Les salariés vont reprendre le chemin du travail après parfois plusieurs mois sans exercer leur métier. Si beaucoup sont excités à l’idée de la reprise, ils peuvent aussi éprouver de l’anxiété, notamment le personnel de salle qui a perdu l’habitude du contact client. D’autres ont été fragilisés par cette période qui a pu générer dépression, prise de poids, angoisses. Bien conscient de tout cela, Alain Fontaine, propriétaire du restaurant le Mesturet à Paris et président de l’association française des Maîtres restaurateurs, a organisé pour ses salariés en salle un stage de réinsertion et de cohésion avec l’Asforest. “Cela remet de l’huile dans les rouages. Le stage a porté sur l’excellence client, les relations hiérarchiques, la gestion des conflits avec les clients et dans l’équipe”, explique-t-il. Par ailleurs, un coach en développement personnel viendra deux jours fin mai dans son restaurant, afin que chacun puisse travailler sur des points ciblés, en fonction de ses besoins du moment. “Bien sûr ils connaissent tous les gestes techniques du service, mais sept mois sans relation avec les clients, c’est long. En cuisine, nous n’avons pas eu d’arrêt, c’est différent”, ajoute-t-il. Il projette aussi d’organiser des réunions axées sur la cohésion d’équipe.
Booster la confiance et la motivation
Vincent Guérin, co-gérant du bar-restaurant Kreiz-Ker à Saint-Renan en Bretagne, a mis un point d’honneur à garder le même niveau de salaire pour son personnel, en complétant systématiquement les aides de l’État depuis le début de la pandémie. “Cela m’a permis de le fidéliser. Pour garder la motivation, j’ai aussi régulièrement organisé des réunions, et plus récemment des formations – sur le management, la restauration pour le cuisinier, l’accueil… Ils sont hyper motivés pour la reprise !”, constate-t-il.
À Dole dans le Jura, Patrick Franchini, propriétaire de l’hôtel-restaurant Au moulin des écorces, mise sur la parole, le contact physique. “Nous échangeons beaucoup avec nos salariés. Ils sont revenus pour faire du nettoyage. Il y a un peu d’angoisse au retour, mais ils ont envie !”, dit-il. Pour Margaux Montel-Gravier, directrice générale associée des établissements la Folie Douce Saint-Gervais Megève et Chamonix, les trois premières semaines de la reprise – avec une grande inconnue concernant la météo - vont être une aventure. Elle a prévenu ses équipes, constituées de nombreux saisonniers : “Il va falloir s’adapter en permanence, ça va être dur. Nous essayons de sécuriser nos salariés au maximum en prévoyant des logements pour eux, ou en signant des contrats comme d’habitude, aux mêmes salaires”, résume-t-elle.
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Publié par Laetitia Bonnet Mundschau