L'Hôtellerie Restauration : Quels sont vos projets RH pour le groupe Quick ?
Marie-Claude Authias : Le secteur souffre d'une image dégradée alors même qu'on y trouve des évolutions professionnelles exceptionnelles. Certes c'est un métier exigeant mais nous devons le valoriser et mieux communiquer auprès de nos salariés et des candidats. L'un de mes projets est donc de faire évoluer notre marque employeur afin de lui donner davantage d'attractivité. Nous avons déjà lancé une nouvelle version de notre site de recrutement en intégrant des vidéos témoignages qui mettent en scène nos collaborateurs et surtout une présence plus active dans les réseaux sociaux. Une personne vient d'être recrutée pour assurer ce développement en veillant à la cohérence de notre message entre la communication interne et externe. Nos salariés doivent pouvoir porter les valeurs de Quick notamment auprès de nos clients qui, eux-mêmes, peuvent devenir de futurs collaborateurs.
Nous allons poursuivre nos actions sur la diversité. Nous allons faire de la forte contrainte de nos horaires et des journées de service continu un atout. En effet, nous pouvons ainsi proposer des organisations du temps de travail à la carte. Cette souplesse peut intéresser de nouveaux profils comme les seniors ou les mères de famille. Nous testons actuellement le 'sourcing' afin d'atteindre et d'attirer ce public. C'est un de nos objectifs car je crois beaucoup à la richesse de la diversité. Aujourd'hui, nos équipiers sont composés majoritairement par des étudiants. Enfin, la mobilité internationale doit être encouragée en communiquant davantage sur les opportunités du groupe.
Comment est structurée la gestion de carrière des salariés du groupe Quick ?
Les perspectives d'évolution professionnelle au sein de notre groupe sont l'unes des clés de la politique RH. Il n'est pas rare qu'un équipier devienne, en six ou huit ans, un directeur de restaurant en charge d'un chiffre d'affaires annuel de 2 à 5 millions d'euros. Pour accompagner nos salariés dans cette progression, nous avons mis en place et formalisé des parcours. C'est le cas, par exemple, du programme baptisé 'Demain manager'. Si un équipier exprime sa motivation d'évoluer, il peut, dès trois mois d'ancienneté, intégrer un programme de promotion interne. Une cinquantaine d'équipiers accèdent ainsi chaque année à des postes de manager. Le manager bénéficie d'un cursus personnalisé construit avec les équipes RH, son directeur de restaurant et l'institut interne de formation. Nous venons de créer une nouvelle étape dans l'évolution de carrière de nos équipiers. Ces derniers choisissent une expertise entre l'administratif, l'accueil, la gestion des clients, la formation ou encore la maintenance et sont formés dans ce but. Un nouveau statut, celui d'équipier-expert, permet de donner des responsabilités plus importantes à ceux qui désirent progresser vers le management. L'idée est de professionnaliser toujours plus nos équipes, assurer leur employabilité et les fidéliser. C'est aussi, bien sûr, le meilleur moyen de garantir un service d'excellence à nos clients. Dans le même esprit, nous avons développé une part variable dans la rémunération de nos équipiers-experts. Outil essentiel à cette politique RH, la formation évolue et utilise davantage l'e-learning. Nous développons également les VAE (Validation des Acquis de l'Expérience) et les modules dédiés à notre encadrement en insistant sur le style de management, l'animation et la motivation des équipes.
Quelle est l'actualité votre recrutement ?
C'est, bien sûr, un enjeu fort puisque nous recrutons, chaque année, 4 000 équipiers, 70 managers et une dizaine de directeurs de restaurants. Nos efforts sur la valorisation de notre marque employeur s'inscrit dans cette dynamique de recrutement. Nous intensifions également nos relations avec les écoles y compris dans les écoles de commerce. Pour notre encadrement, nous nous intéressons davantage aux compétences et à la motivation des candidats plutôt qu'à un profil type. Nous visons tout type de secteur pour le recrutement externe, celui de la restauration et de l'hôtellerie mais aussi de la distribution.
Publié par Propos recueillis par Valérie Meursault