Olivier Bracard, CEO du groupe Hosco, une plateforme spécialisée dans les offres de recrutement dans le secteur de l’hôtellerie et de la restauration, a fait une apparition, lors du Week-end de l’Innovation et du Tourisme au Touquet (Pas-de-Calais). Durant trente minutes, sur scène, il a développé les problématiques liées au recrutement dans le secteur et a dessiné quelques solutions.
“En France, il y a 20 % des postes en hôtellerie et restauration qui ne trouvent pas preneur et les talents se font rares. Beaucoup de salariés, notamment avec la crise liée à la Covid-19, se sont tournés vers d’autres secteurs, car ils avaient les qualités pour changer de filière et rebondir. Je pense vraiment qu’il faut que le secteur soit ouvert au changement et certains groupes ont déjà commencé à arpenter le chemin”, a introduit Olivier Bracard.
S’adapter
Et le responsable de donner des exemples concrets. “La première chose à faire, c’est de supprimer les contrats précaires. Arrêtons avec les intérimaires et les saisonniers. Il faut proposer des CDI, des CDD, des contrats stables.” Mais si de nombreux salariés ont quitté le navire, c’est notamment parce qu’ils ont profité, lors de la pandémie, de temps libre à consacrer à leur vie personnelle. “Pour lutter contre cela, un groupe hôtelier, en Angleterre, fait travailler ses salariés 40 heures sur 4 jours et leur laisse 3 jours de repos consécutifs. Mais aujourd’hui, ce que réclament les salariés, c’est déjà deux jours de repos consécutifs”, ajoute le CEO du groupe Hosco.
“Aujourd’hui, les deux tiers des travailleurs quittent les métiers du secteur par manque d’évolution personnelle ou de flexibilité”, précise Olivier Bracard. Pour cela, plusieurs groupes permettent à leurs salariés de changer de poste tous les 24 mois afin d’éviter l’ennui, tout en acquérant de nouvelles compétences. “Il y a également un groupe, qui possède 40 hôtels en Australie, qui permet à ses nouveaux salariés de choisir à quel poste ils souhaitent travailler et dans quel hôtel”, commente le chef d'entreprise. Des changements qui permettent d’attirer notamment la jeune génération.
Inciter les jeunes à se former
“Le volume de talents qui rentre dans les écoles est divisé par deux par rapport aux années précédentes, mais cela ne veut pas dire que personne ne veut se lancer dans le métier. Certains élèves n’ont pas les moyens pour entrer dans les écoles.” Et pour lutter contre cette précarité dès l’école, le CEO du groupe Hosco ne manque pas d’idées. Dans ses propositions : la prise en charge, par l’employeur, du coût des études d’un élève. En échange, ce dernier s’engage à travailler une période donnée pour l'entreprise. Ou encore proposer des formations professionnalisantes directement au sein des établissements.
Publié par Lolita Péron, Press Aletheia