Pour Jérôme Quentin-Mauroy, p.-d.g. de Tagerim et de la collection 9 Hotel, il n'est pas plus compliqué pour un hôtelier de se développer à l'international qu'en France. Toutefois, précise-t-il, "il existe quelques notions de base qu'il vaut mieux connaître avant de se lancer. La première est dans la définition même de l'achat, car la notion de propriété juridique n'est pas la même partout. Généralement, la question se pose sous deux formes : soit il s'agit du rachat d'un bien immobilier - murs et fonds - soit de parts de société. La notion de fonds de commerce n'existe pas partout. À Londres par exemple, la situation est très spécifique. On ne peut acheter le terrain car il appartient dans la plupart des cas à la famille royale. Le promoteur est locataire au travers d'un bail emphytéotique."
Avant d'aller à la recherche d'un bien, le financement doit être bouclé, que l'on choisisse une banque française ou locale. "Généralement, il est préférable de prendre une banque française qui est plus à même d'apprécier vos talents de développeur, estime l'homme d'affaires. Mais cette orientation est liée à un préalable : que la banque ait une filiale dans le pays choisi. Par exemple, quand nous avons ouvert en Belgique, nous nous sommes adressés à BNP Paribas via sa filiale Fortis, et pour l'Espagne et le Portugal, à la filiale du Crédit Mutuel. En choisissant une banque étrangère, se pose toujours la question de la garantie. Les banques étrangères apprécient mal la valeur de nos actifs. D'ailleurs, dans certains cas comme en Angleterre, les banques refusent de prendre une garantie sur les actifs français."
Faire appel aux cabinets spécialisés
Une fois le financement bouclé, vient la question de la recherche de l'établissement : "Lorsqu'on ne connaît pas un marché, mieux vaut faire confiance aux brokers reconnus - JLL, Christie +Co, CBRE… - Ils connaissent le marché et sont des conseils précieux dans la sélection du bien." Pour choisir son bien, le p.-d.g. de Tagerim estime qu'il existe trois éléments à prendre en compte : le retour sur investissement, les avis des cabinets spécialisés et la cohérence avec son propre projet de développement.
Enfin, au moment de la signature, mieux vaut également s'entourer de conseils juridiques issus de grands cabinets d'avocats internationaux, qui, malgré des rémunérations plus élevées, connaissent toutes les ficelles des procédures.
Pour Jérôme Quentin-Mauroy - dont le groupe possède deux hôtels à Bruxelles, un à Madrid et un à Lisbonne - le développement à l'étranger procure un avantage considérable : "Il permet, en cas de difficulté sur un secteur, de mieux lisser les résultats sur l'ensemble des hôtels du réseau, certains établissements pouvant mieux éponger les mauvais résultats des autres." C'est la raison pour laquelle 9 Hotel cherche également à s'implanter à Amsterdam, Vienne, Rome et Londres.
Publié par Catherine AVIGNON