En effet, ce groupement de restaurateurs et d'hôteliers indépendants a fait beaucoup de chemin depuis sa création en 1991. Depuis le coup d'envoi de ses activités en Auvergne, sur l'aire des volcans de l'autoroute A71, Sighor a grandi. Aujourd'hui, la société regroupe 60 professionnels actionnaires et pèse 60 M€ de chiffre d'affaires et emploie 800 salariés. Sous l'enseigne Leo Resto, l'offre de restauration sur les aires d'autoroute s'est diversifiée et propose des spécialités régionales. En 2002, Sighor a également lancé une chaîne hôtelière baptisée ACE Hôtel et positionnée à la sortie des autoroutes. Le succès, là aussi, est au rendez-vous avec un taux d'occupation de 75 % et un portefeuille de 15 établissements.
Risques psychosociaux
Les projets ne manquent pas avec l'ouverture prochaine de quatre autres ACE Hôtels en propre et en franchise et le développement des Leo Resto dans les gares SNCF après l'ouverture des trois points de vente en gare de Dijon en 2012. La croissance rapide de Sighor et la spécificité du travail de ses équipes sur les aires d'autoroute et dans les hôtels ont rapidement imposé les sujets de santé et de sécurité au travail. La loi de 2010 et ses nouvelles obligations ont encore accéléré la réflexion. "Il nous fallait harmoniser les procédures au sein de notre groupe et nous mettre en conformité. En décidant d'investir dans une politique volontariste de prévention nous transformions une contrainte réglementaire en un acte fort de management", affirme Alain Renault.
Une première étape d'audit des pratiques a permis de réaliser une évaluation précise des risques professionnels couvrant l'ensemble des métiers de Sighor et d'en éditer un document unique. Des points stratégiques ont ainsi vite été repérés : le travail de nuit, le nettoyage et la gestion des poubelles, les risques de coupures ou de glissades. Rien n'a été négligé et les risques psychosociaux ont donc été eux aussi étudiés de près. Des actions concrètes ont ensuite été décidées et d'autres font encore l'objet de négociation avec les partenaires sociaux comme l'éventuelle mise en place de jours et de zones de repos additionnels.
Matériaux adaptés
Parmi les nouvelles dispositions, on peut noter la création d'un livret des équipements de protection individuelle commun à tout le personnel de Sighor avec, par exemple, la mise à disposition de gants choisis pour leur résistance. Les équipes de nuit bénéficient désormais d'une puce téléphonique qui se déclenche automatiquement en position allongée et donne ainsi l'alerte en cas de malaise ou d'incident. Si les locaux du groupe étaient déjà équipés de matériaux adaptés pour éviter les glissages ou de cuisines plus ergonomiques, il a été demandé aux fournisseurs de trancher préalablement le jambon afin d'éliminer les trancheurs de jambon, dangereux pour les salariés.
Pour les caisses, des sièges assis-debout ont été installés. Ces initiatives permettent de réduire significativement les risques et améliorent la qualité de vie au travail. Les salariés se sentent reconnus et pris en considération. En matière de risques psychosociaux, le groupe met à disposition des salariés un centre d'écoute téléphonique. Un psychologue les accompagne en cas, par exemple, d'éventuelles difficultés ou de stress face à la clientèle. Pour être efficace, une politique de prévention des risques professionnels implique un investissement financier et le soutien de la direction. Sighor a choisi de s'engager comme et de plus en plus de groupes du secteur de l'hôtellerie-restauration.
Publié par Valérie Meursault