Les industries agroalimentaires
doivent innover sans cesse
Lors de la conférence 'La consommation nomade : nouvelle dynamique pour
tous les circuits de distribution' organisée lors de l'European Sandwich & Snack
Show, les sociétés Nestlé FoodServices et Entr'acte ont exposé leur stratégie pour
répondre à la croissance de la consommation nomade en France. Il leur faut innover et
créer des produits prêts-à-consommer très élaborés.
Propos recueillis par B. Gutel
Le concept Generoso de
Buitoni, le nouveau concept de Nestlé FoodServices pour servir des sandwiches chauds. |
Jean-Pierre Darricau, directeur général
adjoint Nestlé FoodServices :
"Innover et développer la visibilité de l'offre"
Aujourd'hui, pour mesurer les consommations alimentaires, il faut prendre en
considération tout ce que le client consomme. Ainsi en France, ces dernières années, la
consommation traditionnelle représentait environ 78 % et la consommation hors domicile 22
%. Ces chiffres sont passés respectivement à 72 % et 28 %.
Aux États-Unis, en 2001, la tendance s'est carrément inversée car la consommation
traditionnelle est descendue à 49 % et la consommation hors domicile a atteint 51 %. On
évalue à 20 le nombre de prises alimentaires quotidiennes chez les Américains.
Allons-nous en France vers cette tendance ? Face à ces chiffres, nous nous sommes dit que
si les Français se mettaient 'à snacker' de plus en plus, ils auraient peut-être envie
de sandwiches chauds. Or, aujourd'hui, la plupart des sandwiches et des snacks proposés
sont froids. Nous avons lancé Generoso de Buitoni, un concept qui permet de servir des sandwiches chauds. Nous avons également pensé à
l'équilibre alimentaire - un des axes à travailler également - en proposant des
garnitures à base de légumes pour ces sandwiches. Le développement de la consommation
nomade représente un véritable territoire d'innovation pour les industries
agroalimentaires. Le problème est qu'il existe encore un décalage entre les attentes des
consommateurs et ce que les industriels peuvent leur offrir. Par ailleurs, il faut pour
ces produits mettre en place une véritable offre visuelle.
De part notre expérience, nous savons dans le domaine des glaces combien la demande
'impulse' est importante. La marque joue, dans ce cas, un grand rôle. À force de voir
des panneaux fortement colorés pour signaler les points de vente d'une marque de glaces,
le consommateur - qui n'avait pas forcément l'intention d'acheter - arrive bien souvent
à se laisser séduire. Le fait d'appartenir à un grand groupe international permet à
Nestlé FoodServices d'être informé et de suivre de près des expériences menées dans
d'autres pays. Mais le groupe ne doit pas être tenté de mondialiser son offre car il
risquerait de passer à côté de certains marchés.
Philippe Fund, directeur commercial Entr'acte
:
"Proposer des sandwiches variés, qu'on ne peut pas faire à la maison"
Le marché du sandwich en France représente aujourd'hui 1 à 1,2 milliard de produits
vendus chaque année soit seulement, en moyenne, 19 sandwiches par habitant et par an.
Mais avec 26 sandwiches vendus à Paris. Il progresse de 10 % par an environ avec des
variations selon les secteurs. La croissance est importante dans les points de vente à
emporter, les boulangeries (+ 20 %) et les stations-services (+ 10 %). Le consommateur est
ultra demandeur de sandwiches, mais le marché français reste encore faible par rapport
à celui de la Grande-Bretagne où il est 2,5 fois plus élevé. En France, 80 à 85 % des
sandwiches sont artisanaux, faits maison, et 15 à 20 % sont fabriqués par des
industriels. Ces sandwiches ont d'ailleurs une image de plus en plus positive. Nos
sandwiches Entr'acte, proposés en coques, n'ont plus la triste image du 'sandwich SNCF'. Aujourd'hui, ils sont
appréciés car ils offrent une garantie d'hygiène et de fraîcheur, sont faciles à
emporter, et apportent un réel plaisir. Depuis 5 ans, nous proposons une offre très
variée avec des sandwiches 'entrée', des sandwiches 'plat principal' et des sandwiches
'desserts'. Ces sandwiches sont difficiles à faire à la maison car ils renferment
beaucoup d'ingrédients divers. Nous comptons d'ailleurs faire encore mieux. Nous sommes
aujourd'hui capables de dresser industriellement de la chiffonnade de jambon, par exemple,
ce qui est très difficile à réaliser. zzz22v
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L'Hôtellerie Restauration n° 2915 Hebdo 10 mars 2005 Copyright © - REPRODUCTION
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