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	du 6 janvier 2005	L'ÉVÉNEMENT

OPINION

Le développement touristique face aux catastrophes naturelles

Par Philippe François et Yohann Robert, consultants spécialistes en tourisme environnement et sécurité.

Ce qui reste du restaurant de plage au Sofitel Magic Lagoon de Khao Lak.

Le tsunami du sud-est asiatique montre la terrible vulnérabilité du tourisme face aux risques naturels. Pour l'avenir et la pérennité du secteur, cela montre à quel point le tourisme doit intégrer au plus vite la prévention des risques à son développement.

Le tsunami est un phénomène naturel et connu des civilisations humaines depuis des siècles. Mais la prévision, à l'image de ce que nous connaissons en météorologie, est quasi impossible pour les tremblements de terre.

En revanche, nous disposons de précieuses informations sur la probabilité qu'un tel événement se produise et donc sur les dangers qu'il peut engendrer. L'anticipation et la prévention des risques qui en découlent sont nos seules réponses possibles face à des phénomènes naturels aussi puissants. Le tremblement de terre ne pourrait être évité mais ses conséquences pourraient être amoindries. En matière d'aménagement touristique, nous devons en tenir compte. Partout à travers le monde, l'activité touristique se développe prioritairement sur des sites naturels exceptionnels. En termes marketing, cela se conçoit. Mais en contrepartie, dans bien des cas, la jouissance de ces lieux est soumise à des risques naturels variés propres à chaque site : inondations, tempêtes, raz-de-marée, avalanches, glissements de terrain, incendies, canicule, séismes, tsunamis, cette fois.

C'est un fait que de constater à quel point notre industrie ferme souvent les yeux sur ces dangers qui peuvent être dans certains cas anticipés. La pérennité de l'activité touristique passe inéluctablement par une meilleure prévention des risques.La connaissance des dangers et des risques peut nous permettre de mieux gérer l'implantation de nos activités. Cela peut conduire à une remise en cause fondamentale de nos habitudes d'aménagement touristique. Par exemple, il y a quelques mois nous avons conçu une méthode d'aide à la décision pour l'évaluation des impacts des implantations d'un grand groupe hôtelier international dans lequel nous avons introduit des questions-clés sur les risques naturels et où nous évoquions notamment les tsunamis. La nature même des équipements peut être adaptée, à l'image des constructions parasismiques, ou, plus simplement, en France, dans l'éco-conception et l'éco-management de nos hébergements touristiques qui nous contraignent à penser environnement. Enfin dans l'organisation même de nos équipements : nos procédures d'exploitation devraient inclure plus systématiquement des dispositifs d'alerte et des plans d'urgence ainsi que des méthodes de diagnostic environnement-sécurité, que ce soit pour un hôtel en montagne, en milieu urbain ou en bord de mer.

Ce qui reste du restaurant de plage au Sofitel Magic Lagoon de Khao Lak.

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