du 10 février 2005 |
CONJONCTURE |
BAROMÈTRE BDO HÔTEL & TOURISME
L'HÔTELLERIE FRANÇAISE TIENT LE CHOC EN 2004
L'année s'est relativement bien achevée tant à Paris qu'en province. Il n'en demeure pas moins vrai que l'exercice 2004 ne fera pas date dans les annales de l'industrie hôtelière française. L'activité a certes été meilleure qu'en 2003. Les performances restent toutefois assez modérées.
Hôtel du Palais à Biarritz : au mois de décembre 2004, le RevPar des 4 étoiles a bondi de 13,5 % en province. |
D'ordinaire, ce n'est pas le mois de décembre qui
permet de redresser les résultats annuels. Arrivée à cette date-là, la partie est en
général déjà largement jouée. N'empêche que cette année, l'activité hôtelière
s'est révélée plutôt satisfaisante au cours de décembre 2004. à Paris tout d'abord,
le taux d'occupation des établissements haut de gamme a progressé de 3,1 % pour franchir
la barre des 63 %. Parmi les segments les mieux lotis en matière de remplissage, on
notera en particulier les jolis scores réalisés par les Palaces & Grand luxe, dont
le taux d'occupation moyen a grimpé de 8,9 %.
S'agissant des prix moyens chambre (RMC) pratiqués dans la capitale, ils se sont eux
aussi relativement bien tenus dans le haut de gamme. La preuve. Ils ont globalement
augmenté de 2,1 % par rapport à l'exercice précédent passant de 229,10 E à 233,80 E.
De quoi logiquement déboucher sur un revenu par chambre disponible (RevPar) affichant une
croissance de quelque 5 %.
Du côté de l'hôtellerie moyenne gamme parisienne,
les clients ont en revanche été moins nombreux comparativement à décembre 2003.
Les 3 étoiles ont ainsi constaté une baisse de 2 % de leur fréquentation moyenne tandis
que celle des 2 étoiles stagnait (+ 0,3 %). Par contre, lesdites catégories d'hôtels
ont su tenir le cap question prix moyen chambre.
Résultat : la RMC des établissements moyenne gamme de la Ville lumière s'est
améliorée de 3,1 % à 84,20 E. Le tout conduisant à une hausse de RevPar de l'ordre de
2 %.
Hausse généralisée des RevPar
provinciaux en décembre
Décembre 2004 a également été
assez bénéfique en province. à l'exception des 2 étoiles, les autres catégories ont
de fait observé une hausse sensible de leur taux de remplissage. Quant aux prix moyens
chambre, ils ont évolué respectivement de + 9,4 % pour les 4 étoiles, + 5 % pour les 3
étoiles et 3,9 % pour les 2 étoiles.
Autant d'éléments positifs qui conduisent à une
hausse généralisée des RevPar oscillant entre 13,5 % pour le haut de gamme à 3,2 %
pour l'économique.
De là à crier victoire, il n'y a qu'un pas que BDO MG Hôtel & Tourisme se refuse à
franchir. "De nombreux signaux semblaient effectivement placer 2004 sous les
meilleurs auspices : prévisions du PIB français en hausse, croissance aux états-Unis,
reprise des investissements au Japon
Et il faut bien reconnaître qu'au final, la
progression des performances sur l'année 2004 est en deçà des attentes",
estime le cabinet spécialisé. Il est vrai en effet que les résultats cumulés à fin
décembre à Paris indiquent une progression globale des RevPar de l'ensemble des familles
de l'hôtellerie haut et moyenne gamme. Reste que cette croissance résulte pour
l'essentiel de l'augmentation des taux
d'occupation : + 5,3 % pour le 4 étoiles et + 4,5 % pour 2-3 étoiles. Les prix moyens
parisiens ayant eu, parallèlement, une fâcheuse tendance à stagner en 2004, voire à
reculer.
Des facteurs qui pénalisent la
reprise
En province, la donne a été
différente. Au terme des 12 mois de l'année, l'occupation a stagné par rapport à 2003
avec des évolutions comprises entre 0 % et + 1 %. La RMC s'est améliorée en ce qui
concerne les 2 et 3 étoiles alors que celle des établissements haut de gamme a baissé
de 0,4 %. Au bout du compte, le RevPar a progressé de 2,9 % dans l'économique. Il a crû
de 2,4 % pour les 3 étoiles et s'est stabilisé (+ 0,3 %) pour les 2 étoiles.
"Toutes ces performances sont en fait à
rapprocher de l'évolution économique nationale et internationale, explique BDO.
"La croissance du PIB a été meilleure en 2004 que l'année précédente (+ 2 %),
mais d'autres facteurs ont lourdement pesé sur la reprise." à commencer par la
parité euro/dollar qui a indiscutablement handicapé l'Eu-
rope et favoriser les exportations américaines. Ajoutons à cela la hausse conséquente
du pétrole qui s'est répercutée sur les coûts du transport aérien.
Sans oublier la morosité économique domestique qui a amené à des contractions
sensibles de budgets. "Ce phénomène est particulièrement visible en province
où l'hôtellerie 2 étoiles a réalisé d'assez bonnes performances comparativement aux
autres catégories", souligne BDO MG Hôtel & Tourisme.
Dans ce contexte général, on peut se
demander comment 2005 va se dérouler. D'autant plus que, comme nous venons de le voir,
certains facteurs demeurent d'actualité. Sans tirer de plans sur la comète, il y a donc
tout lieu de penser que l'exercice qui débute enregistrera, une fois encore, des
progressions relativement modérées. à moins que
Claire Cosson avec BDO MG Hôtel & Tourisme zzz20h
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L'Hôtellerie Restauration n° 2911 Hebdo 10 février 2005 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE