du 20 janvier 2005 |
ÉDITO |
Air pur
Après l'Irlande l'an dernier, c'est au tour de l'Italie de bannir définitivement et totalement le tabac des établissements recevant du public. Depuis le 10 janvier, interdit d'en griller une après les antipasti ou en dégustant un 'ristretto'. Cette mesure, dans un pays réputé pour sa souplesse d'adaptation aux réglementations en vigueur, peut surprendre, d'autant plus que les pouvoirs publics ont affiché d'emblée une forte détermination à faire respecter la loi. Au-delà des clichés que nous nous complaisons à véhiculer sur nos voisins (seule la France est le pays idéal dans lequel l'entière humanité aspire à vivre ), cette décision traduit en fait une préoccupation de santé publique qui, bien évidemment, n'est pas exclusivement transalpine.
On l'aura compris, les mesures antitabac dans les pays de l'Union européenne vont certainement se renforcer au cours des prochaines années, et il serait inconséquent de ne pas en tenir compte. Or, selon les enquêtes les plus récentes, la France semble aujourd'hui en retard dans un domaine où elle avait su prendre un peu d'avance avec la loi Évin promulguée il y a plus de 10 ans. Sans doute sa volonté de compromis a été interprétée par certains comme une incitation à ne rien faire, ce qui peut aujourd'hui se retourner contre les partisans de l'immobilisme.
Incontestablement,
la demande est de plus en plus pressante, y compris de la part des accros à la clope,
pour un air purifié de toute tabagie, la SNCF l'a constaté depuis longtemps. Alors que
les compagnies aériennes ont réglé la question de façon radicale en interdisant tout
usage de tabac à bord des avions, il est temps pour les professionnels de proposer des
solutions à la clientèle : des chambres non-fumeurs dans les hôtels, c'est une
évidence qui existe depuis très longtemps outre-Atlantique et qu'il serait bon d'imiter.
De moins en moins de voyageurs supportent d'entrer dans une chambre empuantie par l'odeur
de tabac froid, de plus en plus de convives n'ont pas envie de partager la gauloise ou
pire, le havane, de leur voisin de table. Comme il est difficile de considérer que la
question se réglera par les progrès de l'éducation, les pouvoirs publics, mus à la
fois par des impératifs de santé publique (le tabagisme passif de ceux qui travaillent
dans une atmosphère enfumée), la pression des consommateurs et le mimétisme
réglementaire européen, seront forcément conduits à imiter l'Irlande ou l'Italie, en
espérant qu'ils sauront toutefois éviter l'extrémisme de certaines réglementations
américaines.
L. H. zzz80
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L'Hôtellerie Restauration n° 2908 Hebdo 20 janvier 2005 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE