• 10 h 55 : Tous les matins à la même heure, Adem Daniel, 25 ans tout rond, débarque au Domino's pizza de la rue
Damrémont, à Paris (XVIIIe). C'est bien là son seul rituel. Le reste de la
journée ne sera jamais rythmé de la même manière. Appelé employé polyvalent, le
job d'Adem Daniel évolue selon les heures de services. "Tantôt, je suis
davantage en magasin à prendre et préparer les commandes, tantôt je sillone les
rues au hasard de mes livraisons", détaille le jeune homme, actuellement en
études de BTS. Comme lui, la plupart des quinze employés officiant sur ce point
de vente, sont étudiants. "Travailler comme livreur, c'est pouvoir financer
ses études et avoir une première expérience professionnelle. C'est très
appréciable sur le CV."
• 11 h 05 : Tenue siglée d'un domino bleu et rouge sur le dos,
Adem Daniel démarre par les tâches ménagères : nettoyage de la salle du
restaurant, puis de la zone de production. Forte d'un chiffre d'affaires de
227 M€ l'an passé, l'enseigne aux 11 000 points de vente dans
une soixantaine de pays dans le monde (dont 325 en France) est en effet
intraitable sur les règles d'hygiène et de salubrité.
• 11 h 50 : Les commandes de pizzas commencent à affluer. Les
clients ont le choix entre une bonne trentaine de recettes différentes. Sur
place au comptoir de l'accueil (dans 60 % des cas), ou pour de la vente à
emporter via l'écran de production, les employés vont et viennent dans un
ballet millimétré à la seconde. La prise de commande effectuée, le livreur
prépare lui-même les pizzas sur la « make line ». Fabriquée à partir
de pâtons frais (livrés sur place deux à trois par semaine), la pizza est d'abord
délicatement stretchée (mise en forme). Une fois les ingrédients apposés un à
un, elle passe au four pour 6 minutes 30 précisément. La commande est ensuite
déposée dans un heat wave, sorte de sac chauffant, maintenant à température les
aliments. Après, c'est une course contre la montre qui commence…
• 12 heures : Rapidement mais toujours concentré, Adem Daniel enfile
son casque de vélo. Depuis quelques temps, l'enseigne remplace en effet sa
flotte de scooters par des vélos électriques, plus écologiques en ville. Le
jeune homme va devoir livrer la commande dans une zone située à huit minutes autour du magasin. Pour cela,
il dispose de 30 minutes montre en main, à partir de l'heure de prise de
commande. Mais attention, les règles de sécurité ne doivent en aucun cas être
bafouées. "On a coutume de dire que les minutes se gagnent à l'intérieur du
magasin, mais jamais sur la route", rappelle-t-il.
• 12 h 05 : Avant de partir, Adem Daniel jette prudemment un oeil
à la carte routière qui s'affiche sur écran. En cas de doute, l'employé peut
imprimer son itinéraire. En quittant le magasin, il annonce "Départ". En
écho immédiat, son collègue lui répond "Prudence" !
Ouvert il y a six mois, le point de vente comptabilise en moyenne 13 000 €
de chiffre d'affaires par semaine. "Les soirs de matchs, c'est parfois la
folie, ajoute le jeune homme, qui ne se départit jamais de son sourire. Le
nombre de livraisons est souvent multiplié par deux. Mais pour assurer une
qualité de service, le planning prévoit toujours un renforcement des équipes."
• 15 heures : Chez Domino's Pizza, les livreurs doivent avoir un
certain nombre de qualités : assiduité, motivation, sens de l'orientation,
débrouillardise et réactivité. Mais le jeu en vaut la chandelle : une fois
embauchés, ils entrent dans un réseau proposant une formation opérationnelle
complète et des possibilités d'évolution rapide pour les meilleurs d'entre eux.
Adem Daniel espère bien faire partie de ceux-là.
Publié par Mylène SACKSICK