► Identifier les principaux risques d’échec
Les raisons qui expliquent l’échec d’une reprise peuvent être multiples :
- la précipitation ;
- une évaluation non réalisée de ses compétences et de ses capacités ;
- la méconnaissance du marché de l’hôtellerie et de ses acteurs, un nouveau métier mal appréhendé ;
- des diagnostics bâclés ou non réalisés (sur la structure physique de l’établissement ou l’organisation du travail) ;
- une négociation réalisée sur des bases irréalistes ;
- une installation dans de mauvaises conditions (compromis de vente non rigoureux) ;
- un prévisionnel trop optimiste ;
- un apport personnel et des fonds propres insuffisants ;
- la séparation des exploitants (associés, couples) ;
- une mauvaise gestion.
► Le coup de cœur
Le coup de cœur peut être un déclic, mais encore faut-il savoir le gérer, car une décision trop rapide et non réfléchie peut être lourde de conséquences.
Le risque est de ne plus être du tout objectif, ni attentif aux particularités de l’affaire, d’être plus négligent sur certains points, plus souple dans la négociation… L’euphorie peut conduire le repreneur à des décisions en chaîne erronées et à une approche de la reprise bâclée ou mal appréhendée.
- Quelles peuvent être les conséquences ?
Un coup de cœur mal maîtrisé va générer une multitude d’imprévus auxquels il va falloir faire face, comme :
- des agencements à réaliser ;
- du matériel à réparer, à remplacer ;
- du mobilier à acheter ;
- manager différemment les équipes ;
- des recrutements à réaliser dans l’urgence ;
- régler des litiges avec des fournisseurs, des clients…
Ce qui peut entraîner, plus dramatiquement :
- des problèmes financiers ;
- la perte de son patrimoine ;
- un stress permanent ;
- la séparation des associés dans le cas d’une exploitation sous forme de société, voire une séparation dans le cas d’un couple d’exploitants ;
- le redressement judiciaire ;
- la liquidation de l’affaire…
► Sa propre capacité
- Votre motivation est-elle à toute épreuve ?
Les principales motivations des repreneurs sont essentiellement l’envie d’entreprendre, la volonté de développer une affaire existante, le souci d’investir et de rentabiliser un capital, la volonté de concrétiser un projet, l’envie de changer de vie professionnelle, d’être patron… cela peut très vite s’accélérer suite à un événement imprévu tel qu’un héritage, un licenciement, une mutation ou encore un coup de cœur pour une affaire.
Quelle que soit la raison pour laquelle vous vous décidez, prenez bien en compte toutes les contraintes : journées longues, travail physique, revenus à la baisse, ressources financières suffisantes, acquisition de nouvelles compétences…
- Aspirez-vous réellement à changer de mode de vie ?
La réussite d’un projet de reprise d’un hôtel ne dépend pas uniquement d’éléments économiques et financiers, mais aussi et surtout d’éléments humains, à commencer par la motivation, la personnalité et les aptitudes des repreneurs. Reprendre un hôtel ne se résume pas à choisir un établissement et à le développer. C’est surtout choisir un mode de vie qui doit être cohérent avec ses objectifs personnels, ses contraintes familiales, géographiques et ses aspirations profondes. La réussite du projet en dépend !
Les métiers de l’hôtellerie sont extraordinairement enrichissants d’un point de vue relationnel. Cependant, comme pour tout métier, il existe des contraintes. Lorsque l’on reprend un hôtel, il ne faut pas s’attendre à faire 35 heures mais au moins le double. Si vous quittez un poste salarié avec des horaires classiques de travail, il faut être conscient que vous pourrez difficilement avoir le même confort de vie, car il faudra vous rendre disponible en permanence.
Le métier d’hôtelier requiert des attitudes diverses : disponibilité, amabilité, santé robuste, maîtrise des langues étrangères et psychologie. Et, par-dessus tout, le goût du contact avec le client. Un bon gestionnaire doté d’un solide sens commercial a des atouts pour réussir.
► Bien se préparer
Avant de vous lancer et de prendre votre décision, faites un bilan en vous posant ces trois questions.
- Faut-il suivre une formation ?
Le professionnalisme du repreneur est naturellement un facteur clé de réussite du projet. Cependant, un bon professionnel salarié de l’hôtellerie ne sera pas forcément un bon chef d’entreprise et à l’inverse un bon chef d’entreprise ne sera pas forcément un bon hôtelier.
Le métier de chef d’une entreprise hôtelière associe des compétences en gestion, commercialisation, management et connaissance des métiers de l’hôtellerie. Si ces compétences vous font défaut, il est indispensable de suivre une formation adéquate. Il est bien évident que, si vous êtes en reconversion, vous n’aurez pas forcément le temps de devenir un chef de cuisine confirmé, ni un maître d’hôtel averti etc. Néanmoins, une formation ciblée ou un coaching personnalisé vous permettra d’appréhender les exigences de chaque poste et d’acquérir les méthodes et usages de la profession.
- Quel est l’intérêt de prendre un consultant ?
Rechercher une affaire n’est pas une mission facile. Cette étape peut prendre du temps et coûter cher en frais de déplacement si vous vous dispersez et si vous vous lancez seul sans savoir ce que vous allez réellement visiter.
L’idée devra être définie précisément et sa pertinence vérifiée pour minimiser les risques d’échec. Vous devez prévoir dans le détail votre stratégie de reprise. Vous devrez identifier ensuite les atouts et les faiblesses de votre projet. Les professionnels de la transaction vous aideront à trouver l’affaire correspondante, à vérifier la cohérence, à avancer dans vos recherches et éviter des erreurs.
Évitez de vouloir tout maîtriser car toutes les démarches peuvent être très contraignantes. Pour vous éviter le pire et vous assurer d’une bonne reprise faites-vous accompagner par un professionnel qui vous informera, vous coachera. Le coût d’un expert sera vite rentabilisé par les nombreux leviers qu’il pourra actionner.
- Y a-t-il des diplômes obligatoires ?
Tout le monde peut reprendre un hôtel, aucun diplôme n’est exigé. Cependant, pour un hôtel avec un restaurant ou un bar, vous devrez suivre une formation afin d’obtenir le permis d’exploitation. Il permet aux débitants de boissons et restaurateurs de connaître les lois et les obligations auxquelles ils sont soumis dans leur activité et ainsi se prémunir, entre autres, d’éventuelles fermetures administratives, trop souvent dues à une méconnaissance de ces éléments.
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Publié par Stéphane Corre