L'entrepreneur, aidé de son fils Guillaume aux fourneaux, décide de se donner les moyens de ses ambitions. Il réforme la structure, investit 220 000 € dans de nouveaux aménagements, agrandit ses salles, sa terrasse, rafraîchit les extérieurs. La carte monte en qualité tout en restant abordable, avec des produits issus du terroir régional, l'idée étant de respecter la maxime affichée sur la façade : "Le plaisir, c'est l'ivresse de l'assiette entre copains." Reste à faire venir de nouveaux convives, tout en conservant l'esprit maison, basé sur les soirées dansantes, les petits plats gourmands et la convivialité.
"J'ai donc visité d'abord les grandes entreprises de la ville, comme Legrand [3 000 salariés], ou le CHU [4 000 fonctionnaires], ainsi que les porcelainiers, la Technopole - le Centre de la céramique et ses 400 ingénieurs -, et d'autres entités. Le patron ou le comité d'entreprise et, à ma grande surprise, ça a marché immédiatement." Son offre : des instants festifs clés en main, avec repas et animations, dans des salles confortables ou sur une terrasse avec vue sur la rivière. Côté sono, une bande sonore de 4 000 titres, des DJ, des orchestres, des chanteurs... Seule l'activité de restaurant perdure, notamment au déjeuner, mais tout est possible à la demande, notamment pour les associations, comités sportifs et autres amicales.
180 repas par jour
Les résultats sont là : 180 couverts par jour en moyenne d'avril à octobre, et 80 en période hivernale, soit quatre fois plus qu'en 2006. Le ticket moyen est de 14,90 € (le midi) et 25 € (le soir et le week-end). "Cette politique commerciale m'a permis de remonter l'affaire, tout en préservant quand même la fréquentation d'avant, analyse le patron. Nous avons certes engagé des frais, mais ils sont amortis, même si nous continuons à nous améliorer en permanence. La clientèle de groupes est beaucoup plus facile à gérer qu'on ne pourrait le croire et les organismes privés ou publics sont très demandeurs. Il faut une bonne carte, car ils ont envie de manger autant que s'amuser. Je n'ai plus besoin de faire de la pub, le bouche à oreille suffit. Quant aux réservations, c'est souvent complet, avec un calendrier sur plusieurs mois qui occupe les samedis soir et dimanches après-midi."
Du côté du personnel (six salariés) la politique d'accueil est soignée : "Je demande à chacun d'essayer de se souvenir du nom des clients qui passent la porte, qui sont ainsi accueillis comme si ils étaient connus, c'est valorisant." Alain et Guillaume Courivaud ont d'autres bonnes idées. Comme l'envoi d'un mailing (500 lettres) vers les clubs et associations du troisième âge, très actives à Limoges. Le Bistrot des quais n'a pas fini de les attirer.
Publié par Jean-Pierre GOURVEST