Le Centre Bon accueil à Bourg-en-Bresse, sa ville natale, dans l'Ain : c'est là qu'enfant, Sandrine Nallet aime passer du temps auprès de sa grand-mère, Simone Brevet, qui tient une cantine ouvrière. Elle s''imprègne de l'ambiance de ce lieu populaire. "Après la classe de troisième, je savais quel serait mon parcours, j'ai donc intégré une école hôtelière", confie-t-elle. Ce sera le lycée Hyacinthe Friant de Poligny (Jura) où elle se familiarise avec les métiers de l'hôtellerie.
Diplôme en poche, elle s'installe à Lyon où elle a fait quelques extras durant sa scolarité puis devient concierge d'hôtel. "Nicole Renard, propriétaire de l'hôtel Globe et Cecil, m'a fait confiance." Une dizaine d'années plus tard, Sandrine Nallet fait une autre rencontre décisive avec Gérard Ravet, concierge à la Cour des Loges dans le Vieux-Lyon, qui préside aux destinées de l'association Clés d'or pour la région Rhône-Alpes.
Peu de temps après, la voilà qui intègre l'association : elle y est la première femme ainsi distinguée. "J'hésite à parler de fierté car je suis d'un naturel plutôt timide. Disons que j'ai reçu cette distinction comme un privilège. C'est la reconnaissance des compétences par la profession et une étape importante dans une carrière."
"Un métier masculin mais pas misogyne"
Pendant vingt-cinq ans, elle exerce son métier dans la presqu'île lyonnaise, cumulant les fonctions de réceptionniste et de concierge. Au printemps 2017, elle arrive dans le Vieux Lyon, à la Cour des Loges. Gérard Ravet, encore lui, a pensé qu'elle était la plus apte à lui succéder tant comme chef concierge qu'à la présidence Rhône-Alpes-Auvergne des Clés d'or. Là encore, c'est une première.
"C'est émouvant. C'est un relais que Gérard me confie et je peux en être fière", confie-t-elle. Première présidente ? Faut-il y voir une quelconque misogynie à l'égard des femmes qui, avec 52 Clés d'or en France, ne représentent que 10 % de cette fonction ? Sandrine Nallet repousse la remarque : "Même si c'est un métier très masculin, il n'y a pas de misogynie et je n'ai jamais rencontré de problème vis à vis des clients et des collègues. Nous sommes complémentaires dans ce métier où nous devons répondre aux attentes de nos clients, les fidéliser, les faire rêver, déclencher des émotions", s'enflamme-t-elle.
À l'évidence, la présidente de la trentaine de Clés d'or recensées dans sa région est heureuse. "Je participe au comité directeur, à des rencontres mensuelles, à des tâches de formation, nous nous impliquons dans des actions caritatives et événementielles et à l'examen des dossiers de candidature pour recruter dans notre métier", explique-t-elle. En pensant sans doute à cette grand-mère bressanne qui a déclenché sa vocation.
Publié par Jean-François MESPLÈDE
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