Dans son étude annuelle, Bilan et perspectives pour l'industrie hôtelière française, le cabinet d'études KPMG fait le constat d'une activité hôtelière positive en 2014 malgré quelques variantes selon les catégories : légère contraction de l'hôtellerie super-économique (- 0,4 point), croissance d'environ 1 point pour les hôtels milieu de gamme, et hausse de 4,4 points pour les 4 et 5 étoiles.
Cette tendance se poursuit également en 2015, estime KPMG. Prenant le contre-pied de certains analystes, Stéphane Botz, responsable du pôle Real Estate & Hotels. "L'effet Charlie et la montée d'airbnb dans le paysage français n'auront qu'un impact modéré sur les hôtels. Paris, dont le taux d'occupation annuel est de 78 %, a maintenu son activité sur les six premiers mois. La province, moins touchée par ces phénomènes conjoncturels, a même enregistré une hausse de 3,5 %". La concurrence d'airbnb touche effectivement les hôtels 3 et 4 étoiles mais uniquement pendant la saison estivale."
En revanche, les prix moyens n'ont pas suivi la hausse d'activité, ce qui s'est répercuté de façon mécanique sur les Revpar. Ceux-ci ont toutefois été soutenus par l'activité des hôtels, en raison notamment de l'augmentation du taux de TVA. La rentabilité des hôtels devrait être néanmoins impactée : "Les résultat bruts d'exploitation devraient être en légère baisse en raison de la réduction d'activité et de l'impact de la hausse des taux de TVA non répercutée sur les prix moyens alors que la masse salariale poursuit inexorablement sa marche en avant", explique Stéphane Botz.
Un secteur qui attire tout type d'investisseurs
En revanche, qu'il s'agisse de 2014 comme de 2015, le secteur hôtelier reste toujours aussi attractif avec des investisseurs de plus en plus nombreux. En 2014 en Europe, l'investissement hôtelier représente plus de 14 milliards d'euros, soit + 77% par rapport à 2013. En France, il représente 2,8 milliards d'euros. Cette tendance devrait se prolonger en 2015 avec l'annonce de la vente de nombreux portefeuilles, telle que celui de B&B Hotels ou de grandes familles hôtelières, actuellement sur le marché.
Pour Paris, Stéphane Botz parle plus d'attractivité du marché que de bulle hôtelière, mais ne mésestime pas la province pour autant : "Le marché n'a jamais paru aussi dynamique. Hors B&B Hotels, il y aurait en France entre 200 à 250 hôtels à vendre pour le moment. Cette situation se justifie car le marché hôtelier est résilient, et offre avec les murs et les fonds de commerce un investissement raisonné." C'est aussi la raison pour laquelle la demande émanant des grandes familles hôtelières libérées de tout endettement devient plus importante : "C'est une tendance qui se confirme au travers de nombreux hôtels qui sont rachetés ou ont été construits par des investisseurs et qui passent sous contrat de franchise ou mandat de gestion dans les grands groupes hôteliers."
L'année 2015 devrait rester sur la même dynamique. Les taux d'occupation devraient se maintenir sur Paris, voire progresser légèrement, alors qu'en province, la situation sera plus contrastée avec une offre qui grandit et une activité encore en baisse. Malgré tout, Stéphane Botz reste optimiste : "La France bénéficie d'un contexte touristique et même s'il y a quelques baisses, on est loin de la situation de 2009." Un optimisme qui devrait redonner le sourire aux hôteliers.
Publié par Catherine AVIGNON