Olivier Mille ne décolère pas. Gérant du restaurant La Table du marché, à Saint-Maur-des-Fossés (Val-de-Marne), il prépare, avec son épouse Nathalie, “un dossier contre la société EDF”. À l’origine de son mécontentement vis-à-vis du fournisseur d’énergie : un échéancier de factures fluctuant, devenu inapproprié, “voire indécent” en pleine crise sanitaire.
Une facture réclame “12 000 € de rattrapage”
Tout a commencé en 2018, lorsqu’Olivier Mille ouvre son établissement, positionné sur une restauration faite maison. Il souscrit un contrat à EDF et, à intervalles réguliers, une société sous-traitante programme un passage pour relever les compteurs d’électricité et de gaz. Les factures du restaurateur sont calées sur ces relevés, expédiées par courrier “tous les deux mois”, “puis intégralement payées par prélèvements bancaires”, détaille le gérant de La Table du marché. Le montant de chacune des factures est “anormalement peu élevé, au regard de ce que l’on consomme en électricité dans un restaurant”, s’étonne assez vite Olivier Mille. Il le fait remarquer à plusieurs reprises aux spécialistes chargés de réaliser les relevés. “Mais personne ne s’en est jamais inquiété, à part moi. On m’a juste répondu, un jour, que l’usage d’ampoules LED devait expliquer cette basse consommation d’électricité”, souligne Olivier Mille. Mais, en 2019, il reçoit une facture au bas de laquelle EDF réclame la somme de “12 000 € de rattrapage”. Une créance qu’EDF justifie “par le fait que j’avais été facturé, jusque-là, sur une estimation et non sur ma consommation réelle”. Le restaurateur se demande alors : “Mais que venait-on relever dans mon établissement ?”
“Même notre demande de médiation est restée sans réponse”
Olivier Mille contacte immédiatement EDF. Il explique sa situation, afin d’obtenir un échéancier et éviter ainsi de sortir 12 000 € d’un coup de sa trésorerie. “Le service commercial d’EDF étale la créance sur deux ans, à raison de 599 € par mois, hors consommation en cours”, détaille le restaurateur. Arrive la crise sanitaire. “En octobre 2020, à la veille du deuxième confinement et de la mise en place du couvre-feu, j’ai droit à une deuxième douche froide”, raconte Olivier Mille : un appel du service recouvrement d’EDF, “en plein coup de feu du déjeuner”, pour annoncer que l’échéancier était annulé, “au profit de trois prélèvements de 1 973 € chacun, à régler en un semestre”. Olivier et Nathalie Mille ont tenté à plusieurs reprises de joindre – par téléphone, e-mails et courriers recommandés - le service commercial d’EDF pour expliquer la difficulté à rembourser de telles sommes en plein Covid, avec un restaurant qui ne fait que du click and collect. En vain. Pas de réponse de la part du fournisseur d’électricité. “Même notre demande de nomination et d’intervention d’un médiateur, entre EDF et nous, est restée sans réponse”, déplore le restaurateur. Il parle de “scandale”. “D’autant que, depuis le début de la crise sanitaire, mes confrères et moi recevons des courriers publicitaires qui vantent l’engagement et la mobilisation d’EDF auprès des artisans et commerçants.” Olivier Mille voit rouge. Aujourd’hui encore il aimerait “au moins une lettre d’excuses” de la part d’EDF. EDF dont il a stoppé net le contrat, une fois les trois virements de 1 973 € effectués. La Table du marché, à Saint-Maur, a désormais un nouveau fournisseur d’énergie : “Nous venons de basculer chez Mint Energie, une électricité 100 % renouvelable.”
De notre côté, nous avons tenté d’avoir des explications auprès du service communication d’EDF. Les e-mails et appels téléphoniques sont restés sans réponse.
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Publié par Anne EVEILLARD
lundi 19 avril 2021