Aujourd'hui, un recrutement sur quatre provient d'une petite annonce. Encore faut-il être en phase avec le libellé de celle-ci. Ne pas répondre à la va-vite. Procéder au bon décryptage pour, ensuite, faire le bon choix et éviter les déconvenues ou que son C.V. ne termine au fond d'un tiroir. Premier conseil de pro : "Écrire sur une feuille de papier le profil idéal du travail que l'on recherche. Puis, préciser le lieu géographique de son choix, le type d'établissement visé - traditionnel ou plus luxueux- et le salaire", détaille Laurent Pézaire, responsable de l'agence parisienne Manpower spécialisée dans la restauration de prestige et les cadres de la restauration. Ensuite, il suffit de comparer ces résultats avec le contenu des petites annonces passées en revue. "Le libellé d'une annonce oriente d'emblée le candidat", poursuit-il. En effet, les langues et les diplômes exigés ou encore l'expérience requise permettent de se projeter, ou pas, dans la peau du candidat qui a ses chances de décrocher l'emploi.
Sens du contact et capacité d'adaptation
En pratique, l'annonce s'articule autour d'un titre, souvent le nom du poste à pourvoir, et d'un rapide descriptif de celui-ci. Si l'entreprise est nommée, prenez le temps d'aller sur son site internet : pour en savoir un peu plus et pour voir si vous êtes sur la même longueur d'ondes que les valeurs défendues par cette société. Quant aux compétences, connaissances et diplômes exigés, ils peuvent être très précis et là, impossible de se présenter sans ces sésames. Mais s'ils sont juste 'souhaités', vous pouvez tenter votre chance, à condition toutefois d'avoir d'autres atouts à mettre en avant : c'est le cas de l'expérience ou encore d'une période conséquente passée à l'étranger qui vous a permis de devenir bilingue, par exemple. Enfin, si l'annonce préconise d'avoir 'le sens du contact' ou autre 'capacité d'adaptation', le premier tri de candidatures envoyées par courrier ne se basera pas sur ces critères. En revanche, lors de l'entretien, vous pourrez faire la différence en mettant ces qualités en avant. Côté expérience, pas la peine d'en rajouter si vous ne pouvez pas le justifier.
Si l'annonce stipule 'première expérience', cela peut s'appliquer à un stage de longue durée en fin d'études, à un travail d'été de deux mois ou encore à une expérience en entreprise en tant qu'apprenti. Si l'annonce demande une expérience de cinq ans minimum, là pas question de se défiler : il vous faudra démontrer que vous avez fait vos preuves sur le terrain.
"Ne pas penser porte-monnaie, mais opportunité"
"Lorsqu'on lit une petite annonce, mieux vaut ne pas penser porte-monnaie, mais opportunité et s'interroger sur la façon dont on va pouvoir investir pour le long terme", recommande Régine Ritzenthaler, directrice de l'agence d'intérim Stylma, à Paris. Et ce, que l'on s'intéresse à un poste dans un établissement traditionnel, un restaurant étoilé ou un palace. À une nuance près toutefois : "Un palace n'est pas ouvert à une catégorie de diplômes, mais à une catégorie de salariés, prévient André Decoutère, DRH du groupe Lucien Barrière. Des salariés attentifs, à l'écoute, propres, classiques dans leur allure, discrets et qui savent s'effacer." Un savoir être qui prime sur le diplôme. Et cette subtilité n'est jamais mentionnée dans une petite annonce. C'est donc à vous de bien décoder le message pour mieux vous orienter ensuite.
Publié par Anne EVEILLARD