L’Hôtellerie Restauration : Quel est le profil des acquéreurs à la recherche d’une affaire du secteur CHR dans votre région ?
Nathalie Aubert : Dans notre agence qui intervient sur les Pyrénées orientales et dans l’Aude, la demande des acquéreurs se concentre sur les affaires de centre-ville ou du littoral. Ces acquéreurs sont à 92 % situés en dehors de la région, et le plus souvent il s’agit d’une reconversion pour une deuxième partie de carrière. Il s’agit de cadres - plutôt quadragénaires - qui profitent d’un plan de licenciement pour vendre leur habitation et changer de métier. Ceux-là se positionnent plutôt en gestionnaires et cherchent à reprendre une entreprise avec une équipe déjà en place, hors CHR ou en hôtel-bureau. Il s’agit aussi de quinquagénaires, expérimentés qui ont vendu une affaire - restaurant, brasserie - et veulent soit s’agrandir soit se recentrer avec une affaire de taille plus modeste, tout en se rapprochant du sud et de la mer. Ils s’intéressent alors aux restaurants traditionnels, petits hôtels-restaurants de famille, tabacs-presse. Notre agence n’a pas reçu d’offres pour de la restauration rapide sur la période.
Quelles sont les zones géographiques plébiscitées par les acquéreurs ?
Les stations balnéaires telles que Canet-en-Roussillon, Saint-Cyprien et Argelès qui voient leur population doubler ou tripler l’été sont toujours très demandées. Depuis la reprise, on sent également un regain d’intérêt pour les villes de l’arrière-pays : Thuir, Ceret…
Avez-vous constaté des ventes de fonds de commerce CHR provoquées par la crise sanitaire ?
Non. De manière générale dans le secteur CHR, les vendeurs ont réussi à sauvegarder leur affaires grâce aux aides du Gouvernement. S’ils avaient l’intention de vendre, ils n’avaient pas envie de brader leur affaire et ont préféré attendre plutôt que de devoir baisser leur prix de façon drastique.
Les terrasses sont-elles plus recherchées qu’avant la crise sanitaire ?
Nous sommes dans le Sud, donc les terrasses ont toujours été appréciables et demandées. Mais depuis la crise sanitaire, elles deviennent, pour certains acquéreurs, un véritable critère de sélection, sachant que pour être un atout, la terrasse doit pouvoir accueillir une vingtaine de couverts minimum.
Comment situez-vous les prix du marché en 2021 ?
À la lecture des affaires que nous avons en mandat, on constate que les chiffres d’activité de 2021 rejoignent ceux de 2019. Les prix de cession basés sur la rentabilité devraient donc rester stables. Globalement, le nombre de cessions a diminué, mais le prix a tendance à augmenter.
Le chiffre d’affaires vous sert-il de référence pour l’estimation de valeur d’un fonds de commerce
Non, les banques sont intéressées exclusivement par la rentabilité. Nous utilisons uniquement l’EBE retraité - ce que nous appelons le Perf chez Century 21. Le chiffre d’affaires n’est plus l’unique critère de référence pour nous.
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Publié par Tiphaine BEAUSSERON