du 10 février 2005 |
L'ÉVÉNEMENT |
APRÈS LES RETOMBÉES POSITIVES DE LA COUPE DU MONDE DE FOOTBALL EN 1998
PARIS PRÊT À ACCUEILLIR LES JEUX OLYMPIQUES EN 2012
Les chiffres annoncés font tourner la tête : si Paris gagne les JO, ce sont plus de 7 millions de nouveaux visiteurs qui viendront dans la capitale entre 2012 et 2019. Si l'on prend l'exemple de Barcelone et de Sydney, on devrait enregistrer une progression de 50 % de touristes étrangers et plus de 8 700 créations d'emplois dans les CHR.
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Jouer au jeu des pronostics en attendant la date de
délivrance du 6 juillet à Singapour pour savoir quelle capitale sera l'heureuse élue
est légitime. Toutefois, si certains pronostics semblent vraisemblables, d'autres, en
revanche, prendraient plutôt l'allure de miroir aux alouettes. En effet, gagner les Jeux
olympiques pour Paris, n'est-ce pas plutôt une façon d'enrayer certains maux dont
souffre la capitale aujourd'hui (déclin de la clientèle étrangère de haut niveau dans
la capitale, problème d'emplois dans le secteur des CHR en raison du manque
d'attractivité de ces métiers) ?
La candidature aux JO aurait au moins l'avantage de
doper la fréquentation touristique francilienne, et non de créer des emplois dans
l'hôtellerie et la restauration, mais de pallier les offres actuelles. Pourtant, il faut
admettre que certains événements sportifs ont particulièrement bénéficié à la
région capitale. C'est ainsi que la Coupe du Monde de Football 1998 a rempli sa mission,
à tel point qu'en matière de statistiques, l'année 2000 -soit 2 ans après
l'événement mondial - est considérée par l'Insee comme une année référence en
matière de fréquentation touristique.
La Ville lumière affiche ses
ambitions haut et fort.
L'effet
Coupe du Monde
Par ailleurs, l'effet Coupe du
Monde, conjugué au changement de millénaire, a permis à des milliers de nouveaux
visiteurs de séjourner dans la Ville lumière. Le nombre d'arrivées a ainsi augmenté de
22 % au cours de l'année. Depuis 2000, l'évolution a été progressive, mais dans une
moindre mesure. Ainsi, depuis cette date, les arrivées ont progressé de 3,2 %, notamment
grâce aux Français, puis carrément en 2003 pour se stabiliser en 2004, sans toutefois
récupérer le chiffre de 2000.
En revanche, au-delà de certains événements
sportifs exceptionnels, d'autres événements annuels devraient apporter des informations
intéressantes en matière de retombées économiques : l'impact économique du tournoi de
Roland Garros - tournoi de tennis du grand chelem, très prisé des Américains - a été
évalué à 195,6 ME en 2003 pour un nombre de visiteurs avoisinant les 393 000
spectateurs, dont 60 % viennent de l'étranger ou de province. Parmi ces visiteurs
non-résidents en Île-de-France, 60 % des spectateurs provinciaux ainsi que 80 % des
spectateurs étrangers sont venus à Paris uniquement pour le tournoi. Par ailleurs, 72 %
des spectateurs étrangers et 40 % des spectateurs provinciaux ont passé au minimum une
nuit à Paris et ont choisi l'hôtel pour hébergement.
Grosso modo, 113 000 nuitées sont à mettre au crédit du tournoi, soit 2,3 % de la totalité des nuitées recensées au
mois de mai. Par ailleurs, sur la totalité des visiteurs, 98,50 % des spectateurs
provinciaux et 96,10 % des spectateurs étrangers envisagent de revenir à Paris dans les
5 années à venir. Une goutte d'eau, mais les petits ruisseaux font les grandes
rivières. Et les hôteliers et autres hébergeurs (résidences de tourisme, logements
chez l'habitant, etc.) pourront toujours assurer le remplissage de leur hôtel au moins
pendant cette période d'autant que le tournoi du grand chelem ne dure que 15 jours.
Les millions de visiteurs de la tour Eiffel n'ignorent pas les ambitions olympiques de Paris. |
Les
enjeux hôteliers
Entre 1990 et 2003, le parc
hôtelier a gagné 43 200 chambres environ sur l'ensemble du territoire, soit
approximativement 3 000 chambres par an. Dans la période d'attente, soit entre 2003 et
2012, le parc hôtelier francilien devrait-il gagner encore 30 000 chambres ?
Si tel était le cas, où se situeraient les projets
hôteliers bénéficiaires aux Jeux ? Certainement sur un site où le trajet entre les
lieux des compétitions sportives et les lieux d'hébergement est court, les lieux des
compétitions ayant été choisis dans la zone périurbaine de Paris. Sachant par ailleurs
que le foncier jouera les arbitrages au niveau des investissements, il y a fort à parier
que la Ville lumière s'enrichira de nouveau d'une hôtellerie 4 étoiles qui pourra
absorber le coût du foncier, et que la périphérie nord et ouest profitera
principalement d'une expansion hôtelière.
Par ailleurs, dans le palmarès des villes ayant connu la plus forte progression entre
1990 et 2003, on citera : Paris, avec quelque 2 800 chambres supplémentaires,
principalement en hôtels 4 étoiles et 4 étoiles luxe ; Saint-Denis (93) arrive en 4e
position, avec 1 000 chambres supplémentaires
en 3 étoiles, 2 étoiles et 0 étoile. Courbevoie (92), en 5e position avec
640 chambres (hors projets en cours). Boulogne (92), arrive en 7e position avec
quelque 500 chambres supplémentaires.
Pour conclure, les Jeux olympiques vont donner
un nouveau souffle à la capitale. Celle-ci se dotera de nouvelles infrastructures plus
belles, mieux adaptées, susceptibles d'accueillir un nouveau tourisme. Espérons que le
tourisme d'affaires - qui remplit traditionnellement les hôtels de la capitale -
conjugué au tourisme événementiel saura éponger la nouvelle capacité hôtelière, et
que les nuitées hôtelières seront bien en progression
Agathe Roumanov zzz70 zzz36v
Bilan et évolution du parc hôtelier francilien entre 1990 et 2003 |
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Ville | 4 étoiles Luxe | 4 étoiles | 3 étoiles | 2 étoiles | 1 étoile | 0 étoile | Total |
Paris (75) | 349 | 1 061 | 1 087 | - | - | 363 | 2 860 |
Roissy-en-France (95) | - | 600 | 662 | 263 | 226 | 408 | 2 159 |
Magny-le-Hongre (77) | - | 1 055 | - | 782 | - | - | 1 837 |
Saint-Denis (93) | - | - | 464 | 97 | - | 446 | 1 007 |
Courbevoie (92) | - | 354 | - | 130 | - | 163 | 647 |
Serris (77) | - | - | 486 | - | - | - | 486 |
Boulogne-Billancourt (92) | 242 | - | - | - | 87 | 163 | 492 |
Le Kremlin-Bicêtre (92) | - | - | 171 | - | - | 316 | 487 |
Bagnolet (93) | - | - | 173 | - | - | 249 | 422 |
Gennevilliers (92) | - | - | - | 87 | - | 333 | 420 |
Nuitées hôtelières sur lÎle-de-France entre 2000 et 2004 |
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Janvier à novembre | 2000 | 2001 | 2002 | 2003 | 2004 | Variation 2004-2003 |
Variation 2004-2000 |
Français | 23 000 684 | 22 310 726 | 21 911 532 | 23 177 549 | 22 966 629 | - 0,9 % | - 0,1 % |
Étrangers | 34 312 806 | 33 182 541 | 34 107 136 | 29 249 121 | 30 798 784 | 5,3 % | - 10,2 % |
Total | 57 313 490 | 55 493 267 | 56 018 668 | 52 426 670 | 53 765 413 | 2,6 % | - 6,2 % |
Source : Insee/Ortif. |
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L'Hôtellerie Restauration n° 2911 Hebdo 10 février 2005 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE