour des 'crimes culinaires' (pizza aux six fromages, tartiflette double reblochon…) et il aide l'auteur du 'crime' à s'améliorer. Le succès est au rendez-vous et une nouvelle série d'émissions a déjà été signée.
Depuis novembre, il est également chef résident de Saperlipopette, une belle brasserie de 180 places assises située dans le centre-ville de Puteaux (92). Un rôle taillé à sa mesure, puisqu'il lui laisse la liberté de continuer ses activités annexes. Il a ainsi élaboré la carte, à tendance bistronomique, qui change tous les mois, et mis en place une équipe. "Nous voulions offrir de belles prestations dignes d'un restaurant parisien, mais à Puteaux. Et ça marche ! De mon côté, je voulais prendre le risque de m'établir et me confronter aux critiques."
Dernière corde à son arc : la scène, avec un premier spectacle baptisé One-man-show patate. "J'ai eu cette idée de faire un show culinaire il y a un an et demi. J'étais souvent sollicité pour faire des démonstrations dans des salons, des foires, et une fois on m'a mis un micro pour faire une opération dans un casino et c'était parti", raconte-t-il. C'est une première pour un chef. Il en profite pour donner quelques astuces et montrer qu'on peut cuisiner rapidement.
Sa priorité aujourd'hui ? La télé ! "Beaucoup de chef sont partis de la télé et ont ouvert leur restaurant. Moi, c'est le contraire. On m'a proposé une place à la télé. J'ai accepté, et je consacre une petite parenthèse pour la cuisine." Petite mais sérieuse, puisqu'il mitonne pour bientôt un projet de table d'hôte privative à Paris ou en banlieue, qui serait ouvert deux soirs par semaine.
Publié par Julie GERBET
